Paton était une figure emblématique du monde de la compétition ; plus particulièrement des GP. La marque italienne a traversé les âges, les champions, et il reste peu de tout ça aujourd'hui.
Mais une motivation, une passion, quelque chose d'exceptionnel inscrit dans la génétique de ce nom. C'est en partie cela qui a donné naissance à cette BIC 500 8V RU – une pure réplica comme on n'en voit que trop rarement.
RU pour "Riedizione Ufficiale". C'est au fils de Giuseppe Pattoni, Roberto, que l'on doit la production de cette sportive neuve d'antan. De nombreuses demandes de fans l'ont convaincu de fabriquer une Paton de course, mais comme autrefois. Il a choisi la BIC 500 de 1968 comme modèle, et la reproduit quasi à l'identique. Pas une néo-rétro, pas un hommage, pas une interprétation moderne ! Une véritable copie de la machine des années 60.
La silhouette, le châssis, le long réservoir, la fourche presque fluette, les freins à tambour (si, si...) – C'est une vraie moto de l'époque. Un heureux proprio vous dirait qu'il l'a ramené d'un voyage avec Marty Mc Fly, vous le croiriez. Le moteur aussi est tel que de ce temps. Impossible de caser ici une mécanique moderne, avec refroidissement liquide, pistons en uranium et puissance démesurée. Pour la Paton, un moteur identique à celui de la BIC, en tout point. Le twin parallèle cube 498 cm3, arbore des ailettes pour se refroidir, possède 8 soupapes et des carburateurs Dell'Orto de 40 mm. A l'aube des années 70, ce bloc sortait un peu plus d'une soixantaine de chevaux. Aujourd'hui, on lui attribut 79 chevaux à 11 800 trs/mn. Et quelques 5,46 mkg de couple à 9 050 trs/mn. Un rendement plus que respectable pour un moulbif d'un demi-litre. Mais là n'est pas le plus important. Ce qui compte, c'est cette mécanique, à la saveur d'hier, à l'aspect superbe, épuré pour laisser s'exprimer le métal.
Le cadre n'en est que plus jouasse. Oubliez les structures en aluminium, laissez le pilotage dicter ses sentiments à ce double berceau tubulaire en acier. Et retrouvez des émotions que de la technologie a oublié. Les simplissimes demi-guidons sont ancrés sur une fourche Ceriani de 35 mm de diamètre. Le duo d'amortisseurs provient du même équipementier. Les freins ? Des tambours de 210 mm à l'avant et 180 mm à l'arrière. Ici, pas d'ABS, ni de contrôle de traction, ni quoi que ce soit pour interférer entre le pilote et la course. Du brut, du sec, de la saveur sans filtre.
Et n'allez pas croire que la Paton soit totalement larguée. La belle se défend fort bien dans les courses Classic. Collectionneurs et amateurs de motos de cette envergure ne s'y trompent pas. Avec seulement 135 kilos sur la balance et des pneus étroits comme une télécommande, dessiner des trajectoires serrées et jouer avec son gabarit doit s'avérer être du caviar de pilotage.
En étant construite aujourd'hui, la Paton bénéficie de meilleurs techniques de production mais c'est tout. L'ensemble de ses spécificités est authentique. Quelque chose de rare, d'artisanal, de minutieux, de fabuleux presque. Et qui se mérite. La production se limite à 50 exemplaires, fabriqués au compte-gouttes. Le tarif est à la hauteur, s'affichant à 79 000 euros ; hors TVA.
M.B - Photos constructeur
Henri RUIZ Note : 5/5 Répondre à moriton