Suzuki leader, Suzuki dominateur, Suzuki vainqueur. L'équipe franco-nipponne rajoute un nouveau trophée à son incroyable palmarès. C'est la 14ème fois que le S.E.R.T remporte la célèbre course d'endurance du Mans, à égalité avec Kawasaki et juste devant Honda (13 fois). Le Yoshimura SERT Motul a maintenant remporté deux victoires consécutives aux 24 Heures Motos et a commencé à défendre son titre de champion du monde d’endurance FIM avec la manière.
Les pilotes Gregg Black, Sylvain Guintoli et Xavier Siméon ont permis à l’équipe basée au Mans de remporter la 45e édition d’un événement qui a accueilli 62 000 spectateurs après deux années de restrictions liées à la Covid-19.
Toujours rapide, toujours constant, le trio s’est complété à la perfection et n’a jamais faibli, la seule grosse frayeur pour lui ayant été la panne d’essence de sa Suzuki GSXR-1000 équipée de Bridgestone pendant une longue période de neutralisation le samedi après-midi.
Ce résultat reflète le professionnalisme et la préparation méticuleuse du Yoshimura SERT Motul pendant 24 heures difficiles, une approche qui a été visible de haut en bas de l’allée des stands alors qu’un effort humain inlassable – principalement fourni par des bénévoles – a pris le devant de la scène.
“C’est une victoire incroyable et qui a été beaucoup plus difficile à obtenir que celle de l’année dernière”, a déclaré le Français d’origine britannique Black, qui a pu prendre le traditionnel départ lancé malgré sa fracture au talon subie lors du Pré-Test du Mans le mois dernier. “Les autres équipes étaient vraiment, vraiment fortes, donc nous avons dû continuer à attaquer pendant 24 heures, donc les relais étaient intenses, rapides et le rythme était absolument incroyable. Mes coéquipiers ont fait un excellent travail, nous sommes vraiment heureux et fiers.”
Le directeur de l’équipe Yoshimura SERT Motul, Yohei Kato, a déclaré : “L’année dernière, nous avons remporté les 24 Heures du Mans et le Bol d’Or et cette année, nous avons trois courses de 24 heures [au calendrier]. Nous avons développé la moto et fait travailler notre équipe en nous concentrant sur celles-ci. Donc, après cette victoire, je suis très satisfait de notre équipe, de notre moto et de nos pilotes.”
Le YART, l'équipe officielle de Yamaha en EWC, a entamé l’ouverture de la saison en pole position pour la troisième année consécutive après que Karel Hanika ait établi un nouveau record du tour lors de la deuxième séance de qualification du vendredi matin. Mais après que la Yamaha R1 n’a pas voulu démarrer et a concédé du terrain, le pilote tchèque a rejoint ses coéquipiers Niccolò Canepa et Marvin Fritz dans une charge héroïque à travers le peloton pour terminer deuxième – malgré ce problème de départ qui a constitué un obstacle tout au long de la course.
Le F.C.C. TSR Honda France était en tête après huit heures, mais les chances de cette équipe se sont rapidement effilochées avec des arrêts aux stands coûteux d’abord pour résoudre un problème de sélecteur de vitesse, puis pour remplacer un silencieux cassé. Une pénalité a causé un retard supplémentaire, tandis que le nouveau venu dans l’équipe, Gino Rea, est tombé le dimanche matin – mais a pu ramener la Honda CBR 1000 RR-R à son stand afin qu’elle soit réparée. Bien que le retard ait brièvement écarté l'équipe F.C.C. TSR Honda France du podium, il n’a pas fallu longtemps pour que cette position soit récupérée.
Le Viltaïs Racing Igol a occupé un moment la troisième place puis se plaçait sur une confortable quatrième position, en tant que meilleure équipe indépendante, lorsqu’une défaillance technique a entraîné une sortie de piste déchirante pour l’équipe française.
Le Team 18 Sapeurs Pompiers CMS Motostore a surmonté le retard causé par un filtre à huile cassé pour convertir sa pole position du Dunlop Superstock Trophy en une victoire de catégorie, assortie d’une belle quatrième place au classement général avec sa Yamaha de série. Cependant, BMRT 3D Maxxess Nevers, National Motos, le No Limits Motor Team et le Team 33 Louit April Moto ont tous pointé en tête de la catégorie, les trois premiers cités étant souvent très proches les uns des autres. Voilà qui constitue la publicité ultime pour le Dunlop Superstock Trophy, disputé par des structures plus petites et moins financées.
