Fiche moto Bimota1100 SB4 1983 Vivre à 200 km/h
Tête dans la bulle, concentré et optimiste sur la poignée, un motard lambda file à bonne allure sur sa 750 VF-F ; et avec une sacrée banane car depuis qu'il turbine sur l'autoroute, personne ne l'a déposé.
Wwwwhhhoooossshh...!!! "Put..., c'était quoi ça ?" La fusée qui vient d'enfumer notre VF-Fiste, c'est la nouvelle Bimota SB4. Une petite merveille qui file à des vitesses que seules les téméraires connaissent. Pour ceux qui oseraient pousser cette moto à très très bonne allure, ou tout simplement les gars pas mal secoués, cette sportive italienne est capable de vous emmener aux frontières des 230 km/h. Et sur autoroute, ça craint pas mal. Enfin, la situation craint, parce que la SB4, elle est taillée pour tenir le parquet.
S'offrir une Bimota, c'est d'abord avoir une bourse bien garnie mais c'est aussi s'offrir une machine très spéciale. On est présence d'une belle moto, qui ne fait pas dans l'esbroufe - plutôt dans l'élégance et la passion. Une finition artisanale, de magnifiques tés de fourche en alu taillés dans la masse, de superbes platines de fixation moteur, des petites roues de 16"avec de gros gommards, un ensemble coque arrière-selle-réservoir d'un seul tenant, de la vis BTR en veux-tu en voila, un bras oscillant dédoublé avec un réglage de chaîne par excentrique... Cette moto vous ensorcelle avant même de se dévoiler. Un engin de sport pensé et conçu uniquement pour ça. Avec 111 ch, et un poids à sec qui dépasse à peine les 200 kg, la machine annonce une vélocité de premier ordre. Le propulseur est connu : il s'agit du gros 4 cylindres de la Suzuki 1100 ES. Si vous aimez les vibrations, vous allez être servi. Le moulin est fixé rigide dans le cadre treillis. Du coup, c'est toute la moto qui vibre. Entre le bordel mécanique et sonore, faut être sûr d'avoir des nerfs d'acier pour supporter l'humeur de la bête. Mais ce n'est pas ça qui nous fait aimer ou détester une moto ; et sur une Bimota, le plaisir du pilotage est le seul maître.
Piloter est bien le terme adéquat. La SB4 réclame des mains expertes, de l'expérience et du sang-froid. Les échappements de Bimota ont rendu le moteur japonais un peu plus creux mais c'est pour s'envoler avec encore plus de vigueur quand il s'excite dans les tours. Même avant, le bouilleur pousse très sérieusement. La SB4 s'envole, les chronos s'affolent.
Sorti de l'autoroute et à l'attaque des virolos, voici venu le temps d'arsouiller. A ce jeu, l'italienne est reine. Nul besoin de se battre ou de la contraindre, la moto vous obéit telle une fidèle. Fixez la trajectoire, elle s'y scotche. Les suspensions sont bien évidemment sport mais sans pour autant être des bouts de bois. Et grâce à elles, vous savez en permanence sur quel type de tarmac vous roulez.
Précise, grisante, maniable, protégeant bien (merci la grosse bulle), la machine ne pêche que par sa tendance au guidonnage et par son freinage. En fait, plus par ses durites de frein que par son efficacité. Les Brembo série "or" sont très efficaces mais les durites en caoutchouc tout simple ne sont pas du tout dans le coup. Il faudra vite les virer et les remplacer par des modèles blindées ou aviation pour profiter de la qualité des Brembo.
Comparer la SB4 à une autre sportive ? Inconcevable. Cette moto offre du plaisir, de l'exclusivité, l'inconscience de la vitesse et une touche de déraisonnable. Loin des considérations matérialistes, la passion est le seul prix à payer.
1983
1984
Note : 5/5 Répondre à matmat