Fiche moto Ducati1200 Monster 2019 Le coeur des hommes

Une vie de Monster, ce n'est pas forcément facile. Il faut séduire, être estimé, porter la cote d'amour à travers les générations, vivre la route avec émotions et surtout ne pas être avare d'en distribuer. Prendre des risques aussi, comme ce fut le cas pour la 1200. D'un coup, il prenait la relève du 1100 Evo, annonçait l'extinction de la gamme Streetfighter, tout en sonnant le glas du gros twin refroidi par air.
Madame avait pris du ventre, des épaules, des formes... Certes, que du muscle. Et puis, le comportement s'était embourgeoisé, la puissance avait pris le pas sur l'allégresse. La grosse Monster secouait trop les repères de sa clientèle. Alors, Ducati s'est vite penché sur la question pour faire évoluer son roadster fétiche. L'enjeu est autant tactique que symbolique.
La réponse est là aujourd'hui, avec une machine nettement revisitée pour se rapprocher de l'esprit Monster d'origine. Il y a ce qui se voit, délicatement redessiné, et ce qui se cache, bien plus démonstratif une fois la moto vivante. Voyons ce qui a changé.
Le look en premier, tout doucement, sans effrayer, avec ce qu'il faut pour alléger le trait. La poupe subit l'influence de la version R, les échappements prenant du volume et le strapontin une allure plus racée. Les platines de repose-pied passager s'ancrent désormais sur le bâti arrière, ce qui donne des supports pour ceux du pilote bien plus discrets. Le phare assouplit ses formes. Puis vient le réservoir, plus petit avec un litre de contenance en moins (16,5), plus fin, avec l'ajout d'une boucle d'attache en aluminium sur le devant pour le basculer sans outil – comme autrefois. Le genre de petite attention qui fait mouche.
Tout est prêt pour s'agiter, et aller plisser des bouts de virage sous les coups de bélier du 1198 cm3. Arrivez dedans fort, sortons-en avec encore plus de vélocité... Beaucoup va se jouer là, où le travail sur le châssis va devoir convaincre. Le truc, c'est de raccourcir l'empattement. Le nouveau bras oscillant permet de le réduire de 26 mm (la largeur d'un pouce), aboutissant à un écart total de 1485 mm. A cela s'ajoute un angle de colonne rentré de 1°. La géométrie et la réactivité des partie-cycles de Ducati sont très nettement influencées par des retouches de ce calibre. La Monster 1200 devrait y gagner une grosse agilité et un comportement dynamique bien plus vif.
Confiant dans son cadre minimaliste et dans cette évolution châssis, le constructeur renouvelle sans modifs les suspensions. Une fourche inversée Kayaba de 43 mm entièrement réglable secondée d'un amorto Sachs ajustable en précharge et détente. Pour les plus exigeants, la 1200 est doublée, comme de coutume, d'une version S agrémentée d'éléments Öhlins.
Faisant partie de l'ADN Ducati depuis quelques années maintenant, l'électronique marque fortement sa présence, avec trois Modes de conduite, un contrôle de traction à 8 niveaux, un anti-wheeling aussi à 8 niveaux, un shifter 'up&down' en option et un tableau de bord couleur remanié. Soit quasiment la panoplie d'assistances d'une Panigale à sa sortie.
Déroutante, en marge de son public à ses débuts, la Ducati 1200 Monster vient de montrer de beaux efforts pour revenir dans le cœur des fans. Plus puissante, plus dynamique, plus 'Mostro', l'icône italienne demande toujours un bon portefeuille à l'entrée. En échange d'une personnalité et de prestations intemporelles.
M.B - Photos constructeur
Super machine au quotidien, permet de prendre du plaisir à faible régime sur nos routes limitées de 30 à 80 km/h. Et un vrai tracteur à la nitro dès légère impulsion de la poignée.
Les seuls défauts: elle chauffe sous la selle... un vrai four à pizza italien en ville dès température extérieure > 20° la boîte me rappelle celle des Kawa et yamaha fin années 1990: peu souple, N difficile à trouver, qq points morts sur 4 et 5... Note : 3/5 Répondre à Phil