Depuis l’invention de la roue, l’homme n’a eu cesse de chercher, inventer, perfectionner de nouveaux moyens de déplacement. Dans la deuxième moitié du 19eme siècle, des concepts naissent de partout pour motoriser le deux-roues. La plupart du temps, et très souvent avec une ingéniosité surprenante, les créations sont des vélos trafiqués avec un moteur encastré comme on peut. La production se limite à quelques unités, ou à l’exemplaire unique. Les choses changent en 1894, et les prémices de la production de masse.
C’est à Münich que naquit la Hildebrand & Wolfmüller, quelques instants avant le XXeme siècle. Cette machine est considérée comme la première moto produite en série de l’histoire - A ne pas confondre avec la toute première moto, le vélocipède à vapeur Perreaux, fabriqué de façon artisanale.
Les premières ébauches datent de 1891, date à laquelle les frères Hildebrand construisent une première version à vapeur. Celle-ci servira de base de développement pour la véritable moto qui sera construite 3 ans plus tard. Le développement de la motorisation fut confié à Alois Wolfmüller et son mécanicien Hans Geisenhof. Les chiffres peuvent aujourd’hui prêter à sourire mais constituer pour l’époque une performance spectaculaire. Le moteur était un bicylindre parallèle implanté à l’horizontale sous les pieds du conducteur. Sa cylindrée de 1488 cm3 (quasiment égale à celle d’un Kawasaki VN 1500 de 1996) lui permettait de sortir 2,5 chevaux à 240 tr/mn. Déjà à l’époque, le refroidissement liquide était en place ; le circuit de celui de la Hildebrand & Wolfmüller était complété par le garde-boue arrière qui faisait office de réserve d’eau. Mais question transmission, on est très loin de la conception d’une mécanique d’aujourd’hui : pas de transmission secondaire ou de chaine ni de vilebrequin. Les très longues bielles entrainaient directement la roue arrière, à la manière de l’embiellage externe des locomotives à vapeur. Des bandes de caoutchouc aidaient les pistons à remonter pendant la compression.
Avec ses quelques canassons, la bécane, dont le poids ne dépassait pas les 60 kilos, approchait en vitesse de pointe les 50 km/h – une sacrée performance à la fin du 19eme.
Attisant la curiosité et bénéficiant d’un réseau de vente, la Hildebrand & Wolfmüller fut produite à plusieurs centaines d’exemplaires (800 à 2000 selon les sources). Sa déclinaison française portait le nom de "Pétrolette" ; ce nom a traversé l’histoire jusqu’à nos jours, où ce patronyme désigne avec légèreté une petite moto pour vaquer de ci de là.
Trouver une Hildebrand & Wolfmüller est à présent un coup de chance extraordinaire, souvent doublé d’un portefeuille bien garni. La valeur estimée oscille entre 75 000 et 135 000 dollars.
M.B - Photos : yesterdays.nl
1894
Grace à vous j\'ai enfin trouvé une moto compatible avec mon récent permis A2.
Je trouve que la puissance (2,24KW)de la Hildebrand Note : 5/5 Répondre à Akimor