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ActualitéReportage aux Coupes Moto Légende 2016.

Reportage aux Coupes Moto Légende 2016.

Les Coupes Moto Légende 2016

Reportage aux Coupes Moto Légende 2016.

   Prologue :

   D'aussi loin que je me souvienne, mes premiers contacts avec un deux-roues motorisé ont été la Peugeot 101 de ma mère et la Motobécane "chaudron" de mon arrière grand-père. Je devais avoir à peu-prés six ans. Deux foudres de guerre capables de frôler les 45km/h à fond, à condition d'avoir un vent favorable. Mais le grand intérêt que revêtaient ces deux monstres mécaniques était sans nul doute leur complexité accessible et je dois dire que démonter une bougie était, à l'époque, à la portée de n'importe quel gamin.

   Puis le temps a couru et il était temps de passer aux choses "sérieuses". Permis en poche, c'est sur la 175 Motobécane de mon grand-père que je fis mes premiers tours de roues. Je me souviens de ce moment où, partant pour une expédition d'au moins 50 bornes, j'ai senti ce désir de liberté et l'envie d'aller toujours plus loin. C'est alors que, fier de cet état de béatitude extrême que tous ceux qui l'ont vécu reconnaîtront, j'entendis un bruit métallique...

   ...Le couvre culbuteur de la bête s'était fait la male et le beau jean tout neuf acheté la veille s'était fait repeindre d'huile. Résultat : balade finie et jean foutu. Mais une chose positive venait d'arriver : j'avais quelque chose à réparer.

   Pourquoi parler de cette anecdote ? D'abord parce qu'il faut bien commencer un article d'une manière ou d'une autre et puis parce que les premiers tours de roues marquent finalement peut-être plus que les milliers de kilomètres qui suivent. Tout cela pour dire que les bécanes de type "ancêtres", j'y ai été plongé dedans très tôt. Je me souviens même lorsque que mon paternel me parlait de sa Norton commando (ça doit faire naître des images à quelques-uns ça non ?). Alors lorsque qu'on a appris à la rédaction qu'on pouvait aller aux coupes Moto Légende, j'ai sauté sur l'occasion. Et bien que cet évènement existe depuis de nombreuses années (en tant que lecteur de la revue "Motolégende" depuis longtemps, ce n'était pas pour moi une découverte), je dois avouer que c'était la première fois que j'avais l'occasion de m'y rendre réellement. On va voir si tout ce que j'ai lu dessus peut se vérifier.

   Matos chargé et départ pour le circuit de Dijon-Prenois, en côte d'or.

   D'abord : le circuit

   Le circuit de Dijon-Prenois est situé, comme son nom l'indique, entre Dijon et le petit village de Prenois.

Reportage aux Coupes Moto Légende 2016.

   Le tracé initial du "stade automobile de Dijon-Prenois" fût inauguré le 26 mai 1972 et faisait 3.289 m de longueur. Tout au long de son existence, comme beaucoup de circuit, sa longueur évoluera. Notons tout de même qu'il a accueilli les grands prix de formule 1 pendant dix ans de 1974 à 1984 et qu'il a aussi été le théâtre de la première victoire du constructeur Renault dans cette épreuve. A l'heure actuelle, le tracé fait 3801m de longueur et est identique depuis 1975. Voilà pour les présentations.7

   Les coupes Moto Légende, c'est quoi ?

   Les coupes Moto Légende sont en réalité un grand rassemblement annuel de motos anciennes. Ce rassemblement existe depuis un peu plus de 20 ans et était à l'origine situé sur l'anneau de Montlhéry, dans l'Essonne. Depuis une dizaine d'année, l'évènement est délocalisé sur Dijon-Prenois.

   Ce rassemblement de motos anciennes et mythiques est l'un de plus important d'Europe. Il fait écho au "salon moto légende" qui se tient chaque année sur Paris et à l' "Epoqu'auto" de Lyon. En clair, un amoureux d'anciennes a ces trois grands rendez-vous notés sur son agenda. L'énorme différence c'est qu'aux coupes Moto Légende, on y va pour les voir rouler !

   La manifestation s'organise comme cela : tout au long du week-end, les différentes catégories tournent sur circuit par vague d'une quinzaine de minutes. Il ne s'agit pas d'une course mais plutôt d'un défilé. En marge de cette "compétition", se trouve un village de boutiques, une bourse d'échange et un immense village dédié aux clubs des différentes marques. Juste à côté de la piste principale, toujours dans l'enceinte, se trouve le circuit de karting qui accueille, lui, des épreuves pour les plus petites cylindrées. Voilà le décor planté un peu plus précisément. C'est bon ? Tout le monde suit ?

