Sportive, roadster, trail, enduro. La fée électricité conquiert patiemment les différentes façons d'apprécier la moto. De multiples petites pousses se lancent dans l'aventure, les grands constructeurs n'étant pas pressés de jeter quelconque pavé dans la mare. Ah si, Harley avec sa LiveWire...... mais c'est pour quand ? Pendant ce temps, coté italien, on creuse la question. Tacita se distingue avec un engin surprenant : la T-CRUISE.
En la voyant, on sent la même atmosphère lourde que dans le film "Black Rain". L'allure noire et grasse nous rappelle les vieux Harley Night Train et 1400 Intruder d'une époque pas si lointaine Cette moto sent le chien mouillé, le cigare froid sur la table de nuit et le charbon impatient d'être broyé. Et pourtant, elle est loin de carburer au gazogène. La T-Cruise est un custom électrique, l'un des rares du genre. Cette motorisation ne prétend pas tordre le cou des twins concurrents, quasi intemporelles et indissociables de la catégorie ; mais une alternative en courant continu. La Tacita a plusieurs arguments pour ça, et surtout 3. Le client pourra choisir parmi plusieurs packs de puissance, faisant varier les watts, l'autonomie, et les tarifs. Résumons :
- Le pack le plus simple, avec une batterie de 7,5 kWh, fournit l'équivalent de 38 ch à 5000 tr/mn, un couple de 60 Nm et une autonomie de 81 km. L'espérance de vie de la batterie est donnée pour 162 000 kms et le temps de charge varie de 2 hrs (avec une prise standard sur 220 V) à 40 min avec le chargeur super rapide crachant 200 Ampères. Pour 10 999 $ la meule.
- Avec le pack 15 kWh, ça devient plus sérieux. L'autonomie passe à 149 kms, la puissance à 41 chevaux et le couple à 70 Nm. La batterie pourra tenir 298 000 kms et son temps de charge passe à 4 hr et demi – mais toujours 40 mn avec le super chargeur. Pour 14 999 $.
- Passons au top du constructeur, le pack 27 kWh. Même puissance que le 15 kWh mais 270 km d'autonomie, 540 000 km d'espérance de vie et un temps allant de 7 hrs à 40 min. Par contre, ça douille : plus de 24 999 $.
Quelques aspects pourraient faire grincer des dents, comme les jantes à bâtons (les rayons siéent mieux à la catégorie) ou la transmission par chaine. Cependant, certains codes sont respectés, à l'instar d'un duo d'amortisseurs latéraux sur un bras oscillant simplissime, des soufflets sur la fourche de 41 mm, un guidon DragBar, des commandes aux pieds en avant (réglables sur 3 positions) et la clé de contact à insérer sur le coté de la machine. Le freinage est en double action : durant les phases de décélération, l'ensemble propulseur se recharge – en parallèle, la fonction basique de ralentir à la saisie du levier est assuré par un seul disque à l'avant de 280 mm mordu par un étrier à 3 pistons. Il est couplé à l'arrière pour saisir un disque de 240 mm.
On trouve même une boite de vitesses, à 5 rapports. Les motos électriques ont pourtant tendance à se passer de cet intermédiaire de transmission. Ce n'est pas la seule surprise. Il y a également une marche arrière ainsi que deux types de cartographie – Eco ou Sport.
Je vous parlais en dollar pour les tarifs. Car ce custom italien est principalement destiné au marché américain. C'est d'ailleurs là où il aura le plus de chance de percer. Rien n'a été précisé pour une tentative sur le marché hexagonal.
M.B - Médias constructeur