Le No Limits Motor Team a finalement terminé à la deuxième place du Dunlop Superstock Trophy et à la cinquième place au classement général, après une série de changements de position en fin de course, devant National Motos et 33 Louit April Moto. L’équipe de Formula EWC Team Bolliger Switzerland, propulsée par Kawasaki, a pris la huitième place, tandis que Pitlane Endurance et le Team LH Racing ont complété le top 10.
Des retards innombrables ont empêché le Tati Team Beringer Racing de terminer mieux qu’à la 11e place, tandis que la remontée d’ERC Endurance Ducati, après une chute de Xavi Forès en voulant éviter un retardataire durant la septième heure de course, a été ralentie par un long arrêt au stand le dimanche. Le Wójcik Racing Team a été contraint de voir sa machine n° 77 abandonner à la suite d’une panne mécanique et d’un accident. Un radiateur percé a mis fin aux espoirs du BMW Motorrad World Endurance Team, qui s’apprêtait à monter sur le podium. Le Webike SRC Kawasaki France avait aussi des espoirs de podium, mais ils ont été anéantis lorsque l’équipe a été contrainte de passer plus d’une heure dans les stands pendant la nuit.
Le départ de la course, le samedi, a été dramatique lorsque Christophe Seigneur n’a pu éviter une collision avec Bradley Smith qui s’élançait lentement. Seigneur a pu regagner les stands à pied, mais l’ex-pilote de MotoGP Smith a été emmené à l’hôpital pour des examens médicaux suite à l’important choc par l’arrière, après avoir reçu des soins immédiatement sur le bord de la piste alors que le peloton évoluait derrière la voiture de sécurité. Smith n’a pas subi de blessure grave, mais restera à l’hôpital pour une période d’observation. Son équipe MOTO AIN a travaillé d’arrache-pied pour réparer les dégâts, mais comme la Yamaha n’était pas en parfait état de marche à son retour en piste et que seuls deux pilotes étaient disponibles pour les 24 heures de course, l’équipe française a pris la difficile décision de se retirer.
Réactions des pilotes
En Formula EWC, Sylvain Guintoli (Yoshimura SERT Motul) : “C’est fantastique, ça a été très, très fatigant avec beaucoup de rythme de la part des concurrents, donc nous avons dû continuer à attaquer jusqu’à la fin. Cela a été 24 heures à pleine vitesse avec une très petite marge pour essayer de contrôler la course, mais nous rentrons à la maison avec le trophée. L’endurance est un sport d’équipe et sans tout le monde dans l’équipe, sur le plan technique, mes coéquipiers, on ne pourrait rien faire – donc je me sens très chanceux de faire partie de cette équipe. Nous avons bien travaillé et j’espère que cela continuera.”
Le Dunlop Superstock Trophy, Philipp Steinmayr (Team 18 Sapeurs Pompiers CMS Motostore) : “C’est vraiment génial, c’est un rêve devenu réalité et c’est juste le résultat d’un très bon travail de toute l’équipe. Ils ont été rapides lors des pit-stops, mes coéquipiers ont été très rapides sur la piste et nous avons rattrapé le temps perdu pendant la nuit. C’était vraiment dur, ma course la plus difficile jusqu’à présent, mais c’est tellement agréable de remporter une victoire.”
Prochaine étape : les 24 heures de Spa, en Belgique - du 2 au 5 juin
Un circuit aussi légendaire qu’exigeant accueillera une course de motos de niveau international pour la première fois depuis 2001 lorsque les 24H SPA EWC Motos feront revivre l’esprit des 24 Heures de Liège, autrefois un pilier du calendrier EWC. Le circuit emblématique a subi d’importantes améliorations en matière de sécurité, mandatées par la FIM et la FMB, spécifiquement pour le retour de l’EWC. Au cœur de ces changements, qui ont été ratifiés par la FIA conformément aux exigences des courses automobiles, se trouvent des zones de dégagement élargies dans plusieurs virages, le repositionnement des barrières de sécurité dans certaines portions ainsi qu’un réalignement mineur du virage 9, réservé aux motos. Plus d’informations : https://www.24hspamotos.com/fr/
Crédits infos : FIM-EWC
Crédits images : Suzuki Racing - Yamaga Racing - FIM-EWC - Honda France - Circuit de Spa-Francorchamps