
L’innovation j’aime et toujours je recherche le dernier concept, le petit “plus“ qui peut changer la vie du motard.
Depuis 2 ans, je rêve de me retrouver derrière le guidon de la FJR 1300 AS et surtout de pouvoir mettre les doigts sur cette fameuse boite de vitesse gérée électroniquement.
Et j’y suis arrivé …youpie !
La boite…Parle à ma main !
Cette fois, j’écoute avec attention les explications que me donne Thomas sur le fonctionnement de la boite. Je n’ai pas envie de me vautrer directement dans le hangar.
Pourtant, le système est très simple : on démarre le moteur en serrant le frein avant (comme un scooter ou toutes les Suzuki), on déverrouille la boite sur le commodo gauche (un point vert s’allume lorsque tout est en ordre) et on enclenche la première avec le pouce.
OK, mais après plus de 300.000 km à moto, la perspective de manœuvrer un bestiau de près de 260 kg sans embrayage (où qu’elle est la poignée ?) me tétanise un peu … Reprenant le principe utilisé sur le maxi scooter (accélérer légèrement en freinant jusqu’à sentir l’arrière se soulever), le démarrage se fait en douceur. Les mises au point effectuées sur le modèle 2008 pour rendre la boite plus douce portent leurs fruits. Le rayon de braquage très court et le grand guidon me permettent sans soucis de me faufiler entre les derniers modèles de la gamme Yamaha exposés dans le garage. Je ne vous raconte pas le strike si je me rate !!
Et le cockpit ?
Ebloui par cette nouveauté, j’en oublie de parler de l’ambiance du cockpit. Cockpit ? ne dit-on pas plutôt tableau de bord ?
Et ben non pour cette fois ; le très long carénage renferme un véritable cockpit digne d’un avion (la fonctionnalité en plus). Sous le nouveau pare-brise réglable électroniquement (qui revient au point mort chaque fois que l’on coupe le contact – FBI !), on retrouve un très beau tableau de bord (fait assez rare pour le souligner !).
Epaulant le grand compteur gradué jusqu’à 280 km/h, on retrouve, à gauche, le compte-tours (zone rouge à 9000 tr/min) que l’on ne consulte que très rarement, vu qu’avec les 134,4 Nm de couple à 7000 tr/min, l’onctuosité du 4 cylindres de 1298 cm³ et les facilités ludiques de la boite, on dépasse rarement les 7000 tr/min. Pour info, le deuxième rapport prend près de 160 km/h et la troisième monte à plus de 200 … en Allemagne !!!
A droite, l’écran LCD comporte les jauges d’essence et de température, une montre, un témoin de rapport engagé (pratique pour éviter de passer l’hypothétique six rapports) et un indicateur de consommation instantanée ou moyenne ou encore, un thermomètre de température extérieure. Un peu plus bas dans le carénage, on trouve les deux réglages de sites des phares, une boite à gants renfermant une prise 12 V se verrouillant lorsqu’on retire la clef et le réglage des toujours agréables poignées chauffantes.
L’acclimatation au système AS ne prend que quelques kilomètres, et c’est plutôt la perspective de revenir à une boite normale qui m’inquiète un peu.
Toujours à l’écoute de sa clientèle (surtout que la FJR est devenue la moto de beaucoup « d’officiels »), les problèmes de chaleur émanant du moteur ont été résolus grâce à un ingénieux système de ventilation. Le vent est puisé au-dessus des phares et est redirigé sous le réservoir pour éviter que le pilote ne ressente la chaleur du moulin en ville.
En route pour une semaine …
Cette fois-ci, et contrairement à ma semaine en compagnie de la Duke 3, le temps est de la partie. Je vais donc pouvoir profiter, pendant près de 1000 km, de ses 143 ch/din sur des routes particulièrement sèches.
Les quelques épisodes de pluie, croisés au hasard du temps, m’ont permis de tester la bonne protection du carénage (mis à part les pieds …) et de découvrir l’efficacité du système électrique de positionnement du pare-brise qui permet de jouer de l’inclinaison pour « chasser » les gouttes.
Le Sunday Ride ayant prévu une sortie pour le dimanche, je me suis glissé avec ma « grosse » GT entre ces « bad » roadsters. Après avoir intrigué tout le monde avec ma poignée gauche sans levier, je leur parle avec enthousiasme de ce système, qui pour moi, ne pourra faire, à l’avenir, que des émules.
Me voilà donc à l’aube d’une journée balade rapide mêlant grandes et petites routes “billard“, petites routes défoncées et surtout, sous-bois humides et sorties de virages maculées de boue. Rapidement, le binôme boite robotisée et gros 1300 écoeurent les Speed triples et autres SV 1000 en terme de reprises.
Déjà conquis par cette boite en utilisation journalières, j’enfonce le clou lors de cette étape plus sportive. Un petit mouvement du doigt pour toujours être pile poil dans le bon régime, les deux bottes toujours en appui sur la pointe des repose-pieds, je ne pense pas m’être servi du frein arrière lors de ce run. Rouler sport en FJR, c’est comme du Benji à l’horizontale, pas de mouvement brusque : accélération, freinage, mise sur l’angle, tout se passe très rapidement (j’étais trop souvent près des 200 km/h) mais sans violence.
La seule chose qui vous rappelle le poids de la bête et sa cylindrée, est le passage à la pompe; là, c’est la baffe ! En utilisation sportive, tablez sur 12 l aux 100 km, et en roulage journalier, un peu moins de 8 l/100 km … Et oui, vos doigts ont un prix : plus vous jouez avec, plus la facture sera salée … Mais pour une fois, pouvoir échanger nos « chers » pétro-dollars contre du plaisir brut, ce n’est pas encore trop payé … Et puis, quand on aime, on ne compte pas !! Et cette FJR AS, je l’aime …
Un défaut ? Un petit cruise control !!! à prévoir …
A+
Oli le belge