Fiche moto KTMRC 125 2023 Les premiers angles
Y a rien qui vous choque? Moi si.
C’est une 125 sans rien d’extravagant. Elle semble même plutôt sympa et bien disposée. C’est là que ça cloche: une KTM qui n’inspire pas l’insolite, le décalé et le provocant, ce n’est pas trop dans la politique de Matighoffen. Le studio de design aurait mis du lait dans le café-gnole?
La RC 125 profite de sa régénération pour rentrer un peu dans le rang. Cela fait d’elle une machine plus consensuelle, pas encore sensuelle mais moins étrange sous certains aspects que la première mouture. Tenez, le bloc selle-carénage arrière d’un seul tenant a laissé la place à une structure classique. Le regard n’est plus ce double globuleux renfrogné dans ses sourcils mais un bloc optique plus naturel; aux semblants de 1290 Super Adventure. La bulle ne déborde plus jusqu’aux flancs de carénage tandis que l’habillage s’est modernisé. Il s’en dégage une autre personnalité, accompagné d’une sveltesse appréciable. La quasi-disparition du sabot y est pour beaucoup.
Sveltesse uniquement en aperçu car sur le papier, la RC 125 a pris du poids. Beaucoup. KTM annonce une charge de 147 kilos. Ce n’est pas une obésité mais c’est 12 unités de plus depuis l’ancien modèle. Les modifications pour Euro5, dont la ligne d’échappement, doivent en occuper une bonne partie.
KTM n’a pourtant pas ménagé ses efforts pour contenir la hausse. Rien que les nouvelles roues pèsent 3,4 kilos de moins. Ce gain sur les masses non suspendues devrait compenser la prise de poids quant à la vivacité générale.
Le freinage est également mis à contribution. Bien que le disque ait grossi à 320 mm (+ 20 mm), l’ensemble du système s’est allégé de 960 grammes. Remarquez la disparition de la frette à l’avant, comme sur les BMW. L’étrier provient de chez ByBre, avec 4 pistons et une fixation radiale. L’arrière est plus modeste avec un étrier monopiston, pinçant une piste de 230 mm.
Le cadre treillis reçoit également sa dose d’améliorations, surtout sur sa masse avec un allégement de 1,5 kilos. Que de boulot.......... mais combien pèserait la petite RC si les concepteurs n’avait pas grignoté du poids un peu partout?!? La boucle arrière n’est plus soudée mais boulonné à l’ossature principale. Coté suspensions, les éléments WP profitent de nouveaux ajustements davantage typés sport. La fourche inversée APEX de 43 mm ne bénéficie pas de réglages, tandis que l’amortisseur arrière est nouveau, avec une technologie à double piston.
Le moteur sort toujours 15 chevaux pour emmener son pilote vers les premières sensations de pilotage. Pas de gain en puissance (impossible légalement de toute façon) mais un peu plus de tonus grâce à une boite à air agrandie de 40% ainsi qu’une nouvelle cartographie moteur.
L’électronique assistant le freinage offre un potentiel d’amusement plus décalé que les propositions du moteur. Avec son niveau de puissance, la RC 125 demandera de garder du régime et des trajectoires tendues pour garder de la vitesse... Alors que l’ABS se permettra d’être espiègle quand on le passera en mode Supermoto. Le système est alors désactivé sur la roue arrière, pour permettre de la glisse et autoriser le soulèvement de la poupe.
Petite sportive dit petite électronique... par rapport aux monstres du marché. Celle-ci est tout de même bien présente, avec un tableau de bord TFT. Auto-adaptatif au niveau luminosité, il informe de l’essentiel pour conduire, surveiller la vie à bord... ou discuter avec le smartphone grâce à l’appli My Ride – de quoi écouter la zique ou les appels téléphoniques pendant le roulage.
« -Allo, tu fais quoi?
- Je suis sur l’angle. Rappelle sur WhatsApp une fois que j’aurais posté sur Insta.»
Mais on peut aussi juste profiter de la moto et rien appairer du tout.
A bord, la micro-RC16 propose un peu plus de convivialité avec des demi-guidons réglables en hauteur sur 10 mm, des selles plus rembourrées et recouvertes d’un nouveau matériau offrant plus de grip. Elle permet aussi de plus grandes étapes / sessions avec un réservoir offrant 25% de contenance en plus soit 13,7 litres.
Les rétros, les cale-pieds, les clignos ont également été rafraichis. Petite particularité inédite chez la RC 125: elle est dispo en deux coloris; tous les millésimes précédents se contentaient d’un seul.
La KTM RC 125 attaque sa deuxième génération, avec des morceaux de prestige sous le blason. Depuis la mouture originale, 8 ans se sont écoulés. Pendant ce temps, Katoche a marqué des points et des victoires en MotoGP. De quoi haranguer les amateurs de petite cylindrée sportive. Celle-ci ne veut absolument pas prendre l’aspi de la RC16 mais compte bien profité de son aura pour flirter avec les pilotes en herbe.
M.B - Photos constructeur