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Essai de la KawasakiNINJA H2 2016

Sportive

TOP GUN 2

Essai de la NINJA H2 2016

Je n'ai jamais pris une telle claque. Le moteur encore chaud, la turbine finissant de siffler, une fine odeur de plaquettes de frein flottant dans l'air, j'essaye de calmer mes sens. Une certaine raideur dans la main droite qui refuse de quitter la poignée, comme si le shoot avait été trop intense, je m'interroge. "Mais comment je vais pouvoir décrire un truc pareil... ?!?"

Je prends un instant, oubliant les analyses, les références, les critiques et le temps. Car le piège était si beau que je n'ai rien vu venir, et je reste verrouillé dedans ; sans vouloir en sortir d'ailleurs. Ma main passe souplement sur ses courbes acérées, glisse avec nonchalance sur le strapontin, accroche sur un monogramme en relief : NINJA H2.
Cette appellation fait tilt dans l'esprit de tout motard. Et il y a de quoi. La Kawasaki H2 de nouvelle génération reprend avec superbe le flambeau des charismatiques 750 Mach III des années 70. Et si l'aïeule foutait la trouille aux courageux de l'époque, la puissante descendance pousse le curseur dans une autre dimension.

Essai de la Kawasaki NINJA H2 2016

Arrêtons de tourner autour du pot. Il a certes beaucoup à dire sur la H2, mais je dois vous faire partager cette exceptionnelle sensation ressentie à bord de ce.... Missile ? Avion de chasse ? Rail de coco ? Les trois à la fois.
Tout s'est révélé à la sortie du virage n°5. Léger déhanché, calage sur la trajectoire, un rapport tombé avant la courbe pour récupérer de la sauce, le pilote et la machine aperçoivent un bout de ligne droite. Tout s'annonce pour le mieux, avec une belle accél' en prévision.
TOTALE ERREUR : la H2 a tenté de me prévenir mais trop impatient de jouer, je n'ai pas pris en compte des paramètres fondamentaux sur cette mo... bombe. L'aiguille du compte-tours est au-dessus de 8000 trs ; deux petits symboles sont affichés sous le "boost" du tableau de bord. Trop tard, j'ai tourné la poignée.
PAAOOUUUMMMM !!! Elle a explosé ? Non, mais c'était tout comme. Instantanément, la H2 vient de bondir comme un fauve hystérique. Il n'y a eu aucun temps mort, aucun avertissement, et la puissance a déboulé comme une furie. Accroché aux demi-guidons, je réalise que mon postérieur s'est encastré dans la structure-dosseret arrière, et que sans lui, la moitié de mon anatomie aurait basculé par dessus la roue arrière. Quelle furie ! La puissance est énorme, et jaillit des entrailles de la bête avec une vigueur inconnue. Comme une hypersport ? Non, plus fort et plus tôt. Quand le compresseur souffle, il réveille une tornade dans la 1000 Ninja H2. Elle déborde de partout, entraine l'équipage dans une vague pleine de vertige. Ca s'affole, ça file, ça éructe, ça vit, ça détone. Une totale déflagration de sensations, où tous les repères s'affolent pendant qu'un flot de jouissance déferle dans les centres nerveux. La H2 vient de mordre, et il est impossible de revenir en arrière.
Les deux premières secondes de boost passées, mais ni encaissées ni psychologiquement réalisées, il faut tenter de se reprendre.
Pas le temps de saisir l'embrayage. Heureusement, le shifter est là et les rapports passent à la vitesse du son. La Kawa aussi. Tout s'enchaine très vite, trop vite. La ligne droite est avalée en deux respirations saccadées, avouant une vitesse totalement déraisonnable.
Pas le temps de penser. L'autre virage arrive et il faut se décider : le passer plus cool pour récupérer un peu de sang-froid ? Ou allumer la post-combustion et se croire sur un rafale éjecté par la catapulte d'un porte-avions ?!?

