La communication a pris une place prépondérante dans notre société. Dans le monde motocycliste aussi, mais sous une autre forme. Il fut un temps où un motard de long cours greffait un autoradio comme il pouvait sur la meule et ne pouvait partir sans une carte. Aujourd'hui, le GPS comme la musique sont dans toutes les poches, se fixent facilement au guidon, et on en a marre de communiquer par signes avec les potes de la balade.
L'intercom a changé tout ça. Plus particulièrement le SRL de SENA, qui pousse le concept de l'intégration au maximum de ses possibilités actuelles. Conçu en collaboration étroite avec Shoei non pas après mais pendant la conception du casque, il s'en distingue très nettement du reste des solutions existantes.
Le petit boitier qui se fixe sur le coté du casque via une platine, c'est fini ; le SRL n'est pas une extension mais une insertion.
A l'ouverture de la boite, le SRL ne ressemble pas à un intercom classique mais plutôt à une lignée d'éléments techniques, sous-ensemble de quelque chose de déjà construit. Et c'est exactement cela. Il attend de fusionner avec le Neotec II, n'existant que par et pour lui.
Pour l'installation, précipitation non conseillée et un peu de dextérité dans les mains appréciée. Les emplacements pour les haut-parleurs sont cachés par des pièces de mousse facilement amovibles. Les platines sur le coté du casque se déboitent après une certaine résistance. Plus qu'à planquer les fils et remonter les joues. Prévoir une bonne demi-heure pour tout mettre en place tranquillement. Mais après, on perçoit toute la pertinence du concept. L'intégration est soignée et particulièrement discrète. Sans toutefois atteindre la perfection du Schuberth C4, qui planque mieux son micro. Le casque allemand ne bénéficie hélas pas de la double homologation jet/integral.
L'appairage des appareils peut s'avérer une opération un peu délicate si on lit, comme moi, le mode d'emploi en diagonale. Un peu de recul, un niveau de lecture plus réfléchi et l'opération se fait rapidement. SENA a prévu une application pour smartphone qui vous permet de pilote au mieux le SRL, procéder à différents réglages et enregistrements. Du tout bon.
Avec une centaine de grammes en plus, la première crainte est d'avoir à supporter plus que porter un casque. Appréhension vite dissipée car une fois de plus, la répartition des masses est proche de l'impeccable. Avec ou sans SRL, le port du Neotec II est identique.
Commençons donc par un brin de détente, une petite promenade sur les hauteurs de Beaufort et mon album préféré de Prodigy. Deux doigts pour mettre en route l'intercom américain, quelques secondes pour le couplage Bluetooth, la musique déboule et on roule.
Les récitals emplissent largement l'espace, donnant l'impression que le son n'est pas uniquement en face des oreilles mais aussi dans un large périmètre. Comme pour l'immense majorité des appareils nomades de ce calibre, le rendu tire un peu trop dans les aigus et apprécient modérément les basses marquées. Pour le reste du spectre, la qualité est au rendez-vous, et ce jusqu'à des vitesses prohibées.
Allons donc sur circuit pour tester les limites du système. Jusqu'à 160 km/h, on peut écouter de la musique mais c'est vers 140-150 km/h que se situe la limité entre apprécier et entendre. En mode balade, la diffusion est super agréable et appelle vraiment peu à la critique.
Bringling.... Bringling.... Ca, c'est le téléphone. Une pression sur le bouton central permet de décrocher, discuter un moment sans trop s'attarder parce que ça bouffe de l'attention, et avertir l'interlocuteur qu'on sera à la bourre. Le SRL marque ici de gros points pour sa gestion de la voix. Mentonnière ouverte jusqu'à 60 km/h, le correspondant n'entend aucun souffle tellement le filtrage est efficace. A 80, de légères anicroches s'invitent dans la conversation mais seulement comme une agitation lointaine.
Casque fermé, c'est bluffant. Seb, de l'autre coté du fil, ne croit pas que je suis en train de rouler. Il pense que je suis dans un bureau, au calme, alors que je cruise à la vitesse autorisée sur autoroute. L'électronique profite ainsi des efforts acoustiques du Neotec II. Pour le pilote, l'écoute est nickel jusqu'à 100, 120 km/h. Acceptable jusqu'à 140 puis ça commence à ressembler à du décryptage. De l'autre coté cependant, on vous entend très bien même au-delà de 160. Nous vous déconseillons cependant de discuter à des vitesses pareilles... et en dessous aussi. Toute conversation détourne vraiment la concentration et met à mal une conduite fluide et rapide. Sans compter la baisse de vigilance. Sur de longs rubans monotones en revanche, on peut se permettre plus de décontraction causante.
