Fiche moto YamahaYZR-M1 2019 La prochaine attaque
La Yamaha YZR-M1 a été dévoilée le 4 février 2019, à Jakarta (Indonésie).
Toujours confiée à Valentino Rossi et Maverick Vinalès, cette M1 sera-t-elle celle du retour en grâce pour le constructeur japonais ?
C'est en tout cas l'ambition affichée de toute une usine qui n'a pas ménagé sa peine cet hiver pour tenter de solutionner ses problèmes de grip et d'électronique. Des soucis majeurs qui auront mis un coup de rabot au palmarès de l'équipe officielle depuis deux ans et qui auront même conduit les ingénieurs a présenter leurs excuses publiques (une première !) en marge du GP d'Autriche.
Les chiffres parlent d'eux-mêmes : Déjà en retrait en 2017 (4 victoires et 13 Tops 3), la Yam' a bu le bouillon l'année dernière avec dix podiums et une seule victoire acquise à Phillip Island après de long mois d'attente.
Quoi de neuf alors en 2019 ?
Comme d'habitude avec la marque aux diapasons, le nouveau prototype ressemble beaucoup au précèdent avec sa ligne équilibrée, son réservoir nervuré et son échappement court et joliment intégré dans le bras oscillant en alu. Côté visuel, le gros changement est surtout marketing. En effet, le sponsor titre des saisons précédentes, Movistar, a laissé place à la griffe fluo des boissons énergisantes Monster. Ce changement de partenariat s'accompagne logiquement de l'adoption du code Noir/Vert du monstre californien supra calorique. Le résultat est une déco bleue/noire agressive (surtout noire) qui donne surtout l'impression d'une fusion de la Yamaha officielle avec sa (feu) frangine satellite de l'équipe Tech3 (passée cette année chez KTM).
Mais si le plumage de change guère, c'est du côté du ramage que le gros du boulot a été réalisé. Et si l'on en croit Kouichi Tsuji, Président de Yamaha Motor Racing, l'hiver a été besogneux pour les ingénieurs qui ont principalement travaillé sur le chassis et l'électronique. Le moteur, toujours sur la même base Cross Plane (manetons du vilebrequin positionnés à 90° les uns par rapport aux autres contre 180° traditionnellement, séquence d'allumage asynchrone) devrait quant à lui distribuer la puissance différemment de manière à améliorer la motricité sans dézinguer prématurément les pneumatiques.
Plus de 240 chevaux sont donc au rendez-vous. Pour le reste, vous vous doutez bien que les constructeurs sont peu loquaces en détails. On sait donc le minimum sur cette M1 2019, qui est également étroitement lié au règlement : boitier électronique Magneti Marelli unique, centrale inertielle IMU unique (nouveauté du règlement 2019), boite 6 vitesse seamless extractible avec embrayage anti-dribble, freins Brembo avec disque avant 320 ou 340mm (en carbone ou en acier), deux étriers à quatre pistons, suspensions full Ohlins, jantes 17 pouces en magnésium avec pneus Michelin et poids à sec de 157 Kg qui correspond au minimum accepté dans le Championnat.
En ce qui concerne l'appui aérodynamique, la M1 reste dans la sobriété et conserve pour l'instant ses petites moustaches qui semblent le mieux lui convenir.
Pour forcer le renouveau, Yamaha a également procédé à différents changements au niveau du staff organisationnel et technique avec des remplacements de chef mécanicien et d'ingénieurs. "Il nous fallait apporter un vent de fraîcheur", explique Kouichi Tsuji, "raison pour laquelle nous avons décidé au Japon, de changer le General Manager Motorsports Development et le Group Leader. Nous n’avons pas forcément eu de bons résultats la saison passée. Nous ne pouvions pas continuer dans la même direction."
Nouvelle moto, nouveau staff. Mais quoi de nouveau du côté des pilotes ?
*Une nouvelle décennie pour Valentino Rossi, qui vient juste de souffler sa 40ème bougie, et qui conserve une motivation intacte pour la quête d'un 10ème titre.
*Un nouveau numéro pour Maverick Vinales, qui troque son 25 contre un 12 avec lequel il courait déja plus jeune.
Les deux coéquipiers n'ont désormais plus qu'à transformer toute cette bonne volonté en résultats sur la piste. Les essais de pré-saison, plutôt réussis pour les deux hommes, semblent en tout cas prouver que la marque va dans le bon sens.
C'est l'année ou jamais.