Les amateurs de grosses pistardes, dont la majorité atteignent et dépassent les 200 bourrins aujourd'hui, pourraient penser que cette H2 n'a rien d'exceptionnel par rapport à une ZX-10R ou une R1. Ces très abouties sportives et la H2 délivrent la même puissance. Mais ne vous fourvoyez pas. Le compresseur change tout. Sur une hypersport de dernière génération, le pilote est assis sur un baril de poudre. Avec la H2, on est DANS le baril, lui-même prêt à exploser à tout instant. Magique, grisant, éprouvant presque, distribuant un sentiment de frayeur et d'admiration. Plus que sur toute autre moto, ce vieux précepte devrait être gravé sur le té de fourche : "Réfléchis bien avant d'accélérer !». Car tourner la poignée de gaz de la H2 revient à actionner le commutateur du plus sensationnel des grands 8 : Un plongeon violent dans un mélange d'émotions qui vous pète à la trogne et dans les tripes sans que l'on sache vraiment comment les gérer... Un maelström physico-mécanique où les cinq sens sont en ébullition ; mais quand tout s'arrête, on n'a qu'une envie : Courir jusqu'à la file d'attente pour refaire un tour.

Essai de la Kawasaki NINJA H2 2016

Nous reviendrons plus tard sur l'extraordinaire force de cette Kawasaki 1000 H2. Surtout qu'il faudrait multiplier les superlatifs pour la décrire véritablement. Concluons pour l'instant en gardant dans un coin de l'esprit un décollage d'Ariane 5.
Alors oui, nous sommes en présence d'un moteur sensationnel. Pour autant, cet ensemble de métal, de passion, de technologie et de fureur n'est pas qu'une machine à massacrer les bras et les pneus. C'est aussi une très charismatique démonstration des capacités techniques de Kawasaki. Large de front, faciès imposant, design tranché, elle saisit tous ceux qui passent à sa proximité. Sans demi-mesure : on aime ou on n'aime pas. Mais personne ne reste de marbre face à elle. Les néophytes sont curieux. Les amateurs ne peuvent retenir un sentiment d'admiration. J'ai même vu un conducteur de train descendre de sa locomotive pour la prendre en photo, comme si la H2 était une apparition céleste ; ou un agriculteur d'un champ perdu interrompant son labeur pour venir me demander : "Alors cette H2 ?" Surréaliste !
Tantôt noire pailletée, tantôt chrome suivant la luminosité, la peinture entretient le sentiment d'exception. Dommage que Kawasaki n'ait pas reconduit le cadre vert du millésime 2015. La bête y perd en exubérance ce qu'elle gagne en (relative !) discrétion. Ici, seuls les cabochons de tubes de fourche sont anodisés de la couleur officielle Kawa. Un vert que l'on retrouve également sur la turbine côté droit de la machine, cerclant deux mots qui sonnent comme un avertissement : Supercharged.

Autre trait d'exception, la H2 est la seule Kawasaki équipée d'un monobras oscillant. Celui-ci accueille une superbe jante en étoile. L'admirer est obligatoire ou indispensable, au choix. Sauf que le gigantesque pot d'échappement vient complètement éclipser cet admirable appendice! N'était-il pas possible de le mettre de l'autre coté ? Ou d'en faire un plus effilé ? Ou de planquer des flûtes d'échappement sous la selle ? Parce que là, franchement, le gâchis est singulier.
Et puis... Non, pas besoin de revenir sur le support de signalisation arrière, qui mérite juste un coup d'égoïne et la poubelle.

La Kawasaki H2 aime ces petites gourmandises du quotidien comme l'adrénaline, les lignes droites sans fin, les pétages de plomb, la téléportation ou provoquer le TGV. Pas cool de taquiner un engin qui n'a aucune chance....
Le tableau n'est pas aussi rose que son gros moteur qui voudrait nous en écarter. Si on ne peut faire aucune critique sur sa mécanique, certaines vérités doivent être dites. Tout de suite. Comme ça, vous n'aurez que de bonnes surprises quand la machine se découvrira sur les routes allemandes.

