On la reconnaît entre 1000… ou plutôt 950
14h30, le soleil confirme qu’il va être un excellent compagnon de route cet après-midi, je prends mon casque, mon cuir, je m’approche de la GSX-S 950 et je vomis… après ce court moment éprouvant, je me maudis d’avoir succombé à l’appel de sushis visiblement pas très frais. Ça va bien se passer, la perspective d’un beau roulage me redonne du baume au cœur, après tout le ciel est bleu, les oiseaux chantent et les routes sont désertes.
Lors de la première approche, on s’aperçoit que la nouvelle gamme GSX-S a eu droit à un coup de rajeunissement. Toute comme sa grande sœur, la GSX-S 950 a désormais un design plus agressif avec des lignes tendues et acérées pour un look moderne. L’aspect quelque peu dérangeant de cette façade avant avec les feux LED superposés, m’amène à me demander si je ne vais pas être transportée dans un film hollywoodien où de grands robots combattent pour sauver la terre. La jeune génération de motard sera peut-être plus sensible à cette innovation esthétique mais me laisse perplexe. On risque de s’en souvenir comme tant de modèles à l’esthétique incompris. Zappons cette incompréhension et poursuivons notre découverte, cette fois-ci se sont les clignotants avant qui m’interpellent car positionnés trop hauts et trop gros à mon goût. Cette GSX-S aurait méritée des clignotants plus fins, plus discrets pour accentuer ce look agressif. J’aime cependant, les motifs texturés imitation fibre de carbone apposés sur le sommet de l’optique et sur les flancs. La nouvelle clé codée siglée GSX-S et ces parties texturées sont élégantes et modernisent ce roadster de la marque japonaise. On constate aussi qu’un soin particulier a été apporté à l’esthétique de la belle avec l’anodisation des fourreaux de fourche en gris (or sur la version 1000) et du silencieux.
A gauche, la GSX-S 1000 - à droite, la 950. Mimétisme quasi parfait pour les soeurs Suzuki
J’enfourche facilement ce destrier mécanique, la position du haut de mon mètre 70 est agréable, pas trop droite ni trop sur l’avant. Je ne suis pas à la lutte pour maintenir la moto debout, nous n’entamons pas un combat avec l’apesanteur: les appuis sont solides, pas de frayeur à prévoir aux feux rouges ou de trottoirs à chercher pour m’aider lors de mes arrêts. Avec sa selle confortable, on peut dire adieu aux popotins martyrisés et engourdis après de longues escapades. Elle contraste grandement avec les selles équipant les générations de motos précédentes. Les rétroviseurs, bien positionnés permettent d’avoir une bonne vision de ce qu’il se passe dans notre dos. Mais attention toutefois lors du maniement des 214 kg (tous pleins faits) à l’arrêt, pas forcément simple pour des novices.
Je tourne la clé, le tableau de bord full LCD prends vie et s’illumine. La GSX-S me fait les yeux doux en blanc sur fond sombre. Cet écran est particulièrement compact mais regroupe l’ensemble des informations importantes et nécessaires avec quelques touches de couleurs: vitesse, régime moteur, kilométrage, rapport engagé, niveau de carburant, autonomie etc. A celui-ci s’ajoute des indicateurs à LED pour les clignotants, les feux de route, du point mort ou les indications de dysfonctionnements éventuels. En voulant naviguer dans le menu via le commodo, je manque d’attraper le mal de mer. Encore brassée de tout à l’heure, je préfère mettre un terme à ma navigation qui de plus n’est pas vraiment intuitive. Dommage que les menus ne soient pas plus simples, les néophytes comme moi devront se tartiner le manuel d’utilisateur pour y comprendre quelque chose. A noter toutefois que là où la GSX-S 1000 propose 5 modes de tractions, la GSX-S 950 n’en présente que 3 qui permettent de s’adapter aux différents styles de pilotage et conditions de roulage.
Un simple appui sur le bouton de démarrage et la technologie «easy start» se met en place. Plus besoin de forcer comme un forcené sur le bouton, une impulsion et le moteur se met en route. Evidemment, on est déçu du son émis par le pot, respectant les sacro saintes normes Euro…. Heureusement que rien n’est jamais irrémédiable.
