A la fin des années 80, les Etablissements Corbeau (Paris XVIII°) importaient en France une véritable machine à remonter le temps : la Matchless G80. Ce modèle mythique était produit artisanalement par Lee Harris, amoureux de la marque et bien décidé à faire revivre les Matchless disparues depuis une vingtaine d'années.
A une période où la mode était déjà aux supersports, aux moteurs surpuissants, aux freins énormes et aux carénages intégraux, La Matchless proposait un véritable retour aux sources, mettant en avant sa simplicité et son dépouillement.
Cette moto s'adressait aux nostalgiques, aux amoureux des motos britanniques désireux de retrouver les « vraies » valeurs du deux-roues, mais également à ceux qui recherchent une moto différente et originale.
La G80, même si elle a des caractéristiques modestes, fait preuve d'une vraie personnalité. Certes son équipement est spartiate ; Le modèle de base est équipé d'un moteur Rotax 500cc à démarrage au kick (une version luxe, propose un démarreur électrique en plus d'un deuxième disque de frein à l'avant). Cette Matchless se contente du strict minimum: Un moteur, un cadre, une paire de roues, prêts à vous emmener au bout du monde, ou presque.
La moto est légère et fait preuve d'une belle agilité. Avec 163 kg tous pleins faits, une selle relativement basse (787mm) et un grand guidon, cette anglaise est une moto facile. La position de conduite assez droite incite plutôt à une conduite tranquille sur le couple. De toute façon le moteur, bien que de conception moderne (cotes super carrées, culasse à 4 soupapes, allumage électronique...), est plutôt timide, bien que capable d'atteindre les 160 km/h lorsqu'il est bien lancé.
De toutes les manières, les performances passent largement au second plan dans le plaisir que la G80 procure à son pilote. Ici tout est affaire de sensations, de vibrations et de touches de chromes. La bête vit et ça se sent. Et même si elle accusait des faiblesses quant à sa finition et son équipement, elle faisait revivre la moto anglaise en attendant le retour de Triumph à la fin 92.
Tanthallas - Photos
1988