La H2 et la vraie vie

Essai de la Kawasaki NINJA H2 2016

Les épreuves. Voici le lot de la vie, et le quotidien de tout bon motard. Ceux qui aiment ou détestent les prises de hiver, les morsures du froid, la délicate joie d'une pluie battante à transformer les bottes en piscine, la vapeur qui s'échappe du casque et du blouson quand le thermomètre dépasse les 30°... Une H2 ne semble pas prête à partager ce genre de douceurs. Pourtant, emmenons-là se promener une journée dans la vie d'un urbain. Après tout, un deux-roues est un deux-roues, où que ce soit.
Ben non !
Nous lui éviterons la devise des Stark, l'hiver vient, pour apprécier la légèreté de l'été. Ce matin-là, un souffle après le réveil, l'aurore pointe timidement ses yeux derrière la montagne. Blouson, casque et tout le barda, me voila prêt à tailler un court bout de route jusqu'au job. J'ajuste mon attirail avant de m'élancer, les deux pieds parfaitement à plat sur le sol. La clé glisse dans le contacteur. Un clic à droite, le cockpit prend vie. Une batterie circulaire de voyants sature l'instant, volant la vedette à l'aiguille du compte-tours. Pendant ce long battement de cils, on prend conscience de la foule d'assistances et d'indicateurs qui se cachent dans ce tableau de bord d'apparence minimaliste. Un geste du pouce pour donner la vie au moteur et nous partons, décollant sur un filet de gaz. Des gestes simples comme avec toute autre machine. La H2 pourrait tromper son monde. Le petit air frais glisse autour du cou. La H2 protège plutôt bien les jambes et la partie basse du buste. Par contre, pas de surprises. Dès que l'allure croit, on en prend plein la quiche. A moins de se planquer derrière la petite bulle, en position de recherche de vitesse. Une position récurrente sur piste, moins sur route.
Seul dans le matin, avec la bouche pâteuse et la perspective d'une matinée assommante de boulot, on apprécie la douceur exceptionnelle des commandes. Les maitres-cylindres de frein et d'embrayage sont un régal d'utilisation. Faciles, exigeant peu d'effort au levier, dotés d'un feeling délicieux, ces éléments Brembo ne méritent que des éloges. Et en plus, ils sont beaux. La qualité des pièces et l'aspect fumé-transparent des bocaux renvoient une notable impression de qualité.
Juste le temps de saluer un lapin égaré, doubler max le paysan, et le moteur est chaud. Ne pas accélérer, ne pas accé..... J'aurais été raisonnable 5 minutes. Mais comment résister ?!? Il suffit d'une pichenette d'enthousiasme pour que la H2 vous transforme tout trajet en Tourist Trophy. Une fois que la mécanique commence à s'exprimer, le pilote n'a d'autre choix que de vivre ce frisson avec elle. De la drogue dure, poussée par cette aiguille qui éclaire progressivement des chiffres rouges. Et un muscle, une force. A chaque fois, à chaque relance, on dirait qu'un camion a oublié de freiner et vous pousse littéralement en avant, loin en avant. La H2 ne vous laisse pas en paix à la décélération. A chaque chute de régime, la soupape de décompression vous envoie un 'schpwiittzz' suraigu, accompagné d'un bruit de grenaille saccadé. Ce compresseur est vivant. Il respire, il vous parle, et même quand la moto s'endort : une fois le contact coupé, un dernier long sifflement d'évacuation s'échappe de la turbine...

La matinée est passée, le soleil a établi ses quartiers, l'après-midi est pour ma pomme. Poussant le vice de l'essai à emmener l'H2 dans des coins peu indiqués pour elle, c'est avec une appréciation très relative que Miss compressée découvre les rues, les feux rouges, les priorités, les dos d'âne et autres babioles de la ville. Ici autant qu'ailleurs, la moto confirme son coté exceptionnel dans le regard curieux ou fasciné des gens. En pratique, elle exprime les mêmes tares que ses congénères sportives. Juste invivable. Les poignets cassés par une position bien sportive (mais pas radicale), on évolue aux vitesses légales tranquillement et sans violence. Le moteur est souple, docile, et se plie à l'usage. Par contre, ça chauffe. Cadre bouillant et effluves calorifiques n'épargnent pas le pilote. Le tout dans la fournaise de la ville avec un bon cuir très conservateur de chaleur et un casque étouffant. Nous sommes au purgatoire. La peine capitale étant réservée à l'intérieur de votre cuisse droite qui finira par rôtir dans le rayonnement de la bouillonnante turbine. Les plus grands devront donc adapter leur position pour éviter de trop souffrir de ce point de chaleur vraiment désagréable pour le peu que l'on troque le cuir pour un bon vieux jean renforcé.

