Essai de la YamahaMT-07 700 2025 On en redemande encore

L'avis de notre essayeur sur la MT-07 700 de 2025

C’est par une belle matinée de mars, sous un beau ciel bleu que je suis allé récupérer la toute nouvelle Yamaha MT-07, la version 2025 ! Je l’ai prise, j’ai roulé, je me suis amusé, et puis je l’ai rendue, à contre-coeur.

Bon je ne vais pas m’arrêter là, commençons par le début. Cette MT-07 n’est plus le même roadster. Depuis deux ans, les ventes n'ont cessé de diminuer, la marque au diapason devait se retrousser les manches et sortir un truc pour reprendre sa place de leader dans la catégorie roadster de moyenne cylindrée. Alors pour 2025, Yamaha a bien écouté les remarques des clients, et fait peau neuve de sa MT ! Enfin pas complètement, elle corrige les petits défauts du passé pour offrir le plus de fun possible à son conducteur. Je vais revenir sur chaque petit détail au fur et à mesure, commençons par faire le tour de la moto.

Un design plus agressif, mais plus agréable

L’un des reproches les plus fréquents fait sur l’ancienne version, était son bloc optique. L’avant a donc été revu, le regard est devenu sévère, impressionnant, pour ne pas dire terrifiant. Ces deux liserés de leds sont vraiment superbes, le reproche que je ferais : c’est d’avoir apposé un troisième optique, style “triclope dragon ball”. On passe du oeil aux trois yeux, l’entre deux n’était pas possible ?

L’avant de la moto, avec sa peinture mate, sa fourche inversée, ses doubles disques à fixation radiale, c’est une toute autre moto que Yamaha expose dans ce nouveau millésime ; sans oublier le compteur qui n’est plus sur le guidon, mais fixé juste au dessus du bloc optique. D’ailleurs, à ce sujet, il est légèrement bas, ce qui va demander aux petits gabarits de s’avancer pour voir le bas de l’écran TFT de 5 pouces, dommage !
La version que l’on m’a confiée pour la journée était équipée d’un saut de vent Yamaha. Je dois vous avouer que je préfère sans, son efficacité n’est pas énorme, mais surtout, cela dénature le faciès de la moto.

Parmi les autres changements notables sur cette nouvelle version, c’est le réservoir et les aérations qui ont été revues, le cache en plastique pour la protection du réservoir a maintenant des ouïes. C’est vraiment de bonne qualité.
Dernier changement notable : la forme du bras oscillant a été retouchée pour gagner en masse et en rigidité.

Un petit reproche que je ferais, ce serait la finition des câblages. Le simili scotch pour maintenir les faisceaux n’est pas du plus bel effet, et reste assez voyant. Mais pour la gamme, rien de surprenant, et toutes les autres finitions sont irréprochables. Le style est soigné, la ligne est belle, les matériaux ne font pas kitch, c'est vraiment une belle moto !

Enfin de l’équipement sur cette moto

Différents médias, mais aussi les clients, lui reprochaient le manque d’équipement face à la concurrence. Yamaha a revu les choses, et offre à la MT-07 un contrôle de traction, un accélérateur ride-by-wire ainsi qu’un shifter pour l’ensemble des versions. C'est dommage pour moi, la version que j'ai essayée ne comportait ni la nouvelle boîte de vitesses Y-AMT ni le régulateur de vitesse.De plus, la version A2 que j’avais, ne contient que deux modes de conduite (Street et Custom), les versions “full” ont le droit en plus au mode Sport pour encore plus de fun. Mais vous verrez par la suite que finalement, même en A2, il y a moyen de faire beaucoup de choses, et avoir une très grosse dose de fun.

La MT-07 a été dotée d'une nouvelle gestion des clignotants grâce à une amélioration de l'électronique. Ce n'est pas compliqué du tout, bien au contraire:

• Warning automatique lors de freinage d’urgence
• Clignotant qui s’éteint tout seul au bout de 15 secondes ou 150 mètres après le virage.

Les commandes au guidon sont des plus faciles, le klaxonne et les warning sont bien en dessous des clignotants, ce qui évite d’appuyer sur plusieurs en même temps avec des gros gants hiver. La navigation reste intuitive, et facile.

