Les nouveautés MV-Agusta se font de plus en plus rare... Le développement de la F4 est gelé.... On parle davantage de partenariat, de pognon et de bling-bling que de motos. Mais la marque sait jouer de son prestige. Et associer son nom à des personnages de renom. Agostini, Senna, et depuis peu Lewis Hamilton. Le pilote de Formule 1 avait prêté son nom pour une série limitée de 800 Dragster RR. Mr 44 et MV récidive pour cette somptueuse F4 1000 LH 44.
La moto foudroie la rétine, taille dans la violence et exprime toute sa bestialité. Cette sportive transpire le sang. Et sa déco s'affiche à la limite du trop chatoyant. Fatale ! Comme un vin empoisonné que l'on veut absolument boire. Mais ici, point de toxique – juste de la drogue. Cette série spéciale est basée sur la F4 RC, qui n'est rien de moins que la machine d'homologation pour le Superbike. Le moteur exprime ici une fougue des plus redoutables. 205 chevaux à vous terrifier la moelle épinière, et 212 au max avec le silencieux en titane SC Project et l'ECU adéquate.
Les périphériques sont tous à se damner : fourche inversée Öhlins NIX de 43 mm (ici en fourreaux noirs), amortisseur également Öhlins TTX36, étriers Brembo M50, carénage et diverses pièces en carbone, et pour justifier le patronyme "Lewis Hamilton" disséminé un peu partout, il faut aussi la griffe de la star concernée.
Lewis a ainsi étroitement collaboré avec le CRC pour aboutir à une série vraiment spéciale. Et très limitée, car seulement 44 exemplaires seront produits. Le souci de finition spécifique à ce modèle commence par le cadre peint en blanc perlé, assemblé à la main comme il se doit des motos de haut rang. La peinture, qui n'est pas sans rappeler la série spéciale F4 1000 S Tamburini, utilise un procédé spécifique de haute qualité. Superbe, la selle gaufrée bi-ton est en cuir et alcantara, ornée d'un damier de surpiqures. Sur le réservoir, l'autographe Hamilton se réserve la meilleure place. Au-dessus, on trouve une bulle fumée. Ici et là, des pièces anodisées rouge, dont la biellette de suspension arrière, l'écrou central de la jante arrière sur monobras, l'orifice de remplissage d'huile sur le carter d'embrayage, la tige d'ouverture du bouchon de réservoir racing... MV a poussé le vice jusqu'à demander à Pirelli des pneus spécifiques à cette édition, avec un LH44 inscrits sur ses SuperCorsa SP. La seule chose qui nous chagrine, c'est ce pot unique sous la selle, qui dénature le fantastique coup de crayon originelle de Massimo Tamburini, avec les 4 tuyaux hypnotiques et éternels.
Et bien sûr le prix. Totalement injustifiable et digne lui aussi de la F1. Le prestige excuse-t-il tout ?
M.B - Photos constructeur