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ActualitéReportage au coeur de l'Eurofestival Harley-Davidson 2016.

Reportage au coeur de l'Eurofestival Harley-Davidson 2016.

  Nous sommes le vendredi 29 avril. Il est midi et je finis de sangler mes affaires sur mon DYNA (un low rider de 2001 à carbu). Le ciel est clément, la température est  bonne et le niveau d’huile est OK. Le temps de boire un dernier café et de fermer le cuir. Va falloir me sociabiliser. Contact, starter et démarreur. Un claquement d’acier se fait entendre et les détonations résonnent. Ralenti stabilisé. Départ.

Reportage au coeur de l\'Eurofestival Harley-Davidson 2016.

  En route !

Cette fois-ci, je suis en partance pour le golfe de Saint-Topez , dans le Var, pour rejoindre l’Eurofestival  Harley-Davidson. Cet évènement fait partie des rassemblements les plus importants des fans de la marque de Milwaukee en Europe. Dix ans cette année qu’il existe. Au programme : détente, concerts, boutiques, artisans, ballades, shows et camping. Vent de Nord très faible dans le dos et c’est sans encombre que je rallie les 400 bornes qui me séparent des lieux. Au fur et à mesure de ma descente dans le sud, de nombreuses Harley se joignent aux cortèges sur le grand ruban. Moi qui suis plutôt habitué aux longs voyages en solitaire, Je suis curieux de voir ce que cela va donner.


  Arrivée et présentation des lieux

  Cinq heures plus tard, me voilà arrivé dans le village de Port Grimaud. Le cœur de la concentration est situé aux  « Prairies de la Mer » qui est un immense camping avec des bungalows, des chalets, des restaurants, des bars, etc… Tout cela au pied de la plage avec des  allées de palmiers, arbres et langues de mer. Un camping de la côte d’azur, certes, mais bien dépaysant. Le monde est bien présent et c’est au son des V-twins que je me dirige un peu plus en avant. Des bécanes de partout et des banderoles aux couleurs de la marque. Tout ce monde converge vers le même but.

Reportage au coeur de l\'Eurofestival Harley-Davidson 2016.

  Je parlais du cœur de la concentration car en fait, tout le golfe de st-Tropez se met au diapason du bar-and-shield et chacun peut à tout moment décider de se rassembler en marge de la manifestation et de partir faire une petite balade perso à travers le massif des maures ou le long du golfe. On ne compte plus les affiches et autres invitations dans tous les villages aux alentours souhaitant la bienvenue aux bikers. On sent bien l’engouement de la population locale.

  En me baladant au gré de mes envies à l’intérieur du site, je me rends compte de l’ampleur de tout cela : des villages de shopping, d’artisans, de show bikes et on y entend plusieurs langues. Je découvre même, aux travers des couleurs portées par les différents clubs, que certains viennent, entre autre, de Hongrie ou même de Russie ! A ce moment-là, le rassemblement prend vraiment une dimension européenne.  En déambulant au milieu des allées, je passe à côté des artisans travaillant le cuir ou les peintres réalisant des décors de casques ou carrosseries.  Quelques opérateurs spécialisés dans les organisations de voyages en moto, vendeurs de vêtements ou accessoiristes comme Ohlins, Michelin, DMD, KESS-TECH, des pièces d’occasions ou des bijoux, etc…

Reportage au coeur de l\'Eurofestival Harley-Davidson 2016.Reportage au coeur de l\'Eurofestival Harley-Davidson 2016.

     Il y en a pour tous les goûts. Les villages sont fournis et les vendeurs de nourriture nombreux. Tout cela à l’ombre des palmiers retenant la fraîcheur de la mer toute proche. Ambiance bon enfant et présence très éclectique.  On peut en effet croiser le rouleur occasionnel du vieux briscard du bitume.

  Le parking

  Ce que j’aime faire lors des manifestations de ce genre, c’est d’aller voir un peu le parking où sont garées les meules. On y voit du sporster stock et du bagger retravaillé en passant par le chopper repeint ou le bobber encore plus dépouillé. Mais en cherchant bien, on peut trouver autre chose que des Harley comme des 125 Léonart, Triumph Bonneville, Royal Enfield ou japonaises. Bon, il est vrai que toutes ces marques sont très minoritaires face à Harley. Carte postale mécanique et miroir des visages que j’ai croisé quelques minutes plus tôt.

Reportage au coeur de l\'Eurofestival Harley-Davidson 2016.

  Et la nuit tombe…

         Tout ce petit monde est indissociable de la musique. Du bon Rock comme on aime. Ca tombe bien, il y a des concerts de prévus tout au long du week-end et ce soir ce n’est ni plus ni moins que le mythique groupe EUROPE qui jouera.

  La scène est à la mesure de l’évènement : sur la plage avec d’un côté un bar ayant une terrasse en étage et de l’autre, la mer. Un monde fou et une ambiance à la hauteur. Après le concert, une paire de verre dans un bar en hauteur, quelques rencontres fortuites et retour à la tente. Il est deux heures du matin et la température s’est beaucoup rafraîchie. La nuit est claire sur le golfe…

Reportage au coeur de l\'Eurofestival Harley-Davidson 2016.

