Le public veut du rétro, du parfum d'authentique, des machines qui sentent le passé et font fi de la performance. Les constructeurs l'ont bien compris et dégainent du "tendance" à tour de bras. Sauf Moto-Guzzi, qui cultive son passé depuis des lustres. Comme Triumph avec sa Bonneville, Guzzi a un stock de références dans ses grimoires et ses souvenirs. La V7 est un petit engin plein de charme au look délicieusement vintage, et ce depuis un paquet d'années dans la gamme. La marque de Mandello en découle une nouvelle désinence, la Stornello, penchant allégrement vers le Scrambler. Un nom pioché dans les années 60/70, période où exista une certaine 125 et 160 Stornello.
La Guzzi V7 II Stornello est-elle une réinterprétation moderne de l'étourneau italien ? Que dalle. Le seul lien à travers l'histoire est la couleur rouge que l'on retrouve sur le cadre en tubes d'acier. Mais la symbolique permet de se rappeler ou de découvrir ce modèle d'autrefois. La 125 avait été conçu comme une moto à vocation économique ; la V7 II Stornello est bien plus orientée mode, émotion et frasques. Le coeur et corps demeurent, avec un twin pas très puissant mais la volonté et l'architecture Guzzi. ABS et contrôle de traction se charge de maitriser électroniquement les errements et enthousiasmes déplacés.
La moto a du cachet. Pas besoin d'être nouvelle pour en dégager. Elle se base sur la V7 II standard avec ce qu'il faut comme accessoires parmi les 110 que compte le catalogue. Pour devenir Scrambler, la V7 II pioche dans les goodies de l'atelier, celui-ci s'occupant de les assembler pour en faire un modèle de série… limitée, car la Stornello ne sera produite qu'à 1000 exemplaires. La déco blanche et rouge est des plus réussies, et il y a tout ce qu'il faut pour attirer les observations flatteuses devant le bar ou une expo. La ligne d'échappement relevée est signée Arrow, et participe beaucoup à l'identité ; tout comme les jantes à rayons indispensablement chaussée de pneus à crampons. Une longue selle rembourrée pour protéger le séant, des soufflets pour les tubes de fourche, et toute une panoplie de pièces en alu pour flatter la machine : garde-boues, caches injecteurs, plaques à numéros et un kit repose-pieds tout-terrain. Terminons par un petit saut-vent pour le coté sport, comme sur la V7 II racer, et la petite touche précieuse : son numéro gravé au laser sur le tableau de bord.
M.B - Photos constructeur