Essai de la KawasakiNinja 500 SE 2024
Une 500 pour bousculer la catégorie
Il y a du nouveau dans la gamme middle size de Kawa et pas qu’un peu : 636 ZX-6 R, ZX-4 R, ZX-4 RR !!! Nous allons aujourd’hui nous intéresser à la petite sœur, la Ninja 500. Pour découvrir cela, direction l’Espagne où nous avons été conviés pour la découvrir – elle qui doit remplacer la 400 du même nom. Pour rappel, nous sommes ici en présence de machine pour permis A2, dont le but est de permettre à tous nos nouveaux potes motards de faire leurs armes et de se perfectionner dans la conduite d’une brèle (nous savons tous, que même permis en poche, il reste quelques petites choses à découvrir !).
Découvrons donc cette nouvelle sportive 500 kawa. La filiation avec le clan Ninja est indéniable : les carénages retravaillés gardent le même esprit sportif, la tête de fourche intègre un nouveau bloc optique plus agressif, et les demi-guidons sont toujours placés au-dessus du té supérieur. Le poids 171kg (version standard) et l’assise assez basse facilitent les manœuvres, détail pas si anodin quand on débute en moto.
La qualité d’assemblage est soignée, tout est parfaitement ajusté ; mention spéciale concernant la tubulure d’échappement qui se raccorde au silencieux, toujours soigneusement dissimulée sous une protection en alu. Le cadre treillis en acier est suspendu par une fourche Showa de 41 mm et un amortisseur réglable en précontrainte du même fabriquant. Si les suspensions sont identiques au roadster Z 500, elles offrent ici un tarage spécifique, plus en adéquation avec sa vocation sportive.
Deux finitions sont disponibles, standard et SE. Cette dernière offre en plus de la standard un démarrage sans clef KIPASS, une déco spécifique, des clignotants LED et un écran TFT couleur très bien agencé. Celui-ci offre toutes les infos utiles (odomètre, 2 compteurs journalier, conso moyenne/instantanée...) mais surtout une utilisation simple grâce à 2 boutons. Tous ces éléments lui font prendre 1 kg pour un total de 172 kg. Pour rappel, la 400 affichait 168 kg.
Arrêtons-nous sur l’évolution principale de cette nouvelle Ninja, son moteur. La cylindrée gagne 51 cm3 et cube désormais 451 cm3, d’où l’appellation 500. Si la puissance reste identique, elle est obtenue à 9 000 tr/min (10 000 tr/min pour la 400) mais c’est au niveau du couple que tout se joue, avec une augmentation de 5,6 Nm, soit 15% de gain par rapport à la 400 quand même !! Et ce n’est pas fini, car cette valeur est obtenue à 6 000 tr/min, pour rappel le couple maxi de la 400 déboule à 8 000 tr/min - elle a bien aiguisé son Shikomizue, cette Ninja !!! Cette augmentation est obtenue par une course plus importante passant de 51.8 à 58.6 mm, un vilebrequin entièrement nouveau, un système d’admission retravaillé, un boitier papillon de 32 mm, des cornets de longueur spécifique pour chacun des cylindres, et une boite à air de 5,8 l plus rigide sur sa partie supérieure afin de limiter les bruits indésirables. Sur le papier, Kawa nous annonce une plage d’utilisation plus large, un agrément moteur optimisé et une meilleure disponibilité pour un usage quotidien.
Nous allons avoir une journée entière pour voir ce que cette petite Ninja à dans le ventre. Pour ça, le staff Kawa nous a déniché un site incroyable, une route parfaite, légèrement vallonée, un bitume au top et surtout une panoplie quasi exhaustive de ce qu’il existe en matière de virages, le tout dans cadre idyllique. Bref, un truc à mettre la banane à n’importe quel bipède circulant en 2 roues !!
Premier contact avec la machine, la hauteur de selle plutôt basse (785 mm), accueillante, permet aux plus petits gabarits d’avoir les 2 pieds qui touchent bien au sol. Une selle haute est disponible en option au tarif de 281 €. Le réservoir n’est pas trop large et offre une contenance de 14 litres. Les commandes tombent bien sous la main, les leviers d’embrayage, très souple et de frein sont hélas non réglables. La position est celle d’une sport-GT, les rétros offre une bonne vision, on se sent tout de suite à l’aise. Contact, petite pression sur le bouton de démarreur, le bi prend vie dans une sonorité assez discrète. La commande de gaz est douce, le moteur répond dès les bas-régimes, avec une sonorité qui devient très flatteuse dans la partie haute du compte-tours. La plage de couple optimisée permet des relances même à très bas régime. Le petit bicylindre n’y rechigne pas et accepte de cruiser tranquillement ; tout autant qu’il est apte à grimper dans les tours pour une conduite beaucoup plus dynamique ! La boite, souple, est parfaitement adaptée et les rapports sont idéalement étagés ; pas besoin de jouer avec le pied gauche pour trouver le bon régime.
Coté châssis, les suspensions issues de la 400 offrent un amortissement souple, bien calibré pour le gabarit. La direction est précise, les changements d’angles se font sans forcer, de même que les corrections de trajectoires se faisant instinctivement si jamais vous arrivez un peu trop fort dans un virage. Un avantage indéniable de ce châssis compact et léger. Ici encore, elle peut offrir la simplicité d’une conduite tranquille ou permettre s’engager un peu plus pour tirer la quintessence de son moteur. La bulle offre une protection très correcte : durant notre essai de plusieurs heures, aucune gène ne s’est fait ressentir. Evidemment, pour de longs trajets à rythme soutenu, la bulle haute offrant plus de confort sera un plus indéniable.
En ville, la commande de gaz et d’embrayage sont de vrais alliés de part leur douceur, l’agilité permet de se faufiler tranquillement afin de s’extirper du milieu urbain. Une fois que l’horizon commence à se dégager, l’essorage peut commencer, le moteur grimpe dans les tours rapidement, les vitesses s’enchainent sans temps mort, le plaisir est là et le son aussi. Carrément sympa cette Ninja, l’allonge moteur lui permet de dépasser assez rapidement les vitesses imposées par le code de la route !!
Enfin, les virages tant attendus arrivent ! On se prend à jouer avec le sélecteur pour la garder dans les tours, pour le fun, car elle sait aussi le faire plus calmement et non moins sans rythme. Les virages s’enchainent, entre freinages légers et appuyés, les suspensions jouent leur rôle, pas besoin de 200 ch pour avoir la banane. En virage, la stabilité est bonne, et la légèreté associée au pneu arrière Dunlop 300 GPR de 150 permet d’ajuster facilement la trajectoire si besoin. Sur notre route d’essai, même à rythme soutenu, l’ensemble freinage/suspensions fait preuve d’un équilibre remarquable. La fourche ne s’effondre pas sur les gros freinages, l’amortisseur joue son rôle à merveille et ne génère pas de mouvements parasites. Le freinage est à l’image de cette Ninja, il donne ce qu’il faut donner, on n’est pas surpris par sa puissance, mais celle-ci est suffisante en cas de surprise.
Cette Ninja 500 est une vraie réussite ! Elle a su conserver les qualités d’accueil et châssis de la 400 tout en améliorant considérablement sa disponibilité moteur. Ce qui lui confère une fabuleuse homogénéité et permettra à nombre de jeunes possesseurs du permis d’entrer dans le monde de la moto sans frustration. Le tout pour un coût maitrisé, tant à l’achat qu’à l’entretien.
Lionel "Guido" Baffert - Photos constructeur