Barry de poudre
Ca fait quoi… même pas un an… Suzuki Italie
présentait une série spéciale de GSX-R avec les noms et couleurs de ses plus
grands champions. Barry Sheene est le seul à y être représenté sur deux
exemplaires, pour ses victoires en 1976 et 77.
La société anglaise Icon est partie dans un autre trip. Pas une déco hommage mais
carrément une moto toute entière inspirée du charismatique champion anglais.
Barry Sheene est intimement associé à
la marque Suzuki. La mécanique ne peut donc provenir que de là-bas. Est-ce un
ancien bloc 500 2-temps remis à jour ou un surexcité moulin de GSX-R que l’on
va trouver ici?
La tâche revient au bon gros moteur 1402 cm3 refroidi par huile de l’ancienne GSX.
Dans le corpulent roadster, il se retrouvait parfaitement à l’aise et à l’office.
Mais ici…… Il sera très bien car copieusement rempli d’origine et largement gavé
par les ingénieurs maison. Dans les ateliers Icon, on lui a greffé un turbo
Garrett soufflant à 0,4 bar, des bielles Carello, des pistons Wiseco, des
radiateurs d’huile fait main et une électronique Motech. Faites de la place sur
les avenues, ça envoie sévère. 257 chevaux dans la biasse… à la roue arrière. Au
vilo, ça doit faire presque 280 bourrins. Méchante la Sheene. Et pas si loin d’une
Kawa H2R. Quant au couple, il fait un bond à 18,4 mkg.
Les watts du moteur ont réclamé plusieurs versions de l’embrayage pour arriver à un modèle suffisamment robuste. Cela a nécessité la conception de nouveaux carters pour le gros 4 cylindres. Mais Icon n’en est pas à ça près. La Sheene profite d’un cadre sur mesure en tubes d’aluminium fabriqué par Spondon, d’un bras oscillant fait maison, d’un réservoir en alu nécessitant un mois de boulot (à la main), d’un freinage exécuté par des étriers à 6 pistons en provenance de chez ISR, de jantes et d’un carénage en carbone, de suspensions Bitubo entièrement réglables et d’une foule de belles pièces usinées.
Tout est poli, minutieusement réalisé,
avec le souci du détail dans le moindre recoin. Comme la famille et les amis de
Barry Sheene ont participé à la conception, l’hommage se doit d’être
impeccable. Seul le tableau de bord fait cheap. A l’opposé du té de fourche
supérieur, orné de sa signature et de celle de sa femme (Stéphanie), gravés
dans la chair du métal.
Symboliquement, la moto présente aussi l’emblème particulier que le pilote affichait
sur son casque: l’image de Donald Duck. Il faudra chercher un peu car le
personnage n’est pas visible au premier coup d’œil. Une fouille sous le bâti
arrière sera nécessaire.
La production de l’Icon Sheene sera
limitée à 52 exemplaires. Tous différents. Ce n’est pas une petite série en
prêt-à-porter mais du sur-mesure. Chaque machine sera fabriquée à partir des
mensurations et exigences du futur proprio. Ce dernier aura également la
possibilité d’acquérir un casque peint par Mike Fairholme – celui qui s’occupait
de la déco des casques de Barry Sheene.
52; comme le nombre de cartes à jouer dans un paquet. Chaque Icon Sheene présentera
une carte différente, tenue par une fille en tenue légère...
52; comme le nombre d’années qu’il a vécu. Une vie de compétition, de
fêtes, d’accidents spectaculaires, de provoc et de liberté...
52 ; comme le nombre de ses podiums...
52; à multiplier par un peu plus de 2000 pour mesurer le prix de l’Icon
Sheene. Soit 107000 livres pour se l’offrir.
M.B - Photos constructeur
2021