Essai de la YamahaXTZE 1200 Super Ténéré 2016
Plaisir et châtiment
L'avant-voyage
Préparer un voyage en ayant l'immense avantage de pouvoir choisir sa monture reste un merveilleux privilège. Partant d'une prévision de plus de 3000 kilomètres en une semaine, d'un voyage aller en duo et chargé, d'une bonne grosse dose d'autoroute agrémentée d'une belle série de cols escarpés, le choix de la moto se dirigeait d'office vers un gros trail.
Ne voulant pas tomber dans l'évidence en prenant une GS et ayant un peu peur du confort sportif d'une Africa Twin, le choix devait se faire entre une Suzuki VStrom 1000 et de la Yamaha.
Comme sur place, j'allais partager la route avec une Multistrada S, j'ai pris l'option suspensions électroniques de la ZE comme choix décisif.
Après avoir récupéré ma monture chez Yamaha Belgique, je me plonge dans le manuel de l'utilisateur. Pour ce genre de meule bourrée d'électronique, ça vaut toujours la peine ! Ne fut-ce que pour éviter de bloquer le système de suspension. Et oui, j'ai appris qu'il fallait procéder par étapes pour définir un pilote, un pilote plus bagages, un duo ou un duo avec bagages. Si tu t'emballes, le système panique ! Bon à savoir !
Quand je charge la moto en ayant pris soin de peser les valises latérales pour bien les équilibrer, j'y jette un coup d'œil. Outre un look de baroudeur, elles doivent être bien pratiques pour pouvoir s'asseoir dessus lors d'une étape grâce à leurs couvercles plats et solides.
Le top case servira à y charger des choses légères (combi de pluie et autres pulls) puisqu'on l'oublie trop souvent, son poids ne doit pas excéder 7 kg.
J'attaque la mise à niveau (et le mot est faible !) de la suspension. Bien assis, avec les pieds bien au sol, moteur tournant, le premier stade fait déjà sensiblement monter la moto. 2ème , 3ème niveaux, la hauteur de selle a encore pris quelques centimètres. Cette hauteur d'assise doublée du poids des bagages m'amènera quelques sueurs froides au cours du voyage aller. Encore une leçon à tirer : une moto chargée à bloc et en duo reste un très gros engin (avec le plein, j'imagine frôler la demi-tonne !) à manœuvrer et même à piloter. Lorsque je regarde la première vidéo du voyage et que je vois mon "pilotage tendu", je pense qu'il peut être judicieux lors d'un long périple d'envoyer si possible une partie des bagages par un autre moyen que la moto. Envoyer une malle par train jusqu'au lieu de chute n'est pas toujours super onéreux et permet de garder un vrai plaisir de conduite pour le voyage.
Le voyage
Première expérience avec mon nouveau TomTom rider, je décide dans un premier temps de rallier l'hôtel en mode "le plus rapide". C'est donc parti pour 380 km d'autoroute. Le 1200 me gratifie d'une très bonne protection et, pour le coup, la hauteur de selle est plutôt une alliée. Ma passagère est également bien lotie. Le dos gentiment calé contre le petit top case, elle profite de la dorsale intégrée dans le gilet Airbag hélite comme coussin. Bon, par contre, l'autoroute ça n'a rien de sexy, donc rapidement je me tourne vers le GPS pour nous trouver une route plus sympa.
Lorsque vous lui demandez un itinéraire "motard" avec des routes sinueuses à souhait, il n'est pas rare de voir le temps de voyage doubler, si pas tripler ! Mais de toute manière, il est toujours possible de faire machine arrière et de revenir au chemin le plus court. Là, pour le coup, vu qu'il n'y avait pas le feu au lac au niveau du timing, on embarque pour le sinueux.
J'ai l'impression, malgré le poids conséquent, de n'utiliser que les 40 premiers % du compte-tours. Le gros couple du bicylindre (11.9 mkg à 6000 tr/min) me permet d'enrouler sur les petites routes de la région vosgienne. Le son de la cartouche Akra résonne le long des pierres et le niveau d'essence n'a pas l'air de vouloir bouger. Après 250 bornes, je n'ai toujours pas atteint la moitié de la jauge. En moyenne, je pense avoir consommé un petit 6 litres aux 100.
De la petite route de montagne, rhaaaa, lovely !
Le second jour de voyage se fera avec mon frère qui est venu nous rejoindre avec sa Ducati Multistrada S. Partis dès le matin sous une chaleur accablante, nos passagers surveillent de près le GPS. Immanquablement, ma fille repère qu'il annonce 7h 40 de route. La perspective de 8 h de selle sous 35 degrés ne lui plait guère. Bah, on prend les petites routes et puis quand c'est trop, on repasse par les autoroutes.
J'ai installé le TomTom en position verticale, je trouve que la lisibilité est bien meilleure. En connectant le GPS au réseau de mon portable, je profite d'infos routières (et radar !). Option à ne pas oublier d'éteindre lors du passage de la frontière suisse, vu que l'on quitte l'Europe et que c'est interdit chez nos voisins Helvètes !
On se goinfre de routes dignes de Gran Turismo, ça monte, descend, vire, freine, un pied d'enfer. Le rythme est soutenu sans être déraisonnable. Après 5 heures de route sinueuse, la fatigue se fait sentir. Hop, on remet le Rider en mode rapide.
Le reste de la semaine se fera sous le signe du plaisir, plusieurs vidéos tournent sur ma page YouTube, quelques images valent mieux qu'une longue explication.
Pour le retour, je suis revenu en solo et sans les valises latérales. La moto est évidemment beaucoup plus joueuse. Les 930 bornes du retour ont été assez longues, je pense avoir été un peu présomptueux sur mon endurance. Malgré la selle moelleuse, le Cruise control, l'excellente protection du pare-brise et la très bonne suspension électronique, 10 heures de moto, c'est trop long...
A bientôt
Oli le Belge
Je mesure 1.86m et il est vrai qu'elle correspond à mon gabarit car la position de conduite est haute. En duo ou solo elle avale les km sans rechigner.
Modèle 2014 super équipe!!! Je recommande cette moto qui est beaucoup moins cher qu'une Gs!! Note : 5/5 Répondre à Yam's