Nous sommes à 4 jours du départ... et rien n'est prêt ! Du matériel indispensable est en attente d'être récupéré par notre équipe mais il n'est pas encore dans les soutes à bagages. Angoisse. La course est pour la fin de la semaine et il nous manque le responsable sécurité-incendie, l'extincteur, les combardes anti-feu, la grosse tente pour abriter le staff, et une foule de petits trucs. Sans compter que la moto est encore dans un atelier pour son adaptation aux normes de sécurité FFM. C'est pas que je stresse ; mais à une demi-semaine de notre première course, on est dans la m.....
Jeudi – 18 hrs. La première équipe (Greg et Cedr) prend finalement la route avec 2 hrs de retard. Tout est prêt... enfin presque. La moto nous rejoindra avec l'équipe 2 (Richi et Mat) dans la nuit et l'équipe 3 (Seb et Léandre) devrait débarquer vendredi avec le reste de l'équipement et les cagoules obligatoires. Ca y est ? C'est tout bon ? Vi, c'est parti :
MOTOPLANETE participe à sa première compétition : une manche du championnat de France d'Endurance.
Ceux qui nous ont vu débarquer auront certainement donné un titre moins élogieux à notre encontre, du style "L'équipe des bras cassés vient tenter quelque chose dans le championnat". Et nous nous sommes dit un peu la même chose quand on a débarqué avec la bagnole et notre tente 6 places... au milieu des camions, des barnums et des équipes bénéficiant de 10 fois plus d'infrastructure que nous.
On se posera des questions plus tard. Le soir tombe et il faut installer tout le staff. Premièrement, planter la tente... sur du goudron. Perceuse, foret à béton, réseau électrique, et bien évidemment, le branchement se fait par prise camping, que nous n'avons pas. Argl ! Heureusement que nos voisins nous ont gentiment prêtés un de leurs adaptateurs.
Et me voila à 10 hrs du soir en train de percer des trous dans le bitume à grands coups de chignole sur le parking de Ledenon. Pour tenir la tente, vas-y que le Cedr il te met des grands coups de marteau pour planter des clous de charpentier aussi longs qu'un levier de frein. Ca commence bien !
11 h 30. Mat et Richi arrivent avec la moto. Le soulagement est général. Le MRT est en possession du minimum indispensable pour la journée d'entraînement de vendredi. Le temps de blaguer un peu, d'esquinter une partie du pack de Kro et de dessouder un paquet de pâtes, il est déjà une heure du matin. Au dodo ! Le week-end va être chargé.
Les essais libres permettent aux équipes de peaufiner les réglages de leurs machines. Pour Mat, c'est l'occasion de prendre la température de ses aptitudes. Pour moi, c'est l'étape d'apprentissage car je n'ai fait qu'une quinzaine de tours sur circuit avec cette moto jusqu'à présent. Le week-end est en fait un challenge pour ma pomme, car je vais participer à une course d'endurance avec une moto que je connais à peine, ne maîtrise absolument pas, avec pour seuls atouts une motivation sans limites et une préparation physique à la limite du gag.
A la fin de la journée, Mat aura crevé la barre des 1'40 et je suis en orbite autour de 1'41. Rien d'exceptionnel mais ces temps nous donne l'espoir de franchir l'étape des qualifications de demain.
La confiance s'étant installé, profitons des quelques heures devant nous pour passer au commissariat technique. A la FFM, on ne rigole pas avec la sécurité. Extincteur OK, Acerbis OK, Moto OK, équipement du pilote Greg OK, équipement du pilote Mat... pas OK.
Saperlipopette, Mat rencontre des petits soucis.
"- Mon casque n'est plus bon !
- T'affoles pas, Mat" Lui dis-je. "J'ai pris un 2eme casque au cas où. Prends–le, il va te faire gagner 2 sec au tours.".
Même pas 2 min après, le Mat revient. Les gants non plus ne passent pas : une petite déchirure sur le coté. Cedr, file tes gants !
