C’est un nom à l’écho totalement British. Brixton! Un mot sec, râpeux, résonnant comme le nom d’une université, d’une famille d’aristocrate ou d’un bourg isolé au fond du Sussex. Brixton est surtout le nom d’un quartier sud de Londres, avec une importante culture afro-caribéenne. Dans les années 1910, un petit constructeur - Brixton Motors Works - a d’ailleurs proposé un tricycle motorisé avec un énorme V-Twin. Est-ce ce même constructeur qui renait un siècle plus tard? Avec un petit roadster rétro pour se faire une place dans un marché bouillonnant?
Pas du tout. La marque Brixton n’a d’anglais que le nom. Il s’agit de l’une des marques moto du groupe autrichien KSR. Avec la volonté d’investir le segment du rétro, à l’image des productions Mash, Brixton nous propose une BX autant plurinationale que le quartier éponyme. La consonance est britannique, son étude effectuée en Autriche et sa production en Chine.
Elle a du charme cette BX. De celui des promenades d’outre-manche au son et à l’époque des Beatles. Son réservoir presque carré, son moteur doté d’ailettes de refroidissement, sa selle longiligne, ses jantes à rayons, les soufflets de fourche, le pot saucisson et les bandes thermiques recouvrant la ligne d’échappement tonnent rétro à fond. La modernité est présente plus subjectivement avec un affichage LCD dans le compteur rond à aiguilles, une prise USB, des clignos à LEDs et des feux diurnes.
Le Souffle vintage l’est aussi pour le monocylindre. Sa conception comme ses performances sont d’un autre temps. C’est le lot de toutes les motos made in china aux tarifs particulièrement accessibles. Bien que sa technique soit des plus simples avec 2 soupapes et 1 ACT, il profite tout de même de l’injection. Il peut annoncer 11,4 chevaux à 8000 tr/mn. Son couple n’est pas inintéressant avec 11,4 Nm à 6500 trs. Tout ça n’est pas énorme dans l’absolu mais cette puissance est tout à fait dans la moyenne de cette catégorie des sino-rétros. Ce sera tout indiqué pour la ville, et suffisant pour de gentilles virées sur les départementales. Par contre, oubliez tout de suite les voies rapides ou les envies de tête dans le guidon. La BX n’est pas faite pour ça.
Restons en ville, où la 125 Brixton tirera fort à profit de son empattement court, de ses pneus fins et de son poids mesuré (134 kilos). Vu son tarif agressif, il ne faudra pas s’attendre à un travail fignolé des suspensions – au chapitre des économies, ce sont toujours elles qui morflent en premier.
Le freinage couplé optimise le freinage entre le disque avant de 240 mm et l’arrière de 200 mm; les deux étant pincés par des étriers à deux pistons. L'ABS est dispo en option depuis 2018.
Un petit mono, même avec 5 rapports dans la boite, cela ne consomme pas beaucoup. Les 14 litres du réservoir devraient permettre au moins 350 km d’autonomie. Au quotidien, le blocage de la direction s’effectuant sur la colonne de direction pourra casser les pieds. A contrario, la présence d’une béquille centrale, incroyable à niveau de gamme et de prix, sera très apprécié pour l’entretien. Espérons que celui-ci soit des plus raisonnables et démente la réputation des chinoiseries à la fiabilité…. aléatoire.
M.B - Photos constructeur
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