Fiche moto Spécial & FictionRockrider 5 2004
Quand on n'a plus de moto (pendant un délai approximatif), tout est prétexte à redécouvrir des plaisirs simples et authentiques. Mais doit-on pour autant se priver de 2 roues et de sensations ? certainement pas !
Pour ce nouvel essai, pas de combarde, ni de gants, encore moins de casque... L'homme, seul et sans artifices, face à la bête. En fait, un E.D.F - Engin De Fou - qui ne paye pas de mine mais permet toutes les folies. Un poids mini, une puissance modifiable à volonté, une agilité hors pair, j'ai nommé le VTT Rockrider 5. Certains rigolent déjà, d'autres sont avides de curiosité. Ils ne seront pas déçus.
Esthétiquement, on retrouve les fondements de l'histoire du cycle. Un cadre tubulaire minimaliste, un guidon, 2 roues. Tout est là, besoin de rien de plus. L'engin essayé ici bénéficie d'aménagements routier : un porte bidon, et une gourde pour étancher la soif. Incroyablement fine, la silhouette laisse présager une agilité hors pair. Pourtant, la prise en main déroute. La selle est ferme, pas bien large, et incroyablement haute. Mais là commence les heureuses surprises. l'assise est réglable en hauteur sur une amplitude de 450 mm (aucune allemande ne peut en dire autant). La légèreté de l'ensemble (87 kgs tous pleins faits, et avec le pilote) agrémente la prise en main. Tout de suite à l'aise, on peut se permettre de se faufiler dans tous les trous de souris. Le rayon de braquage exceptionnel permet de faire demi-tour dans moins de 2 m. Dans toutes les conditions, le Rockrider s'incruste, passe là où toutes les autres machines déclarent forfait. Un jouet doublé d'un outil.
Le moteur est fantastique. Le couple maxi est disponible dès le régime du ralenti. Il permet des démarrages canons hélas trop rapidement relayé par le manque de puissance. Celle-ci est, je le rappelle, évolutive. Tout dépend de la forme physique du conducteur. Actuellement, l'engin dispose d'environ 0,4 ch et 0,6 mkg. Ces chiffres devrait augmenter d'au moins 30% d'ici l'été. Le poids à sec de la machine n'étant que de 16 kgs à sec, toutes les figures de style sont possibles malgré le manque de watts. Imaginez, ça lève sur tous les rapports. Stoppies et wheelings à profusion sans même jouer de l'embrayage (d'ailleurs, y a pas d'embrayage). Grâceà ses 21 rapports, la boite, pardon, les boites de vitesses permettent de profiter au mieux de la puissance disponible. Trois fois hélas, la transmission n'est pas exempt de tous reproches. A coups à chaque passage de rapports si on ne soulage pas la poignée de gaz, faux points morts, sélection capricieuse. On n'est loin du standard des boites Suz. Avec son manque total de protection, l'instrumentation inexistante et sa vitesse de pointe trop limitée, la machine annonce clairement la couleur : ce n'est pas une routière.
Allons plutôt sur les chemins esquintés du coin. Quel enchantement ! Pile poil dans son élément, l'engin se joue de tout. Il franchit bosses et dunes sans soucis. En cas de dévers trop important, il suffit de descendre en marche et d'aider la machine. Aucune dérobade et aucune surprise déroutante. Sur tous les types de terrain, le comportement très sain de la machine met en avant son coté sport et incisif. La fourche télescopique guide impeccablement et absorbe une partie des petits chocs. Si ce n'est pas aussi rigoureux que le train avant d'une R 1200 GS, cela retarde la fatigue sur les terrains très accidentés. Au moment de calmer ses ardeurs, les patins assurent convenablement leurs fonctions. Les freins sont puissants mais manquent de feeling et de progressivité.
Adapté à un usage urbain et campagnard, le VTT peut être agrémenté par une foule d'options. garde-boues, instrumentation avec ou sans fil, éclairage additionnel, béquille latérale, selle confort, pneus routier, sport ou tout terrain, freinage par disque, jeu de pédales racing... SI les jantes à rayons de 26" ne peuvent accueillir de pneus Tubeless, ce n'est pas bien grave car elles n'en ont pas vraiment besoin. Le moindre souci peut être réparé en 5 mn. Il est même possible de modifier les rapports de boite pour allonger ou raccourcir la transmission à volonté.
Autre sa polyvalence, le Rockrider met en avant des atouts chocs : un entretien minimal (1 pneu par an, 1 kit chaîne tous les 5 ans), une consommation nulle, une autonomie qui n'a qu'une limite (celle du pilote),un encombrement ridicule, un tarif ultra abordable. pour la ville, c'est tout simplement l'engin parfait.
Crédits infos et image : M.B.
2004