   Parfait. Allons voir ça d'un peu plus près.

   En avant :

   Trois choses me frappent en arrivant sur place : tout d'abord le monde. Une foule gigantesque est venue faire le déplacement. Paradoxalement, ce n'est pas dans les tribunes que ce nombre est le plus présent mais de partout, y compris sur la pit-lane. Vraiment beaucoup de monde et c'est tant mieux !

Reportage aux Coupes Moto Légende 2016.

   Ensuite, le bruit. Ceux qui ont déjà assisté à un MotoGP savent que les échappements feraient exploser les carreaux des fenêtres s'ils étaient utilisés sur la voie publique. Et bien croyez-moi, si c'était une Honda 6 qui jouait du rupteur dans la même rue, ce ne serait pas les vitres qui voleraient en éclat mais la baraque toute entière ! C'est fort et c'est beau. Par contre, faudra s'habituer à parler avec les gestes.

   La dernière chose qui m'a marqué ? Simplement une odeur. Subtile et douce. Un parfum synonyme de toute une époque et qui fait instantanément remonter d'innombrables souvenirs à ceux qui la connaissent : le ricin.

   Voilà pour les sensations d'arrivée. Y a pire non ?

   Ce qui fait plaisir c'est que le public est vraiment diver. Il faut dire que la manifestation peut attirer toute sorte de gens : des passionnés aux familles se rendant à ce que sont vraiment ces coupes : un musée vivant.

   A l'intérieur :

   En entrant, on passe devant quelques tentes. Parmi elles, notons la présence de "Mash" et de "Midual". Mais ce qui marque vraiment, c'est le ballet incessant de vieilles pétoires au bruit aussi sympathique qu'éloigné d'un moteur moderne. Ici, lorsqu'on voit de la fumée sortir d'un bloc, ce n'est pas un joint de culasse, c'est le moteur qui tourne. Et quand je dis ballet, je pèse mes mots car on y voit aussi bien des Solex ou Mobylettes, mais aussi des BSA et autres ARIEL qui semblent avoir traversé le tunnel de flammes d'une certaine De Lorean de retour vers le futur. Sauf que là, la fumée vient encore du bloc moteur...

   Le tunnel passant sous la piste traversé, on arrive au milieu de l'enceinte du circuit. Tout d'abord, la bourse d'échange : On y trouve tout ce qu'on veut : de l'épave à restaurer jusqu'à l'outillage en passant par les livres et autres outils. Un bon endroit pour le chineur qui pourra trouver ici, on l'espère, son bonheur.

Reportage aux Coupes Moto Légende 2016.

   Puis j'arrive au bâtiment principal du circuit. Alors là je dois décerner une mention spéciale aux organisateurs ! Non pas un bon mais un excellent point ! La pit-lane avec, côté paddocks, une large allée piétonnière séparée par un grillage de l'accès au circuit par lequel passent les véhicules. De plus, le départ des concurrents ne se fait pas de leur box respectif mais de plus bas. En clair, cela permet non seulement de pouvoir se promener à l'intérieur même de la pit-lane mais aussi en contact direct avec chaque équipe permettant ainsi d'approcher au plus prêt les membres des écuries et les modèles ! Un autre énorme avantage aussi, c'est que, les pilotes partant de plus bas on peut les voir remonter toute cette pit-lane à moins de deux mètres de nous ! Autrement dit, on est exactement au centre du mouvement : à gauche les stands, à droite l'entrée sur la piste. Tout cela en sécurité et pour le plus grand plaisir de tous les spectateurs. Personnellement, je trouve que c'est vraiment cela qui reflète le désir de partage de tous les participants et organisateurs de cet évènement. Un grand merci à eux !

Reportage aux Coupes Moto Légende 2016.

   En descendant le long des paddocks, on aperçoit alors toute l'ampleur de la chose: du box numéro un réunissant les machines d'exception aux stands des bassets en passant par les machines de course des années 60, on trouve toujours son bonheur et, pour ne rien gâcher, les propriétaires sont toujours ravis de faire connaître leur passion. Rien n'est fermé, tout n'est que partage. On peut même rencontrer les anciens pilotes titrés de cette époque révolue qui se feront une joie de faire un autographe ou de parler du bon vieux temps. Qui sait si, dans quelques années, on n'y retrouvera pas un certain Valentino Rossi...

