Fiche moto ApriliaPegaso 600 1989
Jusqu'ici, Aprilia nous avait gratifié de très bons trails, mais toujours très typé tout-terrain ou rally. Le 600 Pegaso fut donc la première tentative routière de la marque, tout en gardant ses gênes de trail. La cible est clairement identifiée: Le Honda NX 650 Dominator.
La ligne générale fait tout de suite penser à la Honda. L'ensemble réservoir/carénage tête de fourche est visiblement inspiré et les volumes sont assez proches. La ligne est toutefois un peu plus fluide et les coloris (bleu nuit et bordeaux métalisés) plus classes. L'objectif clairement annoncé était de proposer une alternative plus routière, plus urbaine, plus luxueuse (au moins dans la présentation) de la dominatrice Dominator.
Pour cela elle s'offre un train avant inédit avec une fourche inversée et une roue aux dimensions réduites, lançant sans le savoir la mode de la roue avant de 19 pouces (qui se généralisera par la suite sur presque tous les trails routiers). Et si ce train avant n'est pas sans défaut (fourche un peu trop souple et rayon de braquage un peu faible), il confère à se trail une identité bien à elle en plus d'une belle vivacité.
Le reste de la partie cycle est assez classique; Le cadre est en tube d'acier de section carrée et le bras oscillant associé à un mono amortisseur de type APS.
La motorisation est, comme très souvent chez Aprilia, confiée à Rotax. Ce monocylindre de 562cc est toujours refroidi par air mais possède tous les arguments d'un moteur moderne: Simple ACT, 4 soupapes, démarrage électrique et au lick. Le résultat est très plaisant. Le moteur coupleux et vif est un des meilleurs monocylindres du marché. Il combine l'allonge d'un Yamaha XTZ660 Ténéré et le caractère d'un Honda 650 Dominator. Il bénéficie d'une boite à 5 vitesses parfaitement étagée, douce et précise même si le point mort est parfois un peu difficile à trouver. Petit point faible tout de même: le moteur a une légère tendance à vibrer aux alentours de 5.000 trs/min ce qui nuit un peu à l'agrément de conduite.
En selle, la moto fait dès les premiers kilomètres preuve d'une belle agilité. Elle est très saine sur l'angle, mais si le frein avant est puissant et a un bon mordant, il met à mal la fourche inversée un poil trop souple. Cette souplesse est un plus en conduite coulée mais un petit handicap lorsque le pilote attaque.
Coté confort, la selle est assez bien rembourrée et l'embryon de pare-brise est efficace jusqu'à 120-130 km/h pas plus. Ce qui n'est absolument pas réddibitoire pour un trail à vocation urbaine/routière aux performances toutes relatives (161 km/h en pointe). Contre partie de cette attirance pour la route, la Pegaso devra, en tout terrain, se limiter aux chemins carrossables; ses débattements et sa roue de 19 pouces ne lui confèrent pas de grandes capacités de franchisseuse.
Cette moto fut d'emblée une réussite. Aprilia sut prendre le meilleur de ses motos vertes pour proposer une nouvelle orientation de sa gamme. La Pegaso avait du chien et faisait très bonne figure face à ses concurrentes. Elle était toutefois un peu chère (36800FF en 1990) face aux japonaises. Elle cohabita durant ses 2 dernières années avec sa remplaçante, la Pegaso 650 deuxième du nom, preuve qu'elle avait trouvé son public.
Tanthallas - Photos: Constructeur & Fréféric GOUEFFON
1989
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1994