Ca y est, tout est conforme et le MRT peut participer aux qualifs. Histoire de faire les choses bien, direction le camion Metzeler pour faire des emplettes. Un train de slicks bien tendres pour samedi matin fera l'affaire.
Le soir tombe. L'équipe 3 arrive enfin. Seb, Léandre, les cagoules et Copain (notre mascotte, un bout de bois de 25 kgs ramené d'une virée en Ardèche) complètent le Team. Un peu de saucisson, des bières, un cassoulet de fou et tout le monde sous la couette. Demain sera décisif.
Lever à 7 hrs. La première séance qualif de 8 h 30 est pour moi. 3 missions :
1 – Roder les pneus qui brillent de toute leur paraffine.
2 – Faire claquer un chrono correct pour être qualifié.
3 – Pas exploser la machine car on n'a pas de pièces de rechange.
Engagement sur la piste comme d'habitude, avec les 2 dernières consignes qui me trottent dans la tête pendant toute la séance. La pendule stagne autour des 1'41. Suffisant pour etre qualifié – on ne prend pas de risques, ça ne vaut pas le coup.
Mat s'engage à son tour. La confiance l'habite, les tours s'enchaînent et un très intéressant 1'38''5 s'affiche. On devrait être sur la grille de départ avec ça. Je m'automotive pour la 2eme et dernière session : "Si Mat est dans ce chrono, je dois pouvoir faire un truc sans mettre la meule dans le sable... !".
C'est parti ! Si seulement j'arrivais à rentrer dans le triple gauche plus correctement, je pourrais encore gagner une bonne seconde, voire plus". J'ouvre, je trajecte, je double, je guidonne dans la remontée de la ligne droite, je soude... et notre panneauteur me présente mon meilleur chrono en 1'39 ‘' 7. Ca y est, j'ai enfin plombé la barre des 1'40. Satisfaction. Je rends la main. Inutile de faire l'andouille, préservons la moto, tout va pour le mieux.
Enfin presque. Durant une des sessions de qualifications une vis de fixation moteur-cadre maintenant une roulette de protection s'est barrée. L'occasion de démontrer nos talents de mécano... Mais va réparer une moto quand tu n'as sous la main que 2 caisses à outils Catavana, 5 vis et 3 boulons récupérés sur une épave de Peugeot 104. En plus, le pas de vis a foiré. Seule solution : refaire le filetage. Bien sur ; et avec quoi ? Les capsules des 25 bières qu'on a descendues depuis qu'on est arrivés ?
La solidarité motarde est une fois de plus venue à notre secours. Plus loin, une équipe engageant une machine des années 70 pour l'une des finales Motos Anciennes dispose de tout le matériel nécessaire pour nous sauver la mise. Un grand merci à eux.
Mais est-on qualifié ? C'est un avec grand soulagement que nous découvrons notre classement sur la grille. Le MRT partira en 13eme position pour la finale B. Yes !
On retourne faire les courses chez Metzeler. Un autre train de slicks, plus dur, pour la course. T'as pensé à vérifier la météo ?
Cette fois, l'équipe est prête et la compétition est à nous.
Permettez-moi de vous présenter Le MOTOPLANETE RACING TEAM 14 et son équipe :
- Yamaha YZF 1000 R1 modèle 1998
- Richi –> Team-manager
- Mat –> Pilote bleu
- Greg –> Pilote blanc et webmaster
- Cedr –> Chronométreur-panneauteur
- Seb –> Ravitailleur
- Léandre –> Responsable sécurité incendie
- Jean-Phi –> Mécano (qui nous a rejoint ce matin)
- Nicky -> Admiratrice
- Copain –> Mascotte
Maintenant, il est temps de rejoindre notre box et de nous préparer pour la course. Juste le temps de manger, de signer la confirmation de départ au camion de l'organisation Motor-Events et nous emmenons le matos. En milieu d'après-midi, le destin ouvrira ses portes pour le MRT.
Début de l'épreuve dans 15 minutes... La suite au prochain épisode
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