  Le samedi

  Toujours les animations, le village des marchands en pleine ébullition et la grande parade l’après-midi. La parade est un des moments phares. Un immense cortège faisant une petite virée à travers le massif des Maures pour se rendre vers le traditionnel défilé sur le port de Saint Tropez. Un des moments forts : les anciens d’une maison de retraite étaient dehors pour regarder passer tout ce monde. Certains vieux briscards se sont laissé aller à exprimer leur émotion en disant « ça faisait quelque chose de les voir ses anciens ». Après, il est vrai que le motard en général n’est pas connu pour avoir une expression particulièrement loquace sur ses émotions. Puis le fait de rouler en groupe, puis le fait de faire découvrir ça aux novices. Puis le fait d’être au cœur des vibrations. Puis le fait, puis le fait, puis le fait…

…Fallait le vivre. Un point c’est tout.

     Le soir, ce fût SHAKA PONK qui fît non pas un concert mais un véritable show ! Ils se sont donnés à fond sur une scène avec un décors d’arbres type jungle et une énergie a tout bouffer ! Nuit déchaînée donc avec la prolongation de la soirée dans les bars du site qui nous gratifiaient d’une ambiance particulièrement chaude. Pour ma part, le nuit s’est terminée vers 3h du mat mais pour les autres qui sont restés debout, je pense que le réveil a dû être difficile !

Reportage au coeur de l\'Eurofestival Harley-Davidson 2016.

     Dimanche : l’heure du départ

     Le dimanche matin fût très calme. Presque tous les stands étaient en train de ranger leurs affaires. Le rassemblement touchait à sa fin. Au-dessus de la mer, au sud, de gros nuages noirs et lourds avaient fait leur apparition et le vent avait tourné. Je connais bien cette sensation et ce qu’elle voulait dire : il était temps de partir.

     Le retour fût beaucoup plus chaotique que l’aller. D’abord, il y a eu la pluie. Puis, en roulant en direction du nord vers Lyon, ce fût au tour du vent violent de s’en mêler (j’ai pris la météo en rentrant par curiosité et des rafales à 100 km/h ont été enregistrées). Enfin, à ses deux éléments, s’est rajouté le froid. Même les plus aguerris des rouleurs m’ont confié qu’ils avaient rarement connus ça. Je rencontre,  au hasard des aires d’autoroutes, des visages connus la veille. On enlève sa combinaison de pluie, on met de l’eau partout sur le sol et on se réchauffe les mains autour des gobelets de café. Les regards se croisent. La peine est la même pour tout le monde. Les cheveux parfaitement coupés sont maintenant aussi fatigués que les barbes hirsutes. On fait un bout de chemin en groupe, puis on se sépare. Magie des rencontres éphémères que l’on espère voir se reproduire dont seule la route a le secret. Route, rencontre. Café puis route à nouveau. Puis rencontre puis échange. Puis route. Mélange, esprit embrumé et ponctuation aléatoire. Perdu dans les pensées avec les épaules engoncées pour retrouver une sensation de chaleur.

     Esprit embrumé mais vision que l’on s’efforce de garder claire et reflexes sur le qui-vive à cause des gerbes de flotte envoyées par les camions. 

Ca aussi, fallait le vivre.

     Lors du dernier tronçon, je laisse le soulagement d’être bientôt arrivé m’envahir. Le soir tombe. A deux kilomètres de chez moi,  je repense à ceux qui doivent continuer pour rentrer en Russie ou en Hongrie.

Reportage au coeur de l\'Eurofestival Harley-Davidson 2016.

     Pour finir :

     Ils sont venus de partout, arborant fièrement les couleurs de leur club ou en solitaire. Que l’on soit habitué ou novice, jeune ou vieux, passant-par-là ou en famille, il y en a eu pour tous les goûts. Un cadre superbe terni seulement par des températures un peu fraîche le soir mais qu’importe. Un certain nombre était venu en camping car ou en voiture avec leur meule sur des remorques. Alors c’est normal pour les show bikes non homologués mais, allez savoir pourquoi, quand je vois une electra sanglée sur un plateau, ça fait une impression bizarre, presque comme un regret. Une vitrine pour la marque de Milwaukee qui aura su ravir le plus grand nombre. Ce fût un mélange. Pas un groupe qui s’est constitué, non, mais plutôt une somme d’individualités. Cheveux coiffés et barbes sauvages. Maquillages parfaits et visages burinés, mains cagneuses serrant celles manucurées.

     Un tableau aux multiples couleurs avec la même toile de fond et, me souvenant de ce tableau, je ne peux m’empêcher de croire qu’il y a aura eu nécessairement de beaux souvenirs gravés ;

     Peut-être même y a-t-il eu naissances de vocations.

 A. Bonnet

- La galerie d'images de l'Eurofestival Harley-Davidson 2016 -

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