Fiche moto YamahaYZR-M1 2018 Retour vers le top
Yamaha a présenté sa YZR-M1 2018 à Madrid le 24 janvier 2018.
La nouvelle mouture du prototype de chez Yam' a pour mission de faire revenir le constructeur d'Iwata au premier plan du Championnat du Monde MotoGP. Bien sûr, les Yamaha restent dans le coup. Mais après une année galère pour les pilotes officiels, il est plus que jamais important pour les bleus de revenir avec une machine parée pour gagner. Et ce dès la première course. On rappellera qu'en 2017, les deux pilotes officiels Maverick Vinales #25 et Valentino Rossi #46 ont terminé respectivement 3ème et 5ème avec 4 victoires cumulés au compteur. Soit le plus mauvais résultat pour la marque aux trois diapasons depuis 2007. La faute à une Yamaha M1 2017 bien moins homogène qu'a l'habitude qui aura faussement fait illusion en tout début de saison avant de devenir un véritable casse-tête pour les pilotes et les ingénieurs. D'autant plus que sur la piste, les deux hommes se sentaient souvent menacer par le rookie français Johann Zarco, immédiatement à l'aise et compétitif sur la Yamaha M1...2016 !
Exit donc cette M1 2017 au châssis inextricable. Le team présente ainsi un modèle 2018 dérivé de la machine 2016. Un retour sur une base éprouvée que Sir Rossi appelait de ses vœux. Et bien que la version présentée soit amené à évoluer lors des prochains tests de pré-saison, on peut malgré tout faire plusieurs constats.
A commencer par le coloris de la moto (la fameuse livrée). Malgré les rumeurs, il n'y aura pas eu de surprise cette année. Très proche de la version 2017 avec son bleu profond, on constate néanmoins immédiatement LA grosse nouveauté de cette M1 2018. Wahouuuuu!. Le logo Movistar passe du Vert au blanc. Pour le reste rien de bien particulier, tous les sponsors restent identiques et on observe uniquement que les liserés de la face avant passent du blanc au gris foncée.
On remarque également que la version présentée reste très sobre sur le travail aérodynamique. Pas d'ailerons intérieurs ni de moustaches à l'horizon. Mais on peut être certain que ceux-ci apparaitront périodiquement lors des différents essais... On ne se lassera pas non plus de contempler le magnifique bras oscillant usiné pour pouvoir y loger l'échappement, une solution adoptée en 2015 qui reste encore d'actualité sur cette nouvelle M1.
Côté technique, la M1 embarque toujours son fameux moteur 1000 cm3 à technologie cross plane. Apparu pour la première fois en 2004 sur cette même M1, cette technologie repose sur un calage de l'embiellage à plans croisés (cross plane en anglais) où les manetons du vilebrequin sont positionnés à 90° les uns par rapport aux autres (contre 180° traditionnellement). La séquence d'allumage est également asynchrone ce qui a la vertu de rendre le 4 cylindres plus rempli à bas et mi- régimes, plus coupleux et plus facile à exploiter. Un caractère proche du V4 à vrai dire. Largement éprouvée, cette technologie 'made in Yamaha' également surnommé 'Big Bang' a depuis trouvé le chemin du grand public avec la greffe de celle-ci dans les R1 à partir de 2009. Au grand bonheur de ses utilisateurs.
Plus de 240 chevaux sont donc au rendez-vous. Mais une telle déferlante de puissance n'est rien sans un chassis qui permette de l'exploiter. Et c'est sur ce paramètre mais également sur l'électronique que les ingénieurs d'Iwata ont largement planché durant l'intersaison. Le cadre Deltabox et le bras oscillant en alu ont donc été remaniés sur la base de 2016 afin de travailler sur la régularité et sur l'usure des pneus, deux paramètres qui auront causé de nombreux problèmes la saison précédente.
Pour le reste, vous vous doutez bien que les constructeurs sont peu loquaces en détails. On sait donc le minimum sur cette M1 2018, qui est également étroitement lié au réglement : boitier électronique Magneti Marelli unique, boite 6 vitesse seamless extractible avec embrayage anti-dribble, freins Brembo avec disque avant 320 ou 340mm (en carbone ou en acier), deux étriers à quatre pistons, suspensions full Ohlins, jantes 17 pouces en magnésium avec pneus Michelin et poids à sec de 157 Kg qui correspond au minimum accepté dans le Championnat.
Ce packaging 2018 est donc la base de travail pour cette saison qui sera peut-être celle du retour sur la plus haute marche du podium. Et il faudra compter sur toute la motivation d'un Valentino Rossi vieillisant et qui voit ses opportunités de décrocher son 10ème titre fondre à vue d'œil. Quant à Maverick Vinales, celui-ci voudra prouver qu'il à toute sa place dans l'une des équipes phares du paddock. Du côté de Yamaha, c'est le titre constructeur qui tient lieu d'objectif, les deux derniers datant de 2015 et 2010. Mais la tâche sera ardue. Très ardue. Les performances de l'acrobate Marc Marquez (Repsol Honda) ainsi que le retour en grâce de Ducati pourraient bien compliquer la tâche de la firme aux diapasons. N'oublions pas qu'en 2017, Ducati a bien failli chiper la 2ème place de Yamaha au classement constructeur. Mais Ducati n'aura finalement pas été en mesure de prendre l'avantage dans la dernière ligne droite, en raison des résultats médiocres de Jorge Lorenzo... lui qui avait apporté le dernier titre en date chez Yamaha…