Fiche moto DucatiDesmosedici GP19 2019 Toujours en avance sur le high-tech
Le Desmosedici GP19 a été présentée le vendredi 18 janvier 2019 à Neufchâtel, en Suisse.
Pourquoi Neufchâtel ? Tout simplement car c'est ici que se trouve l'un des gros sites de production européen du principal sponsor historique de l'équipe, Philip Morris. Et cette année, le cigarettier américain, contraint à la discrétion imposée par l'interdiction des publicités pour le tabac, compte bien sortir de l'ombre par une petite pirouette. Présenter le nouveau prototype à domicile fait ainsi partie de cette volonté d'un affichage plus marqué. Mais le géant du tabac ne s'arrête pas là puisque son nouveau slogan de sponsoring "WINNOW"apparu sur les Ferrari en Formule1 (contraction de Win et Now = Gagnez maintenant), prend une belle place sur les carénages des GP19 officielles. Bref.
Gagnez maintenant, tel est l'objectif de cette Desmosedici qui est redevenue une des motos les plus compétitives du plateau.
Si peu d'infos ont filtré sur les évolutions techniques de cette nouvelle livrée de la bombina transalpine, le gros choc s'avère surtout visuel avec un coloris bien plus 'sanguin' dans son ensemble. Et un design toujours aussi affirmé.
Exit le blanc et le gris qui venaient se meler à un rouge orangé mat. Cette GP19 passe du côté sanglant de la force en adoptant un rouge vif et brillant. Une robe saignante qui recoit une flopée de logos sponsors avec une impression de surcharge visuelle qui tranche avec l'ancienne Ducat. Et dans tout ce barnum, un logo pourtant identitaire a (presque) totalement disparu. En cherchant bien, on a fini par le trouver. Là, bien caché sur le haut du reservoir, le petit logo Ducati qui vient tout de même rappeler l'identité de ce proto. Surprenant sur une machine sensé être la vitrine de la marque. Mais le plus perturbant de voir apparaitre le logo Audi Sport (propriétaire de Ducati), qui se trouve bien plus visible que les deux autocollants italien.
Passons aux choses sérieuses.
La Desmosedici a toujours été réputé brutale, difficile à appréhender, voir carrément inextricable pour ceux incapables de se familiariser avec la conduite "à l'italienne". Mais depuis 2 ans maintenant, celle qui represente le mieux le côté 'laboratoire' du MotoGP par les diverses solutions techniques proposées, a gagné en homogénéité et donc en compétitivité. Fini l'époque des coups d'éclats ponctuels sur les seuls circuits propices à faire parler la puissance de son V4. Désormais, la transalpine est capable de se battre pour la victoire sur la quasi-totalité des tracés du calendrier.
Mais pas d'inquiétude. Si la Desmosedici est devenue plus 'facile', son bouillant V4 à 90° et 16 soupapes (estimé entre 250 et 300 chevaux) a gardé tout son tempérament de feu qui lui permet de surclasser régulièrement la concurrence en ligne droite et au radar.
Avec l'impulsion d"un Luigi Dall'Igna 'Geo Trouvetou', la moto vice-championne du Monde 2017 et 2018 n'est pas avare en démonstrations technologiques. Validés ou abandonnés, ces ballons d'essais attirent toujours les projecteurs (c'est bon pour l'image) et parfois la convoitise. L'exemple le plus flagrant et celui des ailerons apparus en 2016 sur le Desmo. D'abord interloquée, la concurrence a préalablement critiqué ces apendices disgracieux (sécurité oblige), obligeant l'organisateur à légiférer sur le sujet...avant de finalement plagier cette idée apportant rééllement stabilité au freinage et gain à l'acceleration. C'est ca l'esprit Ducati Corse.
Pour 2019, on reste dans cette vision avant-gardiste avec plusieurs solutions apparus lors des essais de pré-saison. Comme une bielette fixée au bras oscillant pour aider la roue arrière à coller au bitume au freinage, ou bien ce levier actionnable depuis le guidon et qui pourrait agir sur l'amortisseur arrière pour limiter les wheeling lors des départs. Mais le sujet qui a fait le plus couler d'encre reste cette fameuse boite noire positionnée sous la selle qui est longtemps resté un mystère. Au gré d'enquêtes et d'analyses d'images de crash, la version retenue (mais non confirmée) reste celle d'un "mass damper", sorte d'ammortisseur de vibrations limitant le dribble.
Mais au jeu des ptites bidouilles, un nouveau point du réglement pourrait poser soucis à cette Desmocedici. En effet cette année, tout comme l'ECU (Engine Control Unit) depuis plusieurs saisons, la centrale inertielle (IMU) sera unique et imposée à l'ensemble des équipes. Or, pas de fumée sans feu, il se dit que cette décision serait dûe au fait que Ducati, profitant de zones de flou dans la réglementation, aurait réussi à programmer son IMU perso afin qu'il influence l'ECU officiel. Michelle Piro, pilote essayeur du Ducati Team a d'ailleurs qualifié cet IMU unique de "facteur de régression chez Ducati". Véritable épine dans le pied ou détail anodin ? L'avenir dira rapidement si le constructeur italien patirat du cette décision.
Côté pilotes, le Team officiel mise sur son meilleur répresentant actuel, Andrea Dovizioso et son statut de double vice-champion du monde en titre. Cette année, DesmoDovi compte bien franchir un nouvelle étape et décrocher son premier titre en catégorie reine. A ses côtés, c'est un tout nouveau coéquipier qui partagera le box avec lui. Jorge Lorenzo, parti vers d'autres cieuc chez Honda, a été remplacé par en pilote du cru en la personne de Danilo Petrucci. Pilote Ducati satellite depuis 2015 et auteur de joli coup d'éclat, Petruxx décroche enfin le statut de pilote officiel qu'il convoitait depuis longtemps. C'est donc une équipe 100% italienne qui aborde cette saison 2019 avec la ferme intention de se battre pour la victoire finale.
- Transmission : Boîte Seamless DST_EVO, transmission finale par chaîne
- Alimentation : Injection électronique indirecte à quatre corps de papillon avec injecteurs au-dessus et au-dessous des vannes papillon. Manettes actionnées par le système EVO 2 TCF (Throttle Control & Feedback)
Performances
- Puissance maxi : > 250 ch
- Vitesse maxi : > 350 km/h
Partie cycle
- Cadre : Alliage d'aluminium à double longeron
- Suspension AV : Fourche inversée Öhlins 48 mm
- Suspension AR : Amortisseur Öhlins Factory Evolution
- Poids à sec : 157 kg
Mission Winnow (nouveau nom de l'équipe officielle)