Essai de la Kawasaki NINJA H2 2016

Ajoutez à cela un tricotage de sélecteur assez stressant à chaque arrêt. Petite parenthèse. La technique de construction de la boite de vitesses permet des passages de rapport très rapides et d'une douceur saisissante. Rarement je n'ai connu de boite aussi agréable à utiliser. Chaque rapport s'enclenche avec une précision, une vélocité et un agrément exquis. Un régal cette boite.
Mais en contrepartie, pour trouver le neutre, c'est tout simplement l'horreur. La sélection passe de 1 à 2 ou de 2 à 1 sans jamais vouloir accrocher le point mort. Sauf avec un peu de technique. Je vous donne le truc. Il faut passer la 2, puis donner un demi-coup de botte à la fois sec, rapide et souple. On commence à choper le coup au bout d'une grosse centaine de tentatives (et encore...).

Avec l'autocuiseur sous pression, aspérités du bitume et bosses diverses ne martyrisent pas trop les bras et lombaires. Les suspensions amortissent très bien les chocs, petits ou grands, démontrant une belle rigueur de l'hydraulique. Ce n'est pas une GT, loin de là, mais de la part d'une sportive, un tel simili de moelleux est surprenant.

Les ronds-points et les passages piétons, c'est mignon 10 sec. Rester dans cet environnement est inutile et sans raison. Plus loin, d'autres voies accorderont plus de joie. Si nous allions découvrir les velléités de notre monture sur les petites routes. Justement, le col de l'épine n'est pas très loin. L'occasion de retrouver le type de coin où musarder en toute quiétude, comme ce fut le cas il y a peu avec la 1200 Bonneville. Tout est dit.
Car sur les départementales de la Savoie, alternant avec superbes ombrages, odeurs de sapins, tapis de graviers outrecuidants et virages serrés, la H2 n'est pas à la fête. Quand le revêtement accepte d'être décent, l'effort de poussée n'est même pas consommé qu'il faut déjà se jeter sur les freins. Quelque peu physique à faire tourner, de par son poids et sa rigidité, la Kawa manifeste un enthousiasme très modéré dans ces petits coins où les lacets sont légions. D'autant plus que dans les freinages un peu tardifs, elle a tendance à redresser et nous pousser vers l'extérieur. Pas besoin d'aller jusqu'au sommet du col pour sentir sa désapprobation. Bilan préliminaire : la ville, on oublie. Les petites routes ? A peine mieux.
Non, soyons réaliste. La Kawasaki H2 est bel et bien un avion de chasse, digne du légendaire SR-71. Cette moto n'est heureuse que dans les grands espaces. C'est un hybride, mélange de guépard et d'aigle royal. Un fauve portant son regard et son emprise sur un grand territoire, où ses immenses ailes pourront se déployer. La Kawasaki aimerait voler ; elle a déjà tout le potentiel pour décoller. Sa roue avant le fait d'ailleurs souvent, sans forcer.

Essai de la Kawasaki NINJA H2 2016

Rejoignons des routes plus sympathiques avec les grosses cylindrées et les hautes vitesses. Un sac à dos, une carte bleue, et quelques encablures d'autoroutes. L'ennui guette, les avant-bras ne sont pas bien soulagés par ce 130 km/h obligatoire. On compte les kilomètres dans un confort très sommaire. A quoi s'attendre, de toute façon.
Sous d'autres bannières, le buste trouve un juste équilibre autour des 170 km/h. Une zone de vitesse où la pression de l'air soutient suffisamment le buste pour alléger l'appui du corps sur l'avant ; et où la pression dans la boite à air est pile-poil à la frontière de la folie. Gaffe, la H2 ne demande qu'à repartir à l'attaque.

Faisons-lui plaisir. Voici une bretelle conduisant sur une autoroute allemande peu fréquentée aujourd'hui. Tout ronronne, dans une parfaite insouciance, ignorant la menace d'une petite hélice coincée dans les carters. L'embranchement est là, placide, se termine sur une piste de decoll... sur une longue portion d'Autobahn. Soyons courtois en signalant notre intention d'engager, mais le cligno n'est pas simple à trouver. Bien mignon ce petit joystick sur le commodo gauche ; mais placé trop haut et pas dans l'axe du pouce.
Je jette un coup d'œil dans le rétro, à la fois stylé avec ce design d'aileron rappelant les appendices de la H2R, et doté d'une très bonne vision arrière. Puis tombe deux rapports, apprécie l'horizon dégagé, et soude.

