Un projet d'estime
Quand LouisBlériot s’attaque au projet fou de traverser la manche, l’aviation en estencore à ses balbutiements. Le français est ingénieux, talentueux, audacieux,et rentre dans les livres d’histoire avec cette traversée hautement téméraire.
Ce que l’onsait moins, c’est son excursion dans le domaine de la moto. Pourtant, le nomBlériot s’est bel et bien retrouvé sur plusieurs centaines de réservoir. Bleus,tous bleus, ainsi que le cadre, les jantes, les garde-boues. Comme si la moto s’étaitdétachée de l’azur.
La BlériotB 20 a le profil d’une moto pour gentleman. Surmontée d’une allure robustevoire même atrabilaire avec ses roues pleines. L’aspect trapu et méthodique dumoteur montre le sérieux de sa conception. Deux cylindres dansent côte à côtedans une cylindrée de 499 cm3. S’en suit une boite à 3 vitesses puis unetransmission finale par courroie. Une publicité de l’époque vante une vitessede 70 km/h. Rappelez vous que nous sommes dans les années 20.
La fourcheà parallélogramme se suspend à travers des ressorts hélicoïdaux. L’arrière,rigide, peut recevoir en option un amortissement (aussi à ressort) pouraugmenter le confort. Le cadre tubulaire en acier ancre son double berceau interrompusur les bords du moteur.
Mais laBlériot est cher, son succès relatif. Et même si une version compétitionremportera le Paris-Nice, la production ne durera que peu d’années.
Ces motos auront toutefois le privilège d’être choisies pour un cap important dela force publique. Le préfet de police de Paris décide, pour la police montée,de remplacer les chevaux par des motos. Ce seront les Blériot. Suivront desHarley, des René Gillet, des Triumph, beaucoup de BMW, des Yamaha.
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