Fiche moto Mission-MotorcyclesMission R 2011 L'envie de nouvelles expériences
La moto électrique fait rapidement son chemin, évoluant bien plus rapidement que certains le prévoyaient. Pour tous les constructeurs, petits ou grands, le défi est colossal : construire un engin rapide, performant, avec une bonne autonomie et capable de prendre la relève de notre bonne vieille moto à essence. Cette dernière a derrière elle un siècle d’évolution technique et des milliers d’heures de design. Jusqu’à présent, la moto à piles a tout juste éveillé la curiosité du public, et ses performances en compétition se limitent à la figuration. Mais Mission Motorcycles va nous bousculer tout ça.
Et son arme, c’est cette Mission R. Et là, messieurs-dames, on va simplement arrêter de se moquer pour très sérieusement se pencher sur cette superbike. Le mot n’est pas exagéré, et regardez de près, c’est très prometteur.
Avec ce modèle, la marque américaine fait un bond de géant en matière de style par rapport à la mission One, son premier prototype. C’est tout simple : la mission R est belle, sexy, réussie. Elle s’inspire clairement de certaines des plus admirables créations contemporaines (R1 2007 pour le face avant, R6 last génération pour le bâti arrière, monobras type 1198) pour se présenter telle une diva. Ne cherchez pas, elle donne envie, c’est tout. On est très loin des autres productions électriques, carrées à souhait et aussi appétissantes qu’un cube de bouillie congelée.
Avant d’en venir à sa technologie électrique, laissons l’excitation sportive nous envahir avec ses périphériques. Bien que symbolisant l’avenir, la Mission R n’a rien de la partie-cycle de la moto de Tron. Les éléments sont connus, classiques (une fourche téléhydraulique à l’avant, un amortisseur à l’arrière, des roues, des pneus, des freins à disques…), mais surtout nobles et transpirant l’efficacité. Incontournable, le manufacturier Öhlins est l’invité d’honneur des suspensions. Une fourche inversée pressurisée FGR 000 de 43 mm travaille de concert avec un amorto TTX 36 ; du full réglable bien sûr. Les autres éléments sont également au top du top : freins Brembo à fixation radiale et pinces monoblocs, jantes Marchesini en magnésium forgé, carbone, pneus slicks, et cadre treillis au chrome-molybdène. C’est en général ce qu’on trouve sur les machines de WSBK. Seul problème, la machine est lourde pour une sportive : 247 kilos. Et ouais, une grosse batterie, ça pèse son poids.
Nous ne savons pas exactement la masse de la grosse pile, mais le travail pour la rendre compacte et pas trop pesante est énorme. A titre de comparaison, l’ensemble batterie de la Chevrolet Volt annonce 170 kg pour une puissance de 16 kWh. Le bloc d’énergie de la Mission R annonce à peine moins : 14,4 kWh. Bon, OK, ça parle pas beaucoup. On va revenir à des chiffres plus conventionnels. Oubliez les rapports volumétriques, le cubage, l’allégement des pièces mobiles, l’injection et l’odeur de l’essence. Le moteur ne fait pas vbraoummm, ne contient ni arbres à cames ni soupapes, mais sort l’équivalent de 141 chevaux. Comme une bonne grosse 1000 du début du siècle. Mais, la grande force d’un moteur électrique, c’est son couple, énorme et constant. Environ 16 mkg sont disponibles ici, soit la force d’une Suzuki Hayabuza, obtenus… tout le temps, de 0 à 6 400 tr/mn. C’est pile poil ce qu’il faut pour assurer des reprises fulgurantes à n’importe quel régime.
On trouve aussi sur cette bécane de multiples cartographies moteur, un système de récupération d’énergie au freinage, une connectivité 3Get WiFi, et… une seule vitesse dans la transmission.
Excitante, puissante, prometteuse, la Mission R n’est hélas pour l’instant qu’une vitrine. Son unique lieu d’expression sera le TTXGP (le championnat de motos électriques), où sa puissance et ses 260 km/h devrait faire la loi sur la piste. Rien n’a été prévu pour la route, pour l’instant… Vu qu’on ne sait rien de l’autonomie, et qu’aucun de nous n’est prêt à poireauter 4 heures à une station pour faire le plein, on doit pour l’instant se contenter d’imaginer ce prototype mélangé à de la réalité. Mais bon, regardez sur votre bureau : un écran plat, une clé USB, un téléphone tactile, une contravention pour un excès de vitesse de 1 km/h. Tout ça n’existait pas il y a 10 ans. Alors, on peut y croire pour 2020.
M.B - Photos constructeur
2011
On sera encore moins visible/detectable. A moins de simuler un bruit de moteur avec l'autoradio!!
Faut avouer que le look + le couple ça le fait.
4 heures pour la recharger faut la brancher chez soit la nuit, ou à l'hotel. Note : 5/5 Répondre à Tom_Visiteur
l'avenir se profile bien ! Note : 5/5 Répondre à motomanu