La circulation à Paris pourrait connaître de profonds bouleversements dès cet automne. La maire de Paris, Anne Hidalgo, a confirmé son intention d'abaisser la vitesse autorisée sur le boulevard périphérique à 50 km/h et de maintenir les voies réservées après les Jeux Olympiques et Paralympiques. Ces mesures, censées réduire la pollution et améliorer la sécurité, suscitent néanmoins une vive opposition.
Vers un périphérique parisien à 50 km/h et des voies réservées permanentes
Depuis plusieurs années, Anne Hidalgo défend l'idée de réduire la vitesse sur le périphérique parisien, évoquant des raisons de santé publique pour les 500 000 riverains de cette voie rapide. Elle affirme que cette mesure est essentielle pour diminuer les nuisances sonores et la pollution de l'air. La décision de pérenniser la réduction de vitesse et de sanctuariser les voies olympiques strictement au covoiturage et aux véhicules prioritaires s'inscrit dans cette logique (ou pas totalement).
Réduction de vitesse sur le périph', un projet controversé
Cela va sans dire que cette initiative ne fait pas l'unanimité. Le Gouvernement, représenté par l'actuel ministre des Transports, Patrice Vergriete, ainsi que la présidente de la région Île-de-France, Valérie Pécresse, tiennent des discours qui vont à l'encontre de cette mesure. Ils estiment que le projet pénalise les non-Parisiens, qui représentent 80 % des usagers du périphérique. Pierre Chasseray, délégué général de l'association 40 millions d'automobilistes, a également vivement critiqué ces décisions, qualifiant Anne Hidalgo de "capable de prendre des décisions farfelues".
Les usagers ne l'épargnent pas non plus, estimant que cette décision affecte principalement les banlieusards et les provinciaux, qui utilisent le périphérique pour leurs déplacements. D'autres craignent que la réduction de la vitesse et la suppression d'une voie augmentent les embouteillages et la pollution, paradoxalement.
La maire de Paris, seule décisionnaire ?
Anne Hidalgo et Laurent Nuñez (à gauche) doivent encore discuter de ces mesures.
(AFP/Archives - Thomas SAMSON)
En parallèle, la piétonisation des abords de la tour Eiffel a été confirmée. Cette zone restera fermée à la circulation motorisée, à l'exception des véhicules de sécurité, des bus et des taxis. Une piste cyclable sera aussi aménagée, renforçant la volonté de la municipalité de favoriser les mobilités douces dans la capitale.
Ce qui est incompréhensible, c'est que le boulevard périphérique soit sous la responsabilité de la Mairie de Paris. Après tout, qui l'utilise, ce boulevard périphérique ? Des Parisiens ? Très peu, commente un usager en réaction à ces nouvelles. Un dernier espoir demeure néanmoins pour les automobilistes et motocyclistes quotidiens. En effet, si la mairie de Paris est compétente en matière de limitation de vitesse, le préfet de police, Laurent Nuñez, pourrait jouer un rôle décisif. Il devra approuver la transformation des voies olympiques en voies réservées et la réduction de la vitesse à 50 km/h. Bien que la maire de Paris ait promis de respecter le droit, elle a également déclaré qu'elle "prendrait ses responsabilités" en cas de désaccord avec l'État. L'avenir de la circulation dans la capitale et ses abords se joue incontestablement dans les prochains jours...
Crédit photo en-tête: Le Parisien/Philippe Labrosse