   Toutes les catégories étaient dignement représentées mais néanmoins, j'avoue mon envie d'attribuer une mention spéciale aux avant-guerres qui, lorsqu'elles tournaient, faisait naître une atmosphère particulière dans tout le site, surtout lorsque l'une d'entre elle avait décidé de ne plus continuer et forçait son pilote à s'arrêter, faire un signe de la main au public et rentrer aux stands en poussant.

Reportage aux Coupes Moto Légende 2016.Reportage aux Coupes Moto Légende 2016.

       Y a pas à dire : c'est beau.

   Et du côté des clubs ?

   Le village des clubs... Que dire si ce n'est que c'est un vrai musée avec un nombre incalculable de pièces maitresses et qu'il faudrait plusieurs jours pour toutes les voir. Un endroit fabuleux où même les plus exigeants pourront trouver leur bonheur mécanique. On ne compte plus les Vélocettes et autre Indians ou encore les japonaises d'antan ou BFG. Sur toute l'enceinte, tout n'est que passion, liberté et détente mais ce village, c'est un concentré. On mange, on se repose dans l'herbe à l'ombre des arbres et des vieilles bielles. Je ne le sais pas encore, mais je vais passer de très longues heures ici et chaque tour du site me fait découvrir d'autres choses que je n'avais pas vues lors de mon dernier passage. Il n'y a qu'à regarder les photos pour comprendre ce que j'écris ici. Poussière et histoire. Voilà un bon cocktail.

   Mais le soir approche et il est temps de gagner mon lieu de villégiature à savoir une yourte non loin de là. Le retour aux sources à toujours du bon.

   Je rejoins donc l'éco hameau "WILD SUZON" à côté du village de Val-Suzon et je fais connaissance avec le propriétaire : Yvan. Alors je passe sur le repas succulent et l'ambiance envoûtante (au milieu d'une vallée verte avec une rivière coulant à mes pieds) ainsi que sur l'apaisement que procure ce lieu pour m'attarder un peu plus sur le gars : Un solide gaillard avec le regard aussi clair que le temps qui passe. On discute. C'est un motard. Il a "connu l'époque des Joe-bar team" comme il me dit et se souviens de sa Guzzi  Lario  qui avait la fâcheuse tendance à péter ses ressorts de soupapes. "On les changeait par des ressorts de GSXR et là, ça marchait !". J'étais bien.

   Il me parle de ses voyages aussi. Je me rends vite compte que ses kilomètres ont marqué sa façon de voir les choses et sa vision sur le monde. Je connais bien ce regard qui part dans le vide alors que l'homme bien en face et bien debout raconte une de ses tranches de route. Je l'ai souvent rencontré au cours des miennes. Mots qui montent au milieu de cette vallée et yeux au sol. Images qui naissent. J'imagine ses périples. Nuit qui vient et séparation. Je ferme les yeux et revois les miens.

   Histoires et souvenirs. Paroles. Vallée. Fraîcheur nocturne. Rivière. Silence.

   Que dire de plus ?

   Et bien, que la journée du dimanche fût pluvieuse. Moins de participants bien-sûr et cela se comprend. Néanmoins, un grand coup de chapeau à tous ceux qui ont tout de même pris le départ pour nous offrir des parades moins denses mais tout aussi enivrantes. Je retourne dans le village des clubs. Les participants commencent à remballer. Il faut dire que pour certains, la route est longue. Le dimanche se passe plus doucement que le samedi à cause de la météo mais d'après ce que j'entends à ce moment là, il y a eu autant de monde la veille que sur tout un week-end des années précédentes. Preuve, s'il en fallait, de l'intérêt grandissant pour cet événement.

Reportage aux Coupes Moto Légende 2016.

   Le mot de la fin :

   Pour une première, je dois dire que tout cela m'a laissé un sacré souvenir. J'avais déjà vu une multitude de vieux modèles dans des musées ou des expos mais là, c'était en réel. On pouvait les voir tourner, les entendre. Je ne peux qu'encourager le plus de monde possible a aller y faire un tour même si l'on n'est pas forcément attiré par ce monde là ou pas vraiment  passionné. Juste pour le plaisir de passer un après-midi en famille. Il y a du rêve à prendre pour tout le monde et beaucoup de curiosité à satisfaire. Un bel événement dont on ne peut pas se lasser.

   Les avant-guerres voulaient affirmer leur avant-gardisme et ne se sont pas laisser faire par les bassets ou les machines d'endurance et de moto GP des années 60, 70 et 80. D'un côté, on a l'authenticité et de l'autre, la technicité. On additionne le tout et on a une histoire.

   Epopée qui remonte à prés de 150 ans avec un certain Louis-Guillaume Perreaux. Mais cela, on vous le racontera plus tard...

A.Bonnet

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