L'expérience en mode intercom pilote-passager et/ou pilote-pilote est très similaire. Mais assez rapidement, on en vient à sélectionner un type de dialogue en fonction de la vitesse. A allure soutenue, on a tendance à ne donner que des infos rapides et essentielles. En batifolant de 80 à 120 km/, on prend plus de temps pour échanger des impressions, signaler aux autres qu'une marmotte nous fait coucou sur le versant à droite, prévenir d'un tracteur un peu titubant ou dire aux furieux d'attendre au resto de la Bergamote. SENA annonce une portée de 1600 mètres entre les intercoms. Sur le terrain, la distance d'exploitation est plus proche d'un kilomètre. Sauf en ville, véritable nid d'ondes en tout genre, où la portée chute entre 300 et 500 mètres.
Le SRL est un produit haut de gamme, avec un tarif en adéquation. Mais il est excellemment complet et ne fait pas regretter son prix. Parmi les bonus, il permet de partager sa musique avec les autres membres du groupe. Pas de playlist en stock ? Pas grave, il possède également une radio avec recherche automatique et enregistrement de 10 stations.
Sa gestion du son est sans reproche. Il navigue tout seul dans les prérogatives afin de baisser la musique quand le GPS vous transmet une instruction ou quand un motard de la bande s'exprime. Les appels sont prioritaires et mettent en attente les autres périphériques. Quant aux potes gravitant autour de vous, le SENA peut gérer jusqu'à 8 connexions, vous permet de parler à tout le groupe ou de sélectionner un contact en particulier. Les possibilités d'interconnexion entre appareils SENA sous de multiples configurations sont impressionnantes – le mode d'emploi vous fait travailler la matière grise dans la section 13.
Avec toutes ses fonctions, le seul véritable problème est de se rappeler les combinaisons de touches pour accéder à chaque action. Aucune n'est compliquée, la plupart sont même évidentes ; mais il y en a plein et on s'y perd au début. Astuce perso, un petit pense-bête à scotcher dans la tête de fourche jusqu'à mémoriser par mnémotechnique les différentes possibilités du SRL. Pour faciliter certaines opérations, une commande vocale permet de mettre en route la musique, la radio, l'intercom et de passer un appel. Une grosse quinzaine d'ordres sont possibles, allant jusqu'à vérifier l'état de la batterie – la reconnaissance est parfois capricieuse, d'où une certaine patience nécessaire. Pour le contrôle manuel, vous avez 3 touches sur le coté gauche du casque pour piloter le SRL. De là, chacun son point de vue : / gloups, seulement 3 boutons pour toutes ses fonctions ; pas simple / Ouahou, le SENA fait tout ça avec seulement 3 boutons ; trop fort.
Calée derrière la nuque, totalement invisible, la batterie tiendra le coup pour chaque longue étape, voire plus. L'autonomie atteint une dizaine d'heures sans faiblir.
Avec le SRL, SENA propose un intercom très abouti, dont l'atout majeur est la parfaite symbiose avec le Shoei Neotec II. Les fonctions sont nombreuses, l'efficacité sonore présente, mais le produit pêche un peu par une utilisation qui demande de la mémoire et/ou de l'entrainement pour maitriser toutes les fonctions. Il faut aussi considérer l'effort financier à ajouter sur un casque premium ; le tarif se situe jute en dessous des 300 euros. Relativisons : en s'offrant un casque haut de gamme + un intercom de bon niveau, on arrive vite dans la même fourchette tarifaire. Alors oui, l'ensemble n'est pas donné, mais le niveau de qualité est parfaitement justifié.
262 € jetés par la fenêtre
A éviter
srl2
Qualité sonore médiocre
Déçu
2 téléphones connection possible??
Excellente qualité d'appel mais un enfer à l'usage
complexe mais bon
SLR et SMH compatibles?
Déception !!!
Deception totale