À partir du 1ᵉʳ janvier 2025, les motards et amateurs de deux-roues devront composer avec une nouvelle réglementation européenne qui vise à durcir les normes de bruit pour les motos et scooters.
Règlement CEE-ONU R41.05 : renforcement des normes de bruit en réponse aux nuisances sonores
Depuis longtemps, le bruit des motos divise : pour certains, le vrombissement des moteurs fait partie intégrante du plaisir de rouler, tandis que pour d'autres, il représente une nuisance sonore indésirable, particulièrement en zones urbaines et résidentielles. Il n'est d'ailleurs pas rare de retrouver des motards dans la deuxième catégorie. Alors, la Commission européenne s'attache depuis plusieurs années à réguler ces émissions afin de réduire l'impact sonore sur l'environnement et d'améliorer la qualité de vie des habitants. Cette initiative, prévue par le règlement CEE-ONU R41.05, marque un tournant dans la lutte contre les nuisances sonores, en introduisant des règles strictes non seulement sur le volume des émissions sonores, mais également sur les conditions précises de leur mesure.
Les motos sont actuellement limitées à un maximum de 77 décibels selon la norme Euro 5, avec des mesures réalisées sous certaines conditions. Le règlement CEE-ONU R41.05 qui entrera en vigueur en 2025 ne change pas ce seuil de décibels, mais impose de nouvelles méthodes de contrôle plus rigoureuses.
Une nouvelle méthode de mesure pour un contrôle plus objectif
Jusqu'à présent, les fabricants eux-mêmes pouvaient réaliser ces tests sonores, en sélectionnant des modèles de leur gamme. Désormais, les contrôles devront être effectués par un organisme indépendant, dont le choix reste à déterminer. Cette mesure vise à assurer une impartialité accrue dans l'application des normes, avec des contrôles plus uniformes entre différents modèles et marques.
En 2025, les motos chinoises X-Wedge, arrivant en Europe sous le label WYCHE, seront soumises aux mêmes réglementations que les autres marques.
La méthode de mesure sera également revue. Actuellement, les tests de bruit sont menés à une vitesse constante de 50 km/h. Avec la nouvelle réglementation, la vitesse de test variera entre 10 et 100 km/h, et les différents rapports seront testés jusqu'à atteindre 80 % de la vitesse maximale du véhicule. Cette variation des scénarios d'étude permet de mieux évaluer les émissions sonores dans des conditions plus proches de l'utilisation réelle sur route.
Normes sonores : exigences strictes pour les conditions de test
La rigueur est de mise et le règlement impose des conditions strictes concernant l'installation des dispositifs de mesure et l'environnement de test. Par exemple, les microphones doivent être installés à 15 mètres de part et d'autre de la moto, à une hauteur de 1,2 mètre, sur un sol en asphalte sec et totalement plat, exempt de tout obstacle dans un rayon de 50 mètres. Cette précision extrême a pour but d'éviter toute perturbation sonore causée par le terrain ou par la présence d'objets réfléchissant le son.
Enfin, pour les tests d'accélération à plein régime, des mesures de sécurité sont intégrées pour éviter tout comportement dangereux de la moto, comme le patinage des roues ou les wheelies.
Un compromis entre plaisir de conduite et réduction des nuisances
Ce durcissement des normes sonores soulève des préoccupations au sein de la communauté des motards, notamment chez ceux pour qui le bruit des moteurs est une composante importante de l'expérience de conduite. Néanmoins, cette réforme répond à une demande croissante de la part des citoyens et des autorités locales, particulièrement dans les zones rurales où la tranquillité est précieuse pour les habitants et les touristes.
L'application de ces nouvelles normes devra trouver un juste équilibre entre les droits des motards et le bien-être des résidents, en offrant des garanties de transparence et d'objectivité grâce à des contrôles plus stricts et indépendants.
Contrôle accru des émissions sonores
Contrôle technique
Enfin