Une nouvelle manifestation nationale se tiendra les 21 et 22 septembre 2024, à l'appel de la Fédération française des motards en colère (FFMC). Revenons en détail sur les événements qui ont mené à cette situation, les revendications et l'avancée des premiers bilans du contrôle technique.
Le CTR2M, 5 mois déjà (ou de trop)
Le 15 avril 2024, la France a officiellement instauré le contrôle technique des deux roues motorisés (CTR2M) pour les véhicules de la catégorie L, incluant les motos, scooters, trois-roues motorisés, quads et voitures sans permis. Cette mesure, déjà évoquée il y a 10 ans et reportée à plusieurs reprises en raison des contestations, avait pour objectif d'améliorer la sécurité routière et de réduire les émissions polluantes. Comme attendu, les premiers bilans, par Motovision et Sécuritest en juillet, indiquaient déjà des résultats plutôt rassurants sur l'état d'entretien des motos.
Le taux de contre-visites pour les 125 cc et plus était inférieur à 9 %, contre 20 % pour les voitures, et environ 17 % pour les cyclomoteurs. C'est là que le bât blesse, quel intérêt d'être regroupé avec ces catégories ? Surtout, ces chiffres ont conforté l'opinion des motards, qui estiment que les défaillances techniques ne sont pas une cause majeure d'accidents.
Les rapports Motovision et Sécuritest appuyés par Dekra
En août 2024, d'autres réseaux de contrôle comme Dekra ont dressé leur bilan. Le nombre total de contrôles techniques effectués atteignait 485.626, soit environ 100.000 contrôles par mois dans 900 centres. Nettement en deçà des 1,2 million initialement prévus par les pouvoirs publics d'ici à la fin de l'année. Dekra a également mis en évidence les principaux motifs de refus pour les véhicules de la catégorie L : pneus usés, plaques non conformes, émissions polluantes excessives, feux stop défaillants, et suspensions endommagées. Ces motifs rejoignent les tendances relevées par Motovision et Sécuritest, avec un taux de contre-visite global de 11,55 % pour les véhicules de cette catégorie.
Si le contrôle technique reste vivement critiqué, c'est également en raison de son coût, supérieur à la promesse initiale de 50 euros. Le prix moyen s'élève à 63,6 euros pour les véhicules L. Tout cela, sans compter l'introduction en 2025 du contrôle des émissions sonores et du bridage des cyclomoteurs...
Contrôle technique : appel à une nouvelle mobilisation nationale ce week-end
Alors, la FFMC, représentant historique des "motards en colère", a décidé de relancer la mobilisation à travers une grande manifestation nationale prévue pour le week-end des 21 et 22 septembre 2024. Le mouvement dénonce non seulement la futilité du contrôle technique pour les deux-roues, mais milite également pour une meilleure prise en compte des motos dans les politiques de transport.
En effet, la FFMC souligne que le deux-roues motorisé est une solution efficace pour fluidifier le trafic, réduire les embouteillages et limiter les émissions polluantes. En parallèle, elle appelle les autorités à revoir les mesures récentes, telles que l'application des Zones à Faibles Émissions (ZFE), les voies de covoiturage, et le stationnement des motos, qui pénalisent, selon elle, injustement les motards.
Tant qu'il y a de l'espoir...
La dernière mobilisation d'ampleur avait rassemblé près de 60.000 motards sur tout le territoire. Avec la nouvelle manifestation de septembre, la FFMC espère rassembler un nombre au moins équivalent de participants. Les rassemblements sont prévus dans de nombreuses villes de France.