L'actualité autour du contrôle technique des deux-roues motorisés (CT2RM) continue d'évoluer. Alors que les motards espéraient une annulation de la mesure, le Conseil d'État a confirmé son maintien, rejetant leur recours. En revanche, une légère victoire leur est accordée : l'obligation d'équipement en sonomètre et en céléromètre est décalée.
Contrôle technique des deux-roues motorisés : que dit le Conseil d'État ?
Le mercredi 12 mars, le Conseil d'État a de nouveau tranché en faveur du maintien du contrôle technique obligatoire des motos, scooters et véhicules sans permis. Saisi par la Fédération Française des Motards en Colère (FFMC), qui dénonçait une mesure disproportionnée et proposait des solutions alternatives, la plus haute juridiction administrative a estimé qu'elles étaient insuffisantes pour garantir la sécurité routière.
La directive européenne de 2014 impose aux États membres d'instaurer un contrôle technique pour les deux-roues de plus de 125 cm³. Le Conseil d'État a validé le CT2RM en octobre 2022... avant sa mise en action il y a bientôt un an. Entre temps, le Portugal a semble-t-il trouvé la parade.
Les chiffres parlent d'eux-mêmes, mais on leur fait dire ce qu'on veut ?
Entre le 15 avril et le 29 mai dernier, 123 043 véhicules ont été contrôlés. Selon le ministère de la Transition écologique, 45 % présentaient des défaillances, dont 11 % jugées graves. Des chiffres sur lesquels s'appuie le Conseil d'État, d'après plusieurs sources. La FFMC, qui appelait au boycott, voit donc sa demande d'annulation déboutée.
2 Nos propositions d'alternatives restent les mêmes :
FFMC Nationale (@ffmcnat) March 12, 2025
Un contrôle technique uniquement à la revente
Une prime à la conversion pour les véhicules anciens
L'homologation des boîtiers éthanol
Toutefois, la fédé' met en avant la responsabilité de chacun dans l'entretien de leur véhicule. Pour la fédération professionnelle Mobilians, seuls 10 % des motos soumises au contrôle technique en 2024 ont nécessité une contre-visite, contre 20 % des voitures. Considérant que tout le monde (les trois catégories) doit être logé à la même enseigne, les scooters n'aident pas de ce point de vue en présentant un entretien plus négligé.
CTR2M : le report du sonomètre, un répit de courte durée
Si la bataille juridique est perdue, les motards obtiennent toutefois un sursis sur un point technique : le renforcement du CT2RM via l'utilisation du sonomètre et du céléromètre est reporté. L'arrêté du 14 février 2025 modifie en effet le calendrier d'équipement des centres de contrôle. Ainsi, l'obligation d'utiliser un sonomètre pour mesurer le bruit des motos est repoussée au 1ᵉʳ juillet 2025. Quant à l'utilisation du céléromètre, un dispositif destiné à vérifier le bon fonctionnement du système de freinage, elle ne sera obligatoire qu'à partir du 1ᵉʳ mars 2026.
De plus, durant une période transitoire, entre le 1ᵉʳ mars et le 30 juin 2025, les centres équipés pourront utiliser le sonomètre uniquement à titre informatif, sans impact sur le contrôle technique des motos concernées.
La FFMC appuie sa contestation et sa mobilisation en ligne
Pas de double sanction, mais si cette annonce allège temporairement les contraintes sur les motards, le CT2RM reste largement débattu. La FFMC et d'autres collectifs continuent de dénoncer un dispositif inadapté et une taxation supplémentaire pesant sur les usagers des deux-roues. Avec le rejet du recours par le Conseil d'État, les chances d'un abandon du CT2RM sont faibles, mais les motards espèrent encore faire pression sur le gouvernement pour obtenir des ajustements.
La Fédération Française des Motards en Colère s'est exrimée sur X (anciennement Twitter) :
La FFMC maintient son appel au boycott du contrôle technique des 2RM. Pourquoi ? Parce que cette mesure est inutile et coûteuse.
Après l'opération "RacontemoitonCT" contre le CT2RM, la FFMC jamais à court d'idée publie le "Guide du boycotteur", destiné à ceux qui osent dire non à cette mesure jugée arbitraire et injuste. Le contrôle technique des motos reste donc un sujet brûlant, entre rejet des recours, contestations et reports partiels des obligations.