Une MV-Agusta, c'est le genre de motos qui provoque le fantasme à la seule évocation du nom de la marque. Une F3, ça sent la poudre et du coup, le rêve commence à gamberger. Surtout que pas si loin et sur les plus beaux circuits du monde, un certain Jules Cluzel et son lieutenant Lorenzo Zanetti offrent en Supersport les plus beaux tours de roues et de gloire de cette pistarde. Quoi de plus normal pour la F3 675 (et sa frangine 800) que de vouloir arborer les couleurs du Reparto Corse pour sortir dans la rue.
La Meccanica Verghera Agusta décline ainsi sa F3 675 en série spéciale RC, produite à seulement 100 exemplaires. Outre la superbe robe racing identique à celle de la moto engagée en WSS, cette petite diva s'équipe de quelques pièces de qualité : des leviers de frein et d'embrayage sur pivot ainsi que des repose-pieds en Ergal, une béquille d'atelier racing, un capot de selle en carbone, une housse spécifique Reparto Corse et un jeu de caches en aluminium anodisé à mettre à la place des rétros quand vous voudrez taquiner de la piste.
Petite déception, la machine ne présente aucune amélioration moteur ou châssis ; au contraire de sa cousine F4 RC, sérieusement amphétaminée au point d'être une moto de Superbike tout juste homologuée. On se consolera avec les signatures sur les cotés des caches du réservoir. Cluzel appose sa griffe sur le coté droit, Zanetti s'occupe du coté gauche.
Avec ou sans cette déco racing, la F3 675 envoute par sa plastique et enchante par son moteur. Un 3 cylindres de seulement 52 kilos, dont la culasse affiche la même dimension qu'une page A4. Petit, mais très costaud. Le bouilleur peut sortir 144 chevaux dans l'ancienne version spéciale ORO et plus de 15 000 tr/mn de régime. C'est un rendement absolument superbe pour une mécanique de ce type, quasiment équivalente à un 750 quatre cylindres. Le 675 cm3 anglais de la Triumph Daytona développe lui 128 bourrins - ça vous donne une idée du boulot des motoristes transalpins. Mais sur cette version de série, on ne retrouve que 128 ch, soit un jeu égal avec l'anglaise. La poignée de gaz de type Ride-by-wire induit une électronique poussée et plus de finesse à l'ouverture des gaz. La F3 est dotée du contrôle de traction et de multiples cartographies d'injection. Le shifter EAS et l'ABS font aussi partie de la panoplie.
L'unité de contrôle Bosch, version 9MP, se veut toute petite, toute légère, et s'avère de plus déconnectable. La F3 dispose de deux modes : Normal pour un usage routier, Race pour une utilisation musclée. Cadre treillis et monobras ne manque pas de superbe et d'efficacité. Mais pour s'offrir la belle, une petite rallonge par rapport à la F3 675 de série est nécessaire. Justifiée ? A vous de voir, même si les passionnés ont déjà tranché.
M.B - Photos constructeur
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