Sylvain Guintoli est un pilote de moto que beaucoup de passionnés du MotoGP et du Superbike connaissent bien. Pendant de nombreuses années, il a montré tout son talent en Motogp avant d'aller en Superbike, où il a été titré en 2014. Il pilote encore régulièrement à travers le monde, et fait régulièrement des remplacements lors des compétitions, et accessoirement il est le pilote essayeur de l’écurie Suzuki en MotoGP, rien que ça.
Cette semaine, il s'est livré à nous expliquer pourquoi les pilotes moto sortaient la jambe lors de la phase de freinage. Une action qui paraît bizarre, bah oui, pourquoi vouloir descendre de la moto alors qu'elle n'est pas encore arrêtée ? C'est couillon quand même !
Bon, fini de rigoler, en fait il n'y a pas qu'une seule explication à ce comportement, souvent appelé le pendule du Docteur. Cette nomination vient en fait d'un des meilleurs pilotes au monde, c'est Valentino Rossi qui a plus ou moins lancé la mode en sortant la jambe intérieur du virage sur la phase de décélération.
La première raison, c’est qu’au moment de freiner, les pilotes encaissent jusqu’à 2G qu’ils doivent retenir rien qu’à la force des poignets, car les cales pieds sont très petits, trop haut, et les pieds ont tendance à glisser. Dans le cas du Docteur (Valentino), il a en plus de très grandes jambes, donc il doit retenir ses jambes en plus de ne pas glisser vers l’avant. La solution est de sortir la jambe sur le côté, mais en plus sur l’arrière de la moto, cela permet de descendre le centre de gravité de la moto, et redonner un peu d'adhérence à la roue arrière. Le fait de décaler la jambe permet également d’ouvrir la hanche, et donc d'asseoir davantage le fessier sur le siège de la moto, et descendre encore un peu plus le centre de gravité.
Un autre aspect, c’est le fait de décaler la jambe, cela oblige que la seconde jambe se colle au réservoir, et permet de diminuer la force exercée sur les poignets.
Le dernier effet, c’est le fait de sortir le maximum du corps de la moto, afin d’offrir le plus de surface possible au vent, et donc diminuer l’aérodynamisme et ralentir la moto.
Alors certe, cela ne représente presque rien en gain, surtout pour un motard lambda, mais en compétition, surtout à ce niveau là, chaque fraction de seconde est bonne à prendre afin de réaliser le meilleur tout et d’être le plus rapide.
Source photo : MotoGP.com