La MT-07 que Planète Yam m'a confiée pour la journée a été équipée d'une selle confortable pour le conducteur et le passager.Au premier abord, elle me semblait dure, mais elle s’est avérée très agréable tout au long de ma journée. De même que pour mon passager de fortune, qui m’a confié être bien assis, et ne pas avoir la sensation de plongée en avant. Le concessionnaire Rennais avait en plus rajouté des protections de la marque sur les carters. Plutôt jolies et bien intégrées, j’ai regretté le positionnement sur le carter droit. Ce dernier est trop proche de la jambe droite, ce qui gêne la manipulation de la moto lorsque l’on est à son guidon. Sans celui-ci, aucun souci pour manipuler la moto, elle reste légère (183 kg), elle a un très bon rayon de braquage, déplacer la moto reste un jeu d’enfant (ou presque).

Une position adaptée à ma morphologie

Avec mon 1m78, qui est la taille standard en France, je dois dire que cette moto me va comme un gant. Mes pieds tombent parfaitement de part et d’autre, ce qui est pratique pour la manipulation à l’arrêt (en dehors du par-carter droit). Mais j’ai peur que des personnes avec des jambes plus courtes doivent s’adapter différemment ; surtout avec la selle confort qui est légèrement plus épaisse.

Le guidon a été rallongé, il n'est pas trop haut, et offre une position de conduite très agréable et sans tirailler le dos. Les repose-pieds sont au niveau du fessier, ni trop en avant, ni trop en retrait. Les jambes ne sont pas trop repliées, et offrent une bonne position pour des balades journalières. Détail supplémentaire qui peut faire la différence, les repose-pieds conducteurs sont caoutchoutés. Ce qui réduit les vibrations lors de longs trajets, tout en préservant une bonne adhérence des bottes quelque soit les intempéries. Ce qui n'est pas le cas chez ses concurrentes…

Du côté de votre passager, il lui faudra acheter des rallonges de bras ;en l’absence de poignées pour s’accrocher, il devra impérativement se tenir à vous, ou tenter d’atteindre le réservoir pour éviter de s’écraser contre vous. Mais comme j’ai pu le préciser, la position reste également agréable pour lui, surtout avec la selle confort.

Attention, ça peut souffler

Le petit saut de vent installé sur mon modèle d’essai n’est là principalement que pour l’esthétique, car la dimension de celui-ci reste ridicule, et ne dévie pas plus le vent que la version naked. Nous sommes sur un roadster, donc logiquement, on prend du vent, mais rien d’alarmant. Je n’ai pas ressenti de turbulences, ni de sifflements.
Par chance pour moi, il faisait beau, donc je ne pourrais pas vous dire si les projections d’eaux peuvent nuire à votre sécurité.

Montez-moi le son !

Il est temps d'allumer cette moto ! Le son est agréable, on entend très bien le CP2, le bicylindre est presque doux. Yamaha a travaillé le son afin de respecter la norme euro5+, c’est pourquoi c’est calme, sans déchirement, ni bruit de biellette qui cogne. Et une fois en route, le son reste toujours agréable, il chante, reprend du coffre à chaque essorage de la poignée, c’est un plaisir pour les oreilles. Petite remarque tout de même, je ne saurais dire si c’est mon casque ou la moto, mais j’entendais plus le bruit du vent que le bruit du moteur dès que je dépassais les 100 km/h. Donc sur de longs trajets, prévoyez peut-être avec vous des bouchons d’oreilles si vous ne voulez pas vous retrouver avec un mal de tête à l’issue d’une journée en moto.

C’est très joueur et on en redemande

Le moteur CP2, même bridé à 48 ch pour les permis A2, est un vrai plaisir. Le moteur répond dès l’action de la poignée, en grande partie avec le ride-by-wire de Yamaha, mais pas que. La moto est vive, et elle décolle très rapidement. La boîte de vitesses reste très douce, mais c’est surtout le nouveau shifter up&down qui permet de bonifier le moment passé à son guidon. Bien que les trois premiers rapports accrochent un peu, c’est une fois bien lancé qu’on enchaîne les rapports sans jamais toucher l’embrayage ni couper les gaz. Mon modèle étant dépourvu de l’Y-AMT, je ne pourrais dire le gain par rapport au shifter, mais cet équipement reste une belle nouveauté pour celle qui en était encore démunie en 2024, elle rattrape enfin les Triumph 660 Tridentet Honda CB 750 Hornet dans ce domaine.

