Fiche moto BienvilleMagnolia 4 2026 Phare du passé

La grande majorité des motos sont créées pour satisfaire une envie, un besoin, des performances, parfois du rêve, et à l’occasion de l’excentricité.
Et puis, il y a celles qui vont au-delà de tout ça. Prenez la société de création Bienville Studios. Ils ont laisser l’influence du début du XXème siècle et un certain goût pour une noble extravagance guider leur outil de CAO pour engendrer une machine très particulière : la Magnolia 4.
Une moto comme on n’en fait plus… comme on n’ose plus en faire. Déjà, pour bien limiter le fantasme, précisons tout de suite qu’elle n’existe que dans les ordinateurs de la société. Bienville a ouvert les réservations mais tout n’est que virtuel. La production attendra la clientèle. Qui sera très certainement au rendez-vous pour répondre aux charmes de cette réinterprétation des belles et longues motos américaines que furent les ACE, Excelsior, Henderson, Pierce… celles-ci s’étant largement inspiré des motos européennes comme FN ou Nimbus.
Un siècle plus tard, la Magniola 4 reprend les mêmes codes stylistiques, avec ce custom bas, allongé, raffiné, aux pièces extrêmement travaillées, faisant fi des considérations économiques, environnementales et bienséantes. L’œuvre sans contraintes, avec un moteur dernier cri d’un autre temps.
Un 4-cylindres en ligne, à l’opposé total de ce qui se fait aujourd’hui. Parfaitement vertical, dans le sens de la route, avec pour seul mission d’être beau et simple. Pour répondre à ses attentes, Bienville a décidé de créer son propre propulseur. Taillé à l’usinage CNC dans un bloc d’aluminium 6000, le 4-cylindres ne s’encombre pas d’un radiateur disgracieux. Le refroidissement est assuré par les ailettes et la circulation d’huile.
Le moteur présente des formes très épurées, très classiques, et sa technologie mêle la simplicité tant que l’ingéniosité. Dans la culasse, un seul arbre à cames en tête agite 2 soupapes par cylindre, elles aussi placés dans le sens de la moto. Les gaz arrivent par un collecteur sur le coté droit, reçoivent leur dose de carburant via un injecteur a l’entrée de chaque cylindre puis sont évacués par un autre collecteur en parfaite symétrie de l’autre coté. Comme sur la Kawasaki W 800, la distribution se fait par arbre conique. Avec ses cotes « longue course », sa structure surdimensionnée et le niveau de puissance peu stressante pour lui, ce moteur favorise le couple à bas et moyen régimes ainsi qu’une espérance de vie atteignant le siècle.
Plus loin, ça se complique. La conception du vilebrequin est configurable, permettant de sélectionner un caractère, une sonorité et un ordre d’allumage librement. La puissance fourni par le 1750 cm3 passe ensuite dans une boite de vitesses à 3 rapports avec embrayage centrifuge et… levier de commande à main, placé sur le réservoir. Entre ça, l’absence de batterie et le démarrage par kick, on est dans le old-school complet. Fait surprenant, la transmission finale se fait par chaine. Une telle disposition mécanique et le positionnement de la moto indiquait davantage un cardan ; éventuellement une courroie.
Du coté du châssis, la société de J.T. Nesbitt a fait très fort, avec des pièces du niveau voire encore plus élaborée que Brough Superior. La structure centrale en aluminium fraisé forme une poutre se servant du moteur comme élément rigidificateur. S’y fixe une suspension avant au schéma proche de celui des BMW K 1600 ou Honda Goldwing mais avec des platines usinés reliées à des biellettes et un duo d’amortisseur. Une usine à gaz aussi complexe qu’hypnotique à détailler. Le bras oscillant est quasiment aussi alambiqué, avec le même souci de finition et une cinématique de travail des amortisseurs digne de Bimota. Dans un souci de confort et de nostalgie, la selle est placée sur une grand ressort à lame et son débattement est contrôlé par un amortisseur. Sur la Magnolia 4, ils sont tous hydropneumatiques et sans assistance d’un ressort.
Cette moto pousse le concept du vintage jusqu’à se passer de freins à disque pour faire confiance à des tambours, commandés par câble. Le compteur veut bien vous indiquer la vitesse et quelques infos kilométriques mais n’espérez pas aller plus loin quant aux technologies techno-numériques. La machine se concentre sur la passion motocycliste et rien d’autre. Bluetooth, contrôle de traction, suspensions pilotées, GPS, radar, Modes de conduite et autres babioles n’existent pas et ne sont même pas imaginables ici.
Sur les 12 Magnolia 4 prévues, quatre sont déjà réservées (en date de juillet ’24). En sachant que l’acquéreur peut déterminer une version cruiser ou touring, dans 4 coloris différents. Les tarifs sont prévus à 200.000 dollars… prix de base. L’ABS n’existe pas, et pour ce qui est des normes tant que l’homologation, cela n’est apparemment pas prévu dans le cahier des charges. L’Europe est donc exclue pour l’y voir rouler. D’ailleurs, roulera t’elle un jour ailleurs qu’en CAO ou en vidéo…… La Magnolia 4 fait partie de ces motos qui ne s’en préoccupent guère.
M.B - Photos constructeur