L'aiguille rouge bondit, la Kawa s'envole, le pilote s'accroche, encaisse, retient ses molaires en serrant les dents. Tous les chiffres du compte-tours clignotent, provoquant un reflexe dans le système nerveux primaire et aboutissant à un mouvement de la botte. Le shifter annihile toute rupture de charge, la poussée est continue, violente, à peine encaissée qu'il faut déjà passer le rapport suivant. Dans les orbites, c'est la vision du faucon millénaire passant en vitesse-lumière. Un nouveau rapport s'enclenche, l'apnée persiste, le compteur marque 270 km/h avant que l'on ait compris quoi que ce soit. Sidérant. La Kawasaki H2 vous entraine vers les frontières de l'aliénation à chaque fois. Une briseuse d'interdits, une violeuse de codes et de morale.

Ce soir, je ne dors pas. Ce n'est pas la première fois. Et je ne passe pas la soirée avec une femme mais une ensorceleuse des songes. Deux crocs lumineux et un éclairage de cyclope ; même jusque dans l'éclairage, la H2 interpelle. Mais hélas, ce missile n'est pas géoguidé comme un Tomahawk américain lancé depuis une frégate. C'est peut-être le seul gros point faible rencontré. Impossible de croiser à bonne allure dans la nuit noire. La portée du code, très blanche avec des effluves bleutées, n'excède pas une cinquantaine de mètres. Anticiper un virage révèle alors de la divination. On roule donc à des vitesses très raisonnables. Le passage en plein phare améliore nettement les choses mais on a vu souvent mieux. Ce félidé aime chasser de jour. Mais rouler de nuit sur une route bien dégagée avec quelques précautions apporte une sensation rare. Quand le compresseur souffle fort et que le cul est plaqué dans le dosseret, on sent presque la Kawa rattraper la lumière qu'elle diffuse.

Essai de la Kawasaki NINJA H2 2016

S'arrêter à nouveau pour la contempler, la saisir, comprendre pourquoi le 'fix' est si fort. Et s'étonner de cette gène à la rotule gauche. Ah oui, le tube d'admission d'air pour le compresseur vient régulièrement buter dans l'articulation. Certaines choses agacent, mais elles relèvent d'une considération pour moto conventionnelle. Ce qui n'est pas le cas ici. La consommation ? Aucune importance au vu du plaisir procuré. Et que sont 10 litres aux 100 de moyenne face à une facture de pneus encore plus hallucinante. Les plaquettes de freins seront aussi à mettre dans la case prioritaire du budget. Avec une propension à atteindre très vite des vitesses hallucinantes et un poids respectable de 238 kilos, la H2 bouffe comme un ogre du métal fritté. Pas de notre faute si on abuse du freinage, tant il est puissant et parfaitement dosable. Un feeling tel que le maitre-cylindre parait connecté aux nerfs sensoriels de la main.

La Kawasaki H2 semble lourde sur la fiche technique ; elle le parait beaucoup moins dans la réalité. La répartition des masses fait mentir les chiffres. A l'arrêt, la déplacer est un jeu d'enfant. En dynamique, son poids ne se ressent vraiment que dans les enchainements. Elle passe dans un angle à l'autre avec agilité mais sans réelle vivacité. Sa géométrie apparait nettement moins radicale qu'une pure sportive ou un streetfighter de caractère. Son train avant est précis mais manque de stabilité. Il aurait fallu durcir un peu les suspensions pour donner plus de rigueur à la machine sur les revêtements aléatoires que nous avons croisés. Et les pneus n'étaient pas non plus de première fraicheur.
Malgré leur kilométrage, ces derniers nous ont donné tout de suite une confiance bienvenue, surtout avec un moteur blindé de watts. Les Bridgestone RS10 ont fort bien rempli leur mission, assurant tant au niveau grip que toucher de la route. Et si nous avons envisagé de les mettre à l'agonie, le contrôle de traction KTRC veillait en permanence. Il est déconnectable... sauf qu'à aucun moment, je n'ai envisagé de le faire. Et je vous déconseille fortement de vouloir ôter ce garde-fou.
Toujours coté électronique, certaines fonctions nous ont un peu laissé sur notre faim. C'est dérisoire mais je tiens à tout vous avouer sur ce que cette Kawa m'a fait ressentir. Le shifter est excellent, à tel point qu'on a du mal à faire sans une fois qu'on a goûté à celui-ci. Mais sur un tel engin, dommage qu'il ne fonctionne pas aussi à la descente. Après tout, la ZX-10R le fait bien. Avec le kit course, certes.