Le couple est vraiment bon, et on se plaît à jouer de l’accélérateur au fil des virages. La version A2 manque forcément d’allonge avec son bridage électronique, mais cela n’est pas du tout un frein, car la moto reste très agréable.
Sur voie rapide, elle prendra un peu plus son temps pour vous permettre de dépasser, un temps supplémentaire à passer à son guidon, on ne va pas s’en plaindre. Mais rassurez-vous, sur autoroute, cela reste facile de se faire flasher, même avec 48 ch, les 130 km/h maxi autorisés peuvent largement être dépassés.

Un sentiment de communion

C’est souple, ça repart à bas régime, et les vibrations du CP2 deviennent grisantes avec le temps. La moto met vraiment en confiance, les suspensions sont vraiment bonnes, surtout la fourche inversée avant. J’ai trouvé l’arrière un peu rigide, des petits sauts du cul et un retour de comportement un peu léger. Après, c’est vraiment pour pinailler, car la moto est vraiment un pur plaisir à emmener. Les petites routes escarpées et bosselées, elle n’y prête même pas attention, et vous fait profiter de la route en toute sérénité.

Le freinage est vraiment très bon, que ce soit l’avant avec les deux blocs Advics, comme l’arrière avec le monobloc Nissin, je n’ai jamais eu de mauvaise surprise, et toujours un bon ressenti. Les distances de freinage sont très correctes lors de gros freinages, et la fourche avant ne plonge pas outre mesure. J’ai pu déclencher l’ABS pour vérifier, et la moto n’a pas bougé, restant sur sa trajectoire, sans le moindre défaut de comportement.

Les pneus Dunlop Sportmax Q5A sont parfaitement adaptés à cette moto, qui offre une conduite très saine. J’avais déjà eu l’occasion de les essayer avec la Z900, et j’ai trouvé que sur cette Yamaha, j’avais un meilleur retour d’information sur l’adhérence de la route, qui pourtant était plus défoncée.
Cette sensation de sécurité est probablement renforcée par le nouveau contrôle de traction de la moto qui réduit les effets de glisses ou de patinage quand on remet les gaz un peu fort en sortie de courbe ; le système ajuste la puissance pour vous éviter que la roue arrière ne se dérobe.

Fixée sur son rail

La moto est super agile, on peut facilement enchaîner les virages, et elle s’inscrit parfaitement sur la trajectoire demandée. Elle tient parfaitement la courbe, quelque soit le revêtement. Adepte depuis longtemps de la conduite libre (sans les mains), j’ai pu m’amuser avec la moto, on peut slalomer, le roadster reprend sa trajectoire et garde un superbe équilibre.

Lors d’un essai comme celui-ci, nous accordons généralement beaucoup d’importance au comportement du moteur, des suspensions, freinages…Donc forcément nous sollicitons davantage le moteur, et moins regardant sur sa consommation. C’est pourquoi je ne vous ferai grâce de l’autonomie ou de la consommation qu’elle peut offrir.

Un coup de jeune pour cette 4ème génération

La MT-07 est sortie en 2014, c’est donc logiquement que Yamaha a fait évoluer une fois de plus une des motos les plus vendues de leur parc.

Pour tout vous dire, j’avais peur de m’ennuyer au guidon d’une moto de seulement 48 ch, eh bien je suis ravi de m'être trompé. Elle m’a permis de vraiment beaucoup m’amuser, et la version full sera sans aucun doute un jouet pour encore plus de fun. Je comprends sans détour l'engouement des jeunes et des moins jeunes pour cette moto. Et ces nouveaux équipements, ce nouveau comportement, sans la moindre hausse de prix ; il ne fait aucun doute que Yamaha veut frapper fort et reconquérir sa place de leader dans le segment.