Cet été, les routes françaises ont connu une amélioration appréciable en matière de sécurité routière, selon les données publiées par l'Observatoire national interministériel de la Sécurité routière (ONISR). La mortalité sur les routes a diminué de 4% par rapport à l'été 2023. Un bilan accueilli favorablement par les autorités, bien que tous les indicateurs ne sont pas au vert, malheureusement.
Moins de décès sur les routes entre juillet et août
Avec 569 décès enregistrés sur les routes entre juillet et août, contre 591 l'année précédente, le constat est positif, mais l'analyse à la loupe révèle un impact moins significatif. Dans les faits, le mois de juillet a joué un rôle déterminant dans cette baisse, avec un recul de 9 % du nombre de décès par rapport à juillet 2023. Au total, 278 personnes (de trop) ont perdu la vie sur les routes ce mois-là.
Néanmoins, pas d'enflammade, l'équilibre reste fragile, en atteste le mois d'août qui présente un bilan moins encourageant. En effet, le nombre de décès a légèrement augmenté, de 2% par rapport à 2023, passant de 285 à 291 décès. Pour saisir cette différence, il faut se tourner vers les usagers vulnérables de la route, notamment les cyclistes et les conducteurs de deux-roues motorisés.
Les usagers vulnérables durement impactés
Les cyclistes et les motocyclistes sont apparus comme les principales victimes de cette période estivale, de quoi donner du grain à moudre aux défenseurs du contrôle technique moto (CTR2M) ? Parmi les 569 décès, 97 concernaient des conducteurs de deux-roues motorisés, soit quatre de plus que l'année précédente. Les 16 décès supplémentaires observés chez les motards (12 chez les cyclistes), soulignent que ces groupes nécessitent une attention particulière en matière de sécurité des routes.
En revanche, les piétons ont été légèrement moins touchés cette année (26 au total, -7 comparé à l'année passée). Cette diminution est encourageante, mais ne suffit pas à compenser la hausse observée chez les autres usagers fragiles.
Une hausse des accidents graves recensée
Si la baisse de la mortalité est une avancée positive, elle est tempérée par l'augmentation du nombre d'accidents graves. Durant les deux mois de l'été, le nombre de blessés graves a significativement augmenté, avec une hausse de 5% en juillet et de 9% en août par rapport à l'année précédente. En juillet, 1 687 personnes ont été gravement blessées, contre 1 606 en 2023, et en août, ce chiffre est passé de 1 418 à 1 546 blessés graves.
Cette augmentation du nombre de blessés graves est un rappel alarmant que, bien que le nombre de décès ait diminué, les accidents de la circulation restent fréquents et les séquelles, importantes. Au total, 4 152 accidents ayant entraîné des blessés ont été recensés durant l'été, soit une augmentation de 8% par rapport à 2023.
Mortalité routière en 2024 : une situation globale contrastée
S'il y a du mieux d'une part (juillet-août), il demeure compliqué de s'en réjouir lorsque d'autres indicateurs soulignent des tendances préoccupantes. Sur les 12 derniers mois, la tendance montre une hausse globale de la mortalité sur les routes françaises. Le bilan annuel fait état d'une augmentation de 6% du nombre de décès par rapport aux 12 mois précédents... De quoi nuancer les résultats encourageants de l'été.
Vigilance orange sur les routes de France
Preuve que ces chiffres sont toujours à prendre avec des pincettes. "Les chiffres, on peut [parfois] leur faire dire ce qu'on veut", et dans ce cas, il semble aussi difficile de tenir des conclusions sans les réelles circonstances des incidents (quid des infrastructures ?).
En ce sens, Florence Guillaume, déléguée interministérielle à la Sécurité routière, appelle à une vigilance accrue. Si la baisse de la mortalité est encourageante, elle rappelle que "les comportements à risque doivent continuer d'être combattus". Les autorités insistent sur l'importance de respecter les règles de sûreté et de rester particulièrement attentifs à la conduite des deux-roues et des cyclistes, qui continuent de payer un lourd tribut sur les routes françaises.