Le tableau de bord est bien agencé, assez classique, beau à voir, les infos faciles et rapides à saisir, avec l'indicateur de rapport engagé en bonne position. Cependant, la promenade dans les menus du setting n'est pas des plus faciles à découvrir. Mention très bien pour le mode de conduite ‘Rain', accessible directement depuis le commodo gauche par un appui prolongé sur une flèche. Un parapluie sur le diadème lumineux du bloc compteur indique son activation. Cette cartographie porte bien son nom, car elle calme vraiment le moteur dans le but d'affronter des conditions délicates. Les montées en régime sont bien moins vives, et la force plus posée, plus soft, moins bousculante. Comme si le compresseur ne fonctionnait plus.
En toute surprise, Kawasaki a glissé un petit trait d'humour sur son missile. Connecté à 200 chevaux, la fenêtre du digital vous informe de la bonne santé du 4 cylindres, des températures du moteur et du compresseur, de la consommation, trip, horloge, etc... et comment ne pas sourire à la vue d'un idéogramme 'Eco' ! Amusant sur un engin qui gloutonne un litre toutes les 10 bornes.

Essai de la Kawasaki NINJA H2 2016

L'essai de la Kawasaki 1000 Ninja H2 a commencé par confirmer ce que nous avons tous aperçu lors de sa présentation : c'est un engin exceptionnel, une démonstration de la part du constructeur. Ensuite, tout s'est emballé. Elle vous satellise à chaque sortie, vous colle les yeux au fond du crane à chaque sollicitation du compresseur, vous entraîne dans un monde de vitesse dont vous ne voulez absolument pas ressortir. Mais attention, c'est aussi un piège redoutable. L'engin est sûr, précis, avec des assistances électroniques très efficaces et transparentes, son freinage est terrible, mais il réclame une énorme dose de sang-froid. Jamais un engin ne m'a procuré un tel mélange d'adrénaline, de respect et de trouille. Le prix en devient presque accessoire. Ou plutôt, c'est loin d'être le plus important.
Une question pourtant se pose : à quoi sert-elle ? Elle est trop lourde et pas assez efficace pour tenir tête à une hypersport. Une ZX-10R sera bien plus performante sur circuit et pour moins cher. Sportive routière ? Trop typée, trop exclusive, avec un moteur trop démentiel pour être exploitée sur route ouverte. Alors pour qui ? Pour tous ceux qui veulent rêver les yeux ouverts. Piloter une H2 se révèle un moment rare, intense, stimulant le plus profond de vous. Quelque chose que tout motard devrait connaitre.

M.B - Photos Sébastien de Malfin

Ce qu'il faut retenir

Lesplus

  • Puissance plus disponible
  • Peinture de haute qualité
  • Sportive très spéciale

Lesmoins

  • Même puisssance qu'une 'classique' ZX-10R
  • Tarif musclé
  • Compétition interdite
  • Echappement imposant et moche

Tarifs

26 000 € en France métropolitaine
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Avis

sur 22 avis d'utilisateurs
Modèle commercialisé en

Performances

Avis (22)

propriétaire depuis 2019 , acheté neuve je lui est mis 43000 kms, putin quelle machine de dingue, je ne m en lasse pas et pourtant j en est u des bolides (hayabusa, R1, GSXR 1100...) Jamais une bécane m a donné autant de plaisir et de sensations. c est simple normalement je change de motos dès 15000KM mais la!!!! pas question je la garde jusqu'au bout quitte à quelle finisse dans le salon exposée. Note : 5/5
très moche cette photo j'ai failli mourir car problème technique Note : 5/5
j'ai eu la chance de l'essayer en prêt par mon concessionnaire pendant l'entretien de mon Z1000SX.
Que dire, c'est un stradivarius, un vélo aussitôt que les pieds quittent le sol. On peut rouler très cool et si l'envie vous prend tourner juste un petit peu la poignée pour entrer dans un autre monde. Ca accélère pas... ça catapulte. Bref, je l'ai eut 7h entre les mains et j'ai pris un pieds comme jamais sur une machine.
Note : 5/5
La concurrent la plus proche d'elle est la ducati v4R qui fait 221HP est avec full ligne akra titanium fait 234HP Note : 4/5
Crocodil Modèle 2017
Bonjour à tous






