Fiche moto Harley-Davidson1920 Softail Low Rider ST FXLRST 2023 Club style power !

Okay, d’aucuns diront que toutes les Harley se ressemblent ! D’autres, plus curieux, voire carrément spécialistes de la chose américaine, argueront au contraire que l’univers Harley est peuplé d’une myriade de types de bécanes. Appelez les customs, cruisers, bobbers, choppers, tourers, fat ass, chicano style, power cruiser, bagger et que sais-je encore…
Avec l’apparition en 2022 de laHarley-Davidson Low Rider ST, il faudra désormais ajouter à votre vocabulaire une nouvelle dénomination : celle du club style !
C’est quoi ce truc encore ? En gros, le genre club style se dit d’une moto – plutôt un custom, et à fortiori une Harley - qui se veut avant tout pratique, rapide et efficace en toutes circonstances. Une brêle apte à tailler de la borne à tout moment, en toute occasion et quelques soient les conditions. Vous voilà prévenu !
Si le genre club style est né il y a une quarantaine d’année avec les Dyna FXR chez Harley, le nom est quant à lui plus récent. L’appellation club faisant référence aux nombreux clubs de bikers qui n’hésitent pas à bouffer de la borne en bande pour se retrouver. L’idée de groupe et de road-trip est donc très présente. La tendance club style a également été popularisée ces dernières années par la célèbre série Sons of Anarchy où les membres de la bande du SAMCRO (Sons of Anarchy Motorcycle Club Redwood Original) roulent pour la plupart sur ce type de machine.
Apparue en 2016, la Low Rider S équipée du Twin Cam 110 Screamin’ Eagle, était à mi-chemin entre cette esprit club style (petite tête de fourche) et le power-cruiser (gros moteur). Deux ans plus tard, la Sport Glide, avec son mini battle wing, sorte de carénage de Street Glide en plus petit, et sa paire de valises rigides amovibles, répondait encore plus précisément à la définition du club style… les performances en moins (puisque équipée du 107).
Venons-en au fait : 105 ch à 5 020 tr/mn ! Voilà la puissance que balance à la roue arrière ce moulin américain ! Si cela peut sembler peu aux yeux des motards habitués aux motos japonaises et autres sportives européennes qui offre désormais allégrement le double de puissance, pour deux fois moins de cylindrée, cela est assurément un chiffre conséquent chez Harley ! Il n’y a pas encore si longtemps, le constructeur de Milwaukee se refusait à communiquer les chiffres de puissance, arguant, comme Rolls Royce en son temps, que celle-ci était suffisante. Seule la valeur de couple était annoncée, ce qui, soit dit en passant, est le plus important sur ce type de moteur et de moto. Ouvert à 45°, le twin de 117 ci affiche une cylindrée impressionnante de 1923 cm3. Avec un alésage de 103,5 mm pour une course de 114 mm, ce gros bi conserve donc son âme en demeurant un moteur longue course, la course étant supérieure à l’alésage. Les longues courses sont les moteurs qui possèdent le plus gros caractère à bas régime, les envolées lyriques ou hystériques dans les tours étant plutôt l’apanage des moteur carrés ou super carrés. En revanche, vous pouvez compter sur les deux grosses gamelles de ce moteur pour vous balancer un couple de titan : 168 Nm (soit 17,1 mkg au cas où ça vous parlez plus que les Newton-mètre) et ce dès 3 500 tr/mn. Ça tracte, le bazar ! Ces qualités mécaniques étaient, depuis l’apparition de ce moteur en 2018, réservés aux modèles CVO, le très haut de gamme HD. Le Milwaukee Eight 117 a débarqué en 2022 sur le Low Rider S, la Street Glide ST, la Road Glide ST et donc, aussi et surtout sur cette GT slim, sur cette routière bad boy qu’est la Low Rider ST.
Ainsi ce joli carénage, très enveloppant, un poil imposant sans être énorme non plus, reprend à son compte le dessin du carénage imaginé par Willie G Davidson et son équipe sur la Dyna FXRT Sport Glide de 1983, tout en le modernisant élégamment. « Nos clients nous inspirent véritablement et nous avons créé le Low Rider ST après avoir découvert des machines incroyables sur les événements moto où nous nous sommes rendus à travers le monde », précise Brad Richards. De fait, que ce soit aux States, sur la côte ouest voir même en France, certains possesseurs de Harley, et notamment de Low Rider S, s’étaient déjà amusés à lui greffer une grosse tête de fourche façon FXRT (avec un carénage RWD par exemple) et une paire de sacoches, n’hésitant pas à baptiser cette préparation Low Rider S Club Style. Les petites annonces du genre in the good corner ne manquant pas…
Vous, votre Harley… et la musique ! Celle du moteur bien sûr, mais aussi celle de votre playlist favorite puisqu’un système audio spécialement développé pour ce nouveau modèle est proposé par Harley en option (1307 €, déjà disponible sur le site). Ce système développé par Rockford Fosgate propose 250 watts via quatre haut-parleurs (deux woofers de 13,3 cm et deux tweeters déportés). S’intégrant dans le haut du carénage, il se connecte en Bluetooth à votre lecteur personnel et propose un traitement numérique du signal (DSP). Faut avouer qu’une belle bande son, ça va fichtrement bien avec la route qui défile quand on est au guidon d’une Harley… On aime ou pas l’ambiance road movie. Moi, j’adore !
Audio et Bluetooth ne sont pas les seuls modules de l'ère digitale. La route peut aussi s'apprécier avec le régulateur de vitesse implantée en série. Pour 2023, un contrôle de traction désactivable peut aussi être ajouté en option.
Les mauvaises langues diront aussi que, pour une fois, Harley ne s’est pas contenté d’appliquer juste un nouveau coloris ou un appendice esthétique pour créer une nouvelle moto. Si de manière factuelle et superficielle, on ne peut pas réellement leur donner tort sur cette pratique courante, force est de reconnaître pourtant qu’une Harley n’est pas vraiment une moto comme les autres. Bien que partageant une base commune, partie-cycle et moteur, il suffit de peu de choses pour changer radicalement une Harley, tant en comportement qu’en vie à bord, et donc en ressenti de conduite et en agrément. Une forme de guidon, haut, plat, large ou étroit, des repose-pieds plus ou moins avancés, une selle plus ou moins haute, plus ou moins creusée, différentes tailles de roues avant et arrière, un amortissement légèrement revu et vous voilà au guidon de motos réellement très différentes malgré leurs troncs communs. Et il n’y a que l’expérience de conduite des différents modèles pour vous prouver à quel point cela est sensible.
Vous l’aurez compris, sans être l’outil à voyager ultra performant que peuvent-être une Kawasaki H2 SX ou une BMW K 1600 GT, la nouvelle Low Rider ST propose une autre façon de voyager : plus légère qu’une grosse GT comme l’Electra Glide, un poil plus dynamique que les Street et Road Glide, plus performante qu’une Sport Glide, mieux équipée qu’une Low Rider S, elle semble puiser les meilleurs ingrédients dans chaque catégorie pour proposer une vraie routière, belle et rebelle ! Un plaisir qui, d’origine, se dégustera en célibataire, puisqu’elle équipée de série d’une selle solo. Rassurez-vous, le catalogue d’accessoires regorge de solutions pour en profiter en duo.
Il ne reste plus qu’à essayer cette diablesse lors d’une longue virée entre potes, club style oblige !
Michael Levivier - photos constructeur