Je prends la route et un premier constat apparaît: cet écran lumineux à l’arrêt, devient illisible avec le soleil dans le dos, est-ce dû à l’effet mat de l’écran ou aux couleurs trop sombres, le doute subsiste. A savoir toutefois, qu’il est possible d’inverser les couleurs afin d’avoir un fond d’écran blanc, peut-être plus lumineux dans ce type de situation.
Tableau de bord LCD complet mais difficilement lisible sous le soleil
Le bruit du moteur est discret et m’accompagne durant ma balade, la boîte de vitesse est souple et agréable, cuisinée à la sauce Suzuki. Le moulin pousse gentiment, les accélérations sont aseptisées sans à-coups, mais difficile d’exploiter totalement la machine car sur la version bridée, je me retrouve vite bloquée, arrivant facilement à ces limites : à 6 500 / 7 000 tours, l’accélération devient moins franche et la vitesse progresse lentement avant de stagner. Mais avec un débridage en concession affiché à 99€, l’heureux propriétaire aura une moto, encore plus joueuse, certainement capable de tirer la bourre pour de bonnes arsouilles, permettant ainsi de ne pas avoir à changer de monture au bout des 2 ans du permis probatoire.
Cette moto inspire confiance, permet un semblant d’arsouille sans se mettre en grands dangers. La position normale du roadster, pas trop plongée sur l’avant, pas trop droite préserve le corps de la fatigue d’une journée de roulage et procure de bonnes sensations. Le freinage est rassurant, pas vraiment mordant, mais suffisant pour un débutant. Les étriers Brembo présents sur la grande sœur de la 950 sont certainement plus précis mais n’oublions pas que sur ce modèle, nous avons des Tokico. Cependant, aucune protection contre le vent: le compteur est à hauteur de réservoir et le saut-vent est une option disponible lors de l’achat. Je vous encourage fortement à dépenser quelques dollars afin de ne pas à avoir à affronter un arrachement de bras lors de vitesses plus élevées.
Niveau commodo, impossible de régler la garde d’embrayage mais avec mes petites mains et après une journée de roulage je n’ai pas eu de crampes comme il arrive parfois. En même temps, la souplesse de l’embrayage, déconcertante et grandement agréable, doit fortement contribuer à ce confort. Le Suzuki Clutch Assist System (SCAS) est la vraie nouveauté: un dispositif d’assistance qui vient compléter l’embrayage anti-dribble. Le SCAS permet d’augmenter la pression de l’embrayage à l’accélération. L’embrayage de la moto paraît ainsi très souple, soulage la main et évite au conducteur d’avoir des crampes après de longues balades. Ce système est une bonne alternative pour pallier l’absence de shifter et permet de moins se fatiguer.
Dans cet essai, du fait de la qualité des routes, de la puissance de la moto, il a été difficile de juger le système de traction control, mais cette technologie déjà bien connue, permet de sauver des vies dans certaines situations laborieuses.
Le fonctionnement du Low RPM Assist au démarrage est totalement transparent, assisté du TI-ISC (contrôle du régime de ralenti intégré), ils permettent d’augmenter en douceur le régime de ralenti lors des démarrages ou lors de conduite à très basse vitesse, supprimant grandement tous risques de calage. Complété par le SCAS, présenté plus haut, les démarrages sont bien plus simples et doux.
Un bémol à noter toutefois, pour les voyageurs, l’espace prévu sous la selle ne prévoit rien de plus qu’un espace pour un bloc disque, sac à dos impératif pour toutes les balades avec ce roadster. Dissimulés sous celle-ci, 2 attaches casque qui permettront d’accrocher vos casques lors de vos balades pédestres. A vérifier si ceux-ci ne rayent pas la moto ou s’ils ne peuvent pas être voler puisque les attaches sont en tissu et peuvent être facilement coupées avec un objet tranchant. Autre bémol, on repassera pour le duo, avec l’absence de prise pour le passager, hormis le pilote ou d’une poignée de réservoir additionnelle. La GSX-S 950 serait-elle une maîtresse jalouse qui désire l’exclusivité?
