Fiche moto Brough SuperiorSS100 1932 L'excellence de l'Angleterre
Parmi les nombreuses productions anglaises de moto, les Brough Superior comptent parmi les plus emblématiques. La marque fut créée en 1919 et s’éteint en 1940. Durant cette période, les modèles produits sont d’une telle qualité qu’on les compare à la plus fameuse des marques automobiles, Rolls-Royce. Leur fabrication témoigne de leur excellence : en plus d’une finition au top et de performances de premier plan, chaque Brough était testé avec assiduité avant sa livraison et adapté à son propriétaire. Un raffinement digne d’une meule d’usine d’aujourd’hui.
Le plus célèbre modèle est la SS100. Sa réputation trouve en partie, hélas, ses fondements dans une tragédie. C’est à son guidon que Thomas Edward Lawrence (plus connu en tant que Lawrence d’Arabie) trouva la fin de son destin sur une petite route de la campagne anglaise, près de chez lui à Cloud Hills. Lawrence aimait les Brough (il en possédait sept) et la vitesse. La SS100 pouvait répondre à cette attente. Elle était garantie pour 160 km/h, se permettait d’atteindre les 170, et battit plusieurs records du monde à son époque. Nous sommes en 1932 mais la motorisation était déjà capable de sortir 48 chevaux. Le twin refroidi par air cubait 988 cm3 et transmettait sa fougue via une boite à 4 rapports.
Les solutions techniques s’appuient sur les canons de l’époque. Un châssis constitué d’un simple berceau tubulaire en acier guidé par une fourche à parallélogramme. Aucune suspension arrière : l’arrière est rigide. Le freinage confié à des tambours simple came de 178 et 203 mm étaient loin d’être efficaces, surtout aux vues des performances de la Brough. Une direction lourde et un empattement long n’en faisait pas un modèle de maniabilité.
Cette Brough Superior SS100 coûta 170 livres à T.E Lawrence en 1932 ; ce qui correspondrait à un prix catalogue aujourd'hui de 9550 euros. Un prix raisonnable ? Surtout pas. A cette époque, le salaire moyen était de 3 livres par semaine. S'offrir une SS 100 exigeait plus d'un an de salaire. Aujourd’hui, il faudrait débourser un chèque à 6 chiffres pour se l’offrir. En 1935, après sa sortie de route, Lawrence se fracassa le crâne car personne ne portait de casque à l’époque. Un des médecins qui s’occupa de lui, Hugh Caims, travailla longuement sur les traumatismes crâniens dû aux accidents de moto. Ses recherches conduiront à l’utilisation de casques dans le domaine civil et militaire. Si nous portons tous un heaume aujourd’hui qui sauve tant de vies, c’est en partie du fait de cet épisode de l’histoire.
M.B - Photos internet
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