Fiche moto Moto-Guzzi1000 Le Mans IV 1984
La Guzzi Le Mans continue son bonhomme de chemin dans une catégorie sportive de plus en plus dynamique et affolée. Les motos sont de plus en plus puissantes et de plus en plus agiles. La « Le Mans », sportive à l'ancienne, ne peut plus se battre à armes égales avec les motos japonaises (comme la quasi totalité des marques européennes).
Mandello décide donc, en 1984, d'élever sa sportive à 1000cc, de la relooker et de l'équiper de quelques équipements à la mode.
La première modification, si elle semble la plus importante, est des plus simples. La marque commercialise depuis plusieurs années des 1000 (ou plutôt des 949cc) et nombre de possesseurs de Le Mans ont déjà passé leurs belles à cette cylindrée grâce à ces cylindres dont l'alésage est augmenté de 5 mm. Ces nouveaux cylindres (associés à une paire de gros carbus) permettent à la sportive d'atteindre 82 chevaux à 7200 tours/min. et de combler un peu son retard. Cette augmentation de la cylindrée par simple accroissement de l'alésage se traduit également par une augmentation de l'inertie du moteur. Cette inertie, si elle est gage de caractère, n'est pas vraiment dans l'air du temps alors que les motos japonaises sont toujours plus puissantes et surtout toujours plus vives grâce à leurs multicylindres.
Au niveau du look, Guzzi conserve une face avant qui rappelle la précédente version et l'essentiel du relooking cible la partie arrière de la moto. Celle-ci est plutôt réussie. Sa ligne et moderne, affinée, affirme la sportivité de la machine et surtout ne copie pas la concurrence. Elle rappelle plutôt une autre sportive de la marque: la 650 Lario. Pour les coloris, le rouge domine: La version rouge intégrale (les Guzzi ne sont pas italiennes pour rien) est accompagnée d'une version bicolore (rouge et blanc) et d'une plus classique grise bleutée métallisée (au cadre et jantes rouges, c'est un minimum).
La partie cycle conserve encore et toujours le cadre Tonti. Ce cadre a des qualités évidentes, notamment une stabilité en courbe excellente. La nouvelle venue s'offre néanmoins une toute nouvelle roue avant de 16 pouces. Ce choix plutôt malheureux a surement été dicté par 2 raisons: La « Le Mans » a maintenant une image de sportive très classique. D'un point de vue marketing, le choix d'une jante de 16 pouces très à la mode et très utilisée en compétition ne peut apporter qu'une image plus moderne à cette moto. De plus, la vivacité est un critère de plus en plus important dans la catégorie sportive et le cadre traditionnellement ultra-stable de la Le Mans ne colle plus à la catégorie. Une roue avant de 16 pouces doit apporter à cette moto la vivacité qui lui manque.
Malheureusement, ce nouvel équipement nuit à l'homogénéité de la partie cycle. La vivacité est améliorée mais le train avant semble beaucoup plus flou et beaucoup moins sur. Cette modification se fait également au détriment de la stabilité générale de la machine. La partie cycle « Tonti » semble refuser ce gadget à la mode.
Bien que la marque n'ait plus vraiment les capacités financières pour renouveler sa sportive au même rythme que dans les années 70, la « Le Mans » évoluera en 1987 pour au moins corriger les choix regrettables de la version IV.
Tanthallas - Photos: Internet & constructeur
1984