Du coup, on ne part pas à l’assaut de l’auvergne mais en découverte dynamique du Panoramique des Dômes. La GSX-S va pouvoir tranquillement nous démontrer son potentiel énergique où elle se dévoile bien plus à l’aise que son gabarit et sa cylindrée ne le laisse supposer. On arrive vite, presque fort sur les grandes courbes, on cale le regard, on garde du gaz, on jette le regard sans réfléchir à l’intérieur des longs virolos et la moto suit la trajectoire avec une facilité impressionnante. Que ce soit dans des grands S interminables ou lors de changements d’angles rapides, la Suz vire de bord avec la légèreté d’une 700. Serrage de trajectoire improvisé, rapidité d’exécution plus ou moins musclée, on prend plaisir à emmener avec joie comme avec nervosité la partie cycle de la GSX-S. Elle ne bronche pas, s’exécute, bondit, enchaîne, redresse, plonge, s’amuse et file la banane à chaque instant du trajet. Sur une conduite vraiment engagée, on peut regretter une certaine souplesse des suspensions, bénéfique au confort général, mais peut-être un peu pénalisante pour les arsouilleurs de premier plan. Ainsi, ce roadster s’accommode fort bien d’un rythme enjoué voir plus; tout en préservant du confort aussi bien routier qu’urbain. Équipée d’un réservoir de 19 litres, la priorité est donnée au plaisir de rouler tout en se réduisant les passages au ravitaillement.
La belle est disponible en 3 coloris: le bleu Métallique Triton, coloris principal et fétiche des sportives de la marque, une robe noir mat et en exclusivité pour cette cylindrée, une combinaison contrastée et tendance de rouge et de blanc délicatement prénommée «Pearl Brilliant White»
De nombreuses options sont proposées pour personnaliser votre GSX-S 950. Celles-ci sont les mêmes que la GSX-S 1000 : le saute-vent, les poignées chauffantes, les embouts de guidon en aluminium, les leviers d’embrayage et de frein anodisés, les protège-leviers en aluminium, la selle pilote personnalisée, les sliders de cadre, d’axe de roue avant et arrière, les garde-boues avant et arrière en carbone, le couvre-alternateur carbone, etc. A noter que les étriers Brembo de couleurs sont disponibles uniquement pour la version 1000.
La GSX-S 950 vaudra le détour dans votre concession soit pour un achat à 10399 € soit pour une location longue durée (LOA) de 155 € par mois sur 37 mois avec 950€ d’apport.
Reste à voir si le pari d’un design avant-gardiste saura séduire son public. La différence d’équipement avec sa grande sœur permettra certes aux jeunes permis d’accéder à une moto grandement équipée, avec la fiabilité d’une marque telle que Suzuki mais les plus vieux baroudeurs se tourneront sans doute vers la version supérieure. Sachons toutefois reconnaître le parti pris de Suzuki de proposer une moto résolument moderne et principalement tournée vers les jeunes permis.
Par Céline Navaronne
Crédit images : Suzuki & Céline Navaronne
Hauteur de selle : parfaite sur les moins de 1,80m
Couple : parfait
Puissance : manque bien 20CV
Tenue de route : parfaite
Freinage : parfait
Finition : parfaite
Compteur : moyennement lisible
Eclairage : très médiocre pour du LED
Amortisseurs : très bien
Passager : glisse en avant
Pneumatiques : très bien
poids : 10kgs de trop
Manque : indicateur pression pneus - Indicateur température moteur
Au quotidien : J'adore Note : 4/5 Répondre à Caruso
Un contresens qui se payera cher en terme de ventes.
Si c'est pour faire plaisir aux A2, ils se feront autant sinon plus plaisir avec un SV650 bridé ou une GSX-S en 400cc avec les 47.5 ch légaux.. Note : 1/5 Répondre à Jeff2A
Il aurait mieux valu sortir une GSX400S voire meme une SV400 (dérivée du SV650) de 47.5 ch qui déjà aurait été bcp plus légère et plus reactive, donc bien mieux adaptée pour un débutant.
A mon avis çette GSX-S hybride (ni 750 ni 1000) va faire un bide.. Note : 1/5 Répondre à Jeff2A
Je comprends pas trop ce choix esthétique ... Note : 3/5 Répondre à Alain81