G inspecté la bête de course
Franchement magnifique mais g pas essayé alors. .......
Note : 1/5
Modèle 2016
Je partage tout ce que notre journaliste Motoplanète a exprimé. Etant possesseur d\'une H2, j\'avoue ne pas encore avoir pu exploiter une partie de son potentiel à l\'exception de quelques échappées autoroutières courtes mais la région parisienne regorge hélas de beaucoup trop de véhicules à tout temps pour véritablement permettre de souder ne serait-ce que sur 2 petits kilomètres. D\'autant que ma H2 est dotée d\'un échappement H2R et d\'une cartographie du calculateur remaniée et adaptée à la nouvelle ligne... Inutile de préciser les watts qui en découlent... Alors oui, la piloter est un moment intense et démentielle sur route ouverte mais j\'ai justement un pote à aller visiter en Allemagne...! Note : 5/5
Modèle 2016
et moi ma varadero 125 alors Note : 5/5
Modèle 2016
J\'ai eu 4 zx 10 en 2015 maintenant j\'ai une h2 et je peux vous dire que l\'on est sur une autre planète avec cette moto que du bonheur cela fait un mois que je l\'ai et elle a déjà 4000 km une chose très importante ne pas mettre entre toutes les mains très très puissant Note : 5/5
Modèle 2016
J'ai la mienne depuis le 15 avril 2016 avec une ligne Akrapovic complète, et déjà parcouru plus de 2000 km (route piste sur le circuit du Val de Vienne): ceux qui ne l'ont pas essayé ont le droit de se taire. J'ai eu plusieurs 10R dont le modèle 2011 débridé (209CV), une H2 avec l'électronique bien réglée c'est tout autre chose. J'adore, ça pousse tout le temps et plus que le 10R même que le nouveau que j'ai essayé plusieurs fois, supers finitions, peinture exceptionnelle.
Ceux qui se sont essayés à faire des courses contre des S1000RR ou des R1 sont des kékés qui ne savent pas s'en servir, j'ai vu une vidéo où une ZX10R et un nouveau R1 se font mettre propre net par une H2. C'est une machine fabuleuse qu'il faut apprivoiser, ça tire sur les bras, il faut vraiment faire attention sur les premiers mètres. Je comprends pourquoi les mecs dosent sur les vidéos avec les 100CV de plus de H2R. Arrêtez de nous bassiner avec vos S1000RR quand on voit le nombre de modèles qui ont été commercialisés et la gueule qu'elles ont au bout de quelques années. Une H2 restera une machine d'exception qui vieillira bien et pas besoin de l'estampiller HP4 ou HP25.
Note : 5/5
J\'ai ma H2 depuis début mai et je ne regrette rien. Superbe moto qui fait retourner les copains motards.Un châssis génial, une puissance super disponible, un bruit de dingue. c\'est vrai sur circuit, c\'est pas la meilleure, mais qui exploite totalement un s1000 rr ou une 1299 Panigale?
Pour ma part, je recherchais plus l\'exclusivité et la vitrine technologique, je suis donc aux anges. C\'est une moto géniale et je conseille fortement. Pour moi le prix est aussi justifié qu\'une Panigale S ou autre Mv agusta f4 rr.
Très bonne soirée à tous.
Note : 5/5
je suis kawa jusqu\'aux bouts des doigts j\'en ai deux,,, j\'ai vu la h2 se prendre une rouste par la nouvelle R1, la s1000rr ?? bin elle fait pas le pois tout simplement parce que on peu voir la BMW contre la H2R et elle lui colle pas une branlé mm si elle gagne en vitesse la BM lui tien tête.226cv c\'est clairement une croyance de chauvin que le vendeur a fait gober a un gamin qui a eu son nouveau jouet... le zzr ?! plus rageur et vraiment moins chère. H2R 10/10, H2 achetez le nouveau 10r 100 fois meilleur et super moins couteux pièces et entretient. après oui kawa va de l\'avant c\'est claire mais je préfère me payer une hyper sport et un roadster qu\'une seul H2 vu le tarif. Note : 2/5
Modèle 2016
