Fiche moto Moto-GuzziNTX 750 1989
Durant la seconde moitié des années 80, aucun des constructeurs moto n'aurait voulu laisser sa place à ses concurrents sur le marché du trail, stimulé par le succés des courses de type rallye africain.
Moto-Guzzi, bien que n'ayant pas les capacités industrielles des constructeurs japonais, sort tout de même sa gamme de gros trails « africains » : Les NTX.
Cette gamme sera déclinée en 3 cylindrées (350, 650 et 750cc) techniquement très proches. En effet, les NTX utilisent le petit bloc Guzzi ainsi que le cadre « Tonti » également utilisé pour les petites routières. Le 750cc lui bénéficie d'un habillage un peu plus travaillé que ses 2 petits frères, bien que déjà désué à sa sortie ; ces lignes faisant plus référence à l'ancien Yamaha 600 Ténéré, qu'au moderne Superténéré 750.
Il n'en reste pas moins que le NTX fait preuve de belles qualités. Le moteur, bien que moins puissant que ces concurrents, est très coupleux et tracte généreusement. Nul besoin d'aller chercher la zone rouge pour tirer le meilleur de ce rustique moulin. Le bicylindre préfère évoluer dans une plage de régime de 3000 à 6000 trs/min ; Ce qui est parfait pour un usage quotidien.
La partie cycle se montre équilibrée tant que le pilote n'oublie pas qu'il est assis sur un gros trail. Le cadre d'origine routière s'accorde bien avec les suspensions trail et assure une bonne stabilité (caractéristique des routières de Mandello). Toutefois, la fourche pompe beaucoup sur les gros freinages. Surtout lorsque le réservoir (plastique) de 30 litres est plein. Ce dernier a d'ailleurs une grande influence sur le comportement de la machine. Avec 10 ou 12 litres d'essence, le gros bidon plastique se fait oublier et la moto se ferait presque maniable. Par contre une fois passé à la station essence, le centre gravité de la moto sérieusement relevé impose plus de prudence lorsque les virages se ressèrent.
La protection est excellente, la bulle haute renvoie le flux d'air au dessus des épaules, seul le casque subit les remous de l'air aux abords de 140-150 km/h. Les jambes restent bien au sec grace aux cylindres et à l'astucieux (mais pas forcément très esthétique) petit deflecteur fixé sur le double berceau. Seul l'énorme réservoir (encore lui) aura tendance à concentrer l'eau au niveau de l'entrejambe ; ce qui est assez désagréable quand on se fait surprendre par la pluie. La selle est moelleuse est confortable.
Un trail routier au couple généreux, au poids relativement contenu, équipé d'un cardan et d'un gros réservoir ; cela aurait pu en faire un beau succés commercial. Malheureusement, la concurrence commercialisait des modèles offrant plus de puissance et une image plus moderne pour un prix preque identique. Seules les commandes de l'état italien pour équiper ses services de police ont permis à Moto-Guzzi de garder ce modèle dans sa gamme jusque dans les années 90.
Tanthallas - Photos constructeur
1989