Fiche moto Ronin Motorworks47 2014 Une descendance pour le daimyo Buell
Erik Buell a longtemps entretenu une passion pour les Harley. Il avait une vision plus sportive, plus hargneuse, plus trépidante pour les productions de Milwaukee. Ce qui l’a amené à créer sa propre marque. Qui vécu jusqu’en 2009, année où elle fut terrassée par la crise mondiale. Etait-ce la fin de l’aventure?
Non! D’une part, Erik a rebondi en créant EBR. D’autre part, des excités de chez Magpul, une boite américaine d’accessoires pour flingues, se sont emparés de quelques 1125 R pour donner une nouvelle vie à ces machines. Une mission via un groupe de guerrières singulières. Ainsi naquit les 47 Ronin – Samouraï mécaniques de Ronin Motorworks.
Parlons-en peu. Un Ronin est un Samouraï ayant perdu son maitre. Nous reviendrons plus tard sur la légende des 47 Ronin et leur acte de bravoure. Les dernières Buell ont perdu leur marque... Les gars de chez Magpul se sont dits qu’en reprenant la base de la 1125 R (et quelques CR) puis en repensant l’extérieur, ils aboutiraient à un hommage vibrant via une moto d’exception.
Le résultat est là. Sec, jurassique, amer à la limite de la brutalité. Il semblerait que chaque Buell ait vieilli dans la cave de Batman pour devenir une Ronin. Le constructeur a gardé le cadre (faisant aussi office de réservoir d’essence), le moteur, la boite, le bras oscillant, les freins et les roues. Par contre, l’avant a radicalement changé avec une fourche à parallélogramme de type Girder.
Entres ses longerons d’aluminium, le nez semble avoir décalqué la tronche d’un camion. Cet affre béant abrite en réalité un radiateur, permettant ainsi d’éliminer les épaules disgracieuses des dernières productions Buell. En avançant ainsi, la bécane peut entrer avec les honneurs dans les territoires de Mad Max.
Avoir repris 75% de la meule d’origine ne signifie pas que l’essentiel du boulot est fait. Ronin Motorworks s’est fendu d’une série de moules et de beaucoup de travail manuel pour créer tout un tas de pièces nécessaires à la gestation des 47. En témoigne le sculptural guidon où chaque accessoire fait profil bas pour garder la ligne épurée de l’ensemble. Les bocaux de liquide de frein et d’embrayage sont en alu usiné façon Rizoma, les clignos prolongent le guidon avant d’annoncer les rétros, le tableau de bord favorise l’essentiel et le contact se fait par RFID entre la clé et l’électronique de bord pour éviter la disgrâce d’un contacteur.
Tout le soin apporté aux éléments se traduit par un éventail de pièces en alu ou en carbone.
Le twin d’origine Rotax n’est pas retouché en lui-même. Cependant, Ronin lui offre un échappement travaillé avec soin, une ECU personnalisé et un nouveau câblage électrique fait maison. Une attention particulière a été portée au refroidissement pour éliminer les problèmes de chauffe connus sous l’ère Buell. Non communiquée, la puissance doit bien atteindre les 150 chevaux sur les Ronin. Les performances sont secondaires pour une création de ce type mais elles doivent cependant provoquer leur lot d’émotions. Le rapport-puissance est dopé grâce également à la perte de poids. La moto ne pèse que 145 kilos à sec; à comparer avec les 170 de la 1125 R.
La transmission par courroie fut conservée... pour un temps. Elle équipa la majorité des modèles puis les derniers modèles furent équipés d'une chaine plus classique.
La petite firme américaine a lancé la production des 47 Ronin en plusieurs vagues.la première série de 12 modèles valorisait le noir et gris pour un tarif de 38000 dollars; prix annoncé comme inférieur au coût de production. Un tarif de lancement en somme. Ensuite, 10 Ronin noires sont sorties des ateliers pour un taro de 41000 dollars. Les 8 suivantes furent blanches et proposées à 45000 dollars. C’est ensuite que l’originalité passa au cran supérieur. 6 modèles aux décos acidulées contre 50000 dollars; puis le tarif cessa d’être annoncé pour les suivantes: 4 en édition camouflage, 2 en version RAW et 5 en Final Release, aux robes particulièrement soignées. La toute dernière, portant le nom du Samouraï ayant organisé l’attaque finale (Oishi Yoshio), fut préparée et engagée pour la course de Pikes Peak.
Mais que s’est-il passé pour que naisse l’histoire des 47 Ronin. Au début du 18ème siècle, temps des Shoguns, un profond malaise s’installe entre le haut fonctionnaire Kira Yoshinaka et le jeune noble du nom de Asano Naganori. La tension finira par un geste audacieux et violent de Asano, lequel devra se soumettre à la loi et se donner la mort par seppuku (l’appellation noble du hara-kiri). L’homme de l’affront, Kira, aurait aussi dû être jugé. Mais il n’en fut rien.
Alors, 59 samouraïs de la maison Naganori, devenus Ronin, décidèrent de venger leur maitre. Après quasiment deux ans de préparation, 47 sont retenus pour l’attaque. L’offensive est donnée le soir du 14 décembre 1702, avec succès. Seul un Ronin sera tué. Kira Yoshinaka sera décapité et sa tête présentée sur la tombe de Asano Naganori. Je vous laisse la curiosité de découvrir toute l’histoire sur le net (Wikipedia ou autres). La symbolique et l’honneur sont exceptionnels.
Chaque Ronin 47 porte le nom d'un samouraï faisant partie de l'assaut final et de la légende :
- Oishi Yoshikane
- Isogai Masahira
- Kimura Sadayuki
- Tominomori Masakata
- Horibe Takeyasu
- Otaka Tadao
- Kanzaki Yagoro
- Mayebara Munefusa
- Ushioda Takanori
- Yata Suketake
- Oishi Nobukiyo
- Mase Masaaki
- Yokogawa Munetoshi
- Mimura Kanatsune
- Hayami Mitsutaka
- Katsuta Taketaka
- Okuda Shigemori
- Chikamatsu Yukishige
- Sugenoya Masatoshi
- Okuda Yukitake
- Yato Norikane
- Chiba Mitsutada
- Okano Kanehide
- Kataoka Takafusa
- Kaiga Tomonobu
- Hazama Mitsuoki
- Muramatsu Hidenao
- Takebayashi Takeshige
- Fuwa Shigetane
- Yoshida Kanesuke
- Akagaki Masakata
- Onodera Hidetomo
- Mase Masatoki
- Kayano Tsunenari
- Muramatsu Takanao
- Yoshida Kanesada
- Hazama Mitsunobu
- Okajima Tsuneoki
- Hara Mototoshi
- Onodera Hidekazu
- Kurabayashi Takeyuki
- Hazama Mitsukaze
- Horibe Kanamaru
- Sugeno Harufusa
- Nakamura Masatoki
- Teraoka Nobuyuki
- Oishi Yoshio