AYANT EU MA H2 VENDREDI TOTALISANT LE LENDEMAIN 800 KM ET EN ETANT EN RODAGE DONC 4000 TOURS MN JE PEUT VOUS DIRE QU\'à CHAQUE CHANGEMENT DE RAPPORT C,EST UN COUP DE PIED AU CUL QU,ELLE VOUS MET ALORS IMMAGINE LORSQUE QUE LE RODAGE VA ETRE FINI ENFIN POUR CEUX QUI RACONTE N, importe quoi elle fait en realité 226 ch et non pas 210 comme le zx10 et je sais de quoi je parle j,en ai eu 4 Note : 5/5
la sortie echappement est nul,il faut un petit silencieux Note : 4/5
Modèle 2016
38 année de kawa cette marque a toujours été une bombe et le restera toujours pour le moment j\'ai toujours la ZX-9R Note : 5/5
J\'avais aussi un zx9r de 2001 en full et avec 150 chv ça marchait déjà bien et ça avais de la gueule !Là je trouve cet engin horrible et en plus avec un tarif élitiste franchement sur cette moto je passe mon chemin. Note : 4/5
Modèle 2016
sans parler du coté mécanique au potentiel de dingue; obligé d'admettre que l'import en masse de notre beaujolais au japon a son coté néfaste!yam Note : 1/5
Modèle 2016
J\'ai été chercher mon exemplaire hier, bien que je sois en rodage, quelle rage, la sensation de piloter une moto d\'exception, les assistances électronique multiple et dieu merci déconnectable, perso je trouve quelle vaut son prix, la peinture black miror de toute beauté, enfin bref une véritable Å“uvre d\'art que seule kawa a eu le culot de sortir, non non moi pas raisonnable juste NINJA H2!!! Note : 5/5
Modèle 2016
belle inovation j ai 56ans j ai encore une 1000 si un jour j ai la chance d en conduire une je lui donnerais une bonne ratteler pour voir se qu elle a dans le ventre, a voir la construction,c est sur que je serais pas decu merci Note : 5/5
Modèle 2016
Salut
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Je vois mal où Kawa est remis en place par la suz. Une ZZR1400 atomise toujours la buz, et en étant dans le même créneau, contrairement à la H2, qui joue dans une autre catégorie.
Hayabusa, c\'était bien, mais c\'est dépassé: Chez Kawa, au moins, on évolue.
Note : 4/5
Je pense que la s1000rr reste la renne un poid legé et une grande ppuissance de 199 ch sans compresseur Note : 1/5
Arrêter de la comparé au sportive c\'est pas une SPORTIVE!Donc stop =)Pour jugé il faut l'avoir essayé . Note : 5/5
Modèle 2016
Pour un vieux con comme moi qui a 54 ans et qui est censé trouver que tout était mieux avant,une moto qui est trop tout et qui ne sert strictement à rien,c\'est une vraie bouffée d\'oxygène dans un monde qui se veut sous contrôle. Note : 5/5
Modèle 2016
Moche , belle , decalee ,sulfureuse ...elle interpelle en tout cas , ceci dit elle vous fera gouter le fruit de la passion ,le graal ;le privilege d'être sur un moteur a turbine de conception moderne , un plaisir solitaire jamais egalee pour le moment ; oui je suis curieux et excite de me mettre sur cette machine diabolique et je dis BRAVO a kawasaki de continuer a nous faire rever Note : 5/5
Modèle 2016
Résumons , quasiment le poid d\'une hayabusa de 2008 ( le même avec deux trois modifs) , quasiment la même puissance qui arrive plus tard , moins de couple et qui arrive aussi plus tard . Peu ou pas de capacité d\'emmener un passager ( comme l\'hayabusa peut le faire ) , un profil surement moins aérodynamique, 12000 € de plus .
Si la H2R est un beau projet , la H2 n\'apporte pas grand chose dans la production . . .
Note : 1/5
tt a fait d accord
je suis bien heureux d avoir eu 20 ans ds les annees 70 et d avoir eu la vraie de vraie
la nvelle ne fait pas du tout rever
la bleue avait ce cote indeniablement envoutant
c est tres bien d avoir remis kawa à sa place en parlant du faucon suz
2 etoiles à cause de la marque et du plaisir qu elle a procure hier....
Note : 2/5
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