Fiche moto Cagiva125 Mito 1989
Il est des mythes sur lesquels le temps ne semble pas avoir d'emprise. Celui de Cagiva est né à l'aube des années 90.
Le groupe des frères Castiglioni qui s'est lancé dans la construction de motocyclettes à la fin des 70's en rachetant les usines d' AMF-HarleyDavidson situées à Varèse, avait rapidement montré sa volonté de se battre avec les japonais en Grand-Prix Moto. La marque gagne rapidement ses premiers points (1982) et son premier podium en 1988 sur le circuit de Spa (Belgique). Et pour célébrer cette réussite honorable, Cagiva lance son « mythe » (ou Mito en italien) sur les routes en 1989 sous la forme d'une supersportive 125cc.
Les petits français, amateurs de 1/8ème de litre, sont tout d'abord assez déçus de ne voir arrivé dans les concessions qu'un modèle dépourvu de carénage. Bien qu'identique techniquement parlant, la nouvelle venue n'a pas la classe de celle que l'on voit dans les magazines. Le constructeur (ou son importateur français) a, apparemment, fait le choix de ne pas concurrencer tout de suite la toujours fringuante Freccia C12R . Cette injustice sera heureusement de très courte durée et la « Mito » sera bien vite proposée dans l'hexagone dans ses deux versions (en 1190): carénée et naked.
La Freccia ayant bien du mal à affronter les Aprilia Futura et Gilera SP01 sur le terrain du sport sans concession, Cagiva choisit de frapper les esprits en proposant une moto la plus proche possible des motos de GP500 (au moins sur le plan esthétique). De ce point de vue, le pari est gagné. La ligne générale est d'une grande pureté. la coque arrière semble être faite pour recevoir le numéro du compétiteur. Carénage, cadre et bras oscillant rappellent la Cagiva C589 (GP500). Du rouge, du rouge rien que du rouge...
Techniquement, la Mito reprend l'excellent moteur de sa devancière. Souple dans les bas et mi-régimes, brillant en haut, il est parfaitement secondé par une boite de vitesse douce et précise aux 7 rapports dont l'utilité semble néanmoins plus « marketing » que réelle. A sa sortie le moteur est équipé du même carburateur de 28mm que la Freccia, mais bénéficie d'une nouvelle ligne d'echappement optimisée (le bras « banane » libérant de l'espace). Le moteur ainsi accastillé développe 31 chevaux en version libre à 10.400 tours/minutes.
Coté partie-cycle, Cagiva a fait nettement plus fort. Exit le cadre des C9, C10 et C12R, place à un tout nouveau cadre aluminium soudé à double poutre dont la section semble presque disproportionnée. Le bras oscillant « banane » en aluminium, lui aussi, s'équipe d'une large jante, recevant d'origine un pneu de 150/60-17. Autant dire que la Mito annonce la couleur; elle sera très rigide et tiendra parfaitement le pavé. Le train avant du premier modèle est plus classique avec une fourche télescopique Marzocchi de 38mm une roue de 17 pouces (100/80-17). Toutefois, il reçoit un disque de 320mm et un étrier à 4 pistons de marque Brembo.
Les qualités de l'ensemble recevront beaucoup d'éloges. La version carénée, curieusement, cache l'impressionnant cadre en aluminium. Mais elle donne une vraie « gueule » de sportive à la Mito. Une gueule, un bon moteur, un freinage d'outre-tombe, voici la recette de ce mythe encore aujourd'hui bien vivant. Cette première version sera déclinée en plusieurs séries spéciales telles que Mito « Eddy Lawson » (pilote Cagiva de GP500), la Mito « Lucky Explorer ».
En 1992, le mythe s'équipe d'une nouvelle fourche inversée de 40mm, bien plus à la mode, d'une disque flottant de toujours 320mm, mais aussi reçoit quelques modifications moteur (valve, allumage...). Cette version aura également sa série spéciale Eddy Lawson; série qui aura droit à des flancs de carénages percés de petits trous.
En 1994, la Mito tirera sa révérence pour laissé la place à une nouvelle version « Ev» qui reprendra les lignes de la grosse sportive du groupe: la Ducati 916
Tanthallas - Photos Constructeur
1989