Fiche moto KawasakiZ 500 2024 Une semonce convaincante ?

Il aura fallu 20 ans.... 20 ans pour que les 500 reviennent investir le segment des roadsters basiques. De par le temps où les jeunes commençaient avec une Honda CB 500, une Suzuki 500 GSE ou une Kawasaki 500 ER-5. Le mouvement a commencé avec des timides 250 et 300 puis, le temps faisant, cette catégorie en marge s’est étoffée, renforcée, jusqu’à que les engins ne soient plus des curiosités. Avec la nouvelle Kawasaki Z 500, le vent commence à faire bouger les chaussures.
Elle n’a pas le CV d’une 1000... Pourtant, elle semble presque aussi irascible. Depuis l’arrivée de la Z 300, Kawa soigne l’aspect de ses “petites-moyennes cylindrées”. La dernière arrivée n’a rien d’une gentille camarade bien policée ; la nervosité se lit d’emblée sur son visage. Le style Sugomi qui anime les Z depuis la 800 bascule dans une tendance masqué façon Mortal Kombat pour cette Z 500. Ses yeux sont fourbes, son nez sort les crocs et ses épaules sentent le vif. Pour une première impression, son impact est direct. Le parfait inverse d’une Triumph 400 Speed, toute sucrée avec des formes câlines.
L’examen du moteur nous ramène un peu sur terre. Le twin entend proposer des performances plus raisonnables que le regard de dingue enfiché sur l’avant de la moto. Mais en tout point supérieur à la Z 400. Le twin dispose de 52 cm3 de plus grâce à une augmentation de la course des pistons. Le taux de compression a été abaissé, l’admission d’air revue, les bielles, pistons et vilo sont nouveaux, l’embrayage a été révisé et l’arbre d’équilibrage optimisé.
Le résultat n’est pas dans la puissance mais tout autour d’elle : La Z 500 crache les mêmes 45 chevaux que la 400. Par contre, les watts sont disponibles bien plus tôt sur toute la plage de régime, avec un maxi atteint 1000 tr/mn plus bas soit 9000 tr/mn. Ce gain en cylindrée a aussi beaucoup bénéficié au couple, avec des mi-régimes bien plus remplis et un demi-mkg de gagné. Les 4,3 mkg sont atteints à 6 000 trs soit avec 2000 trs d’avance par rapport au 400. Le Z 500 annonce des relances et un tonus bien plus marqués.
Le constructeur en a profité pour revoir un petit peu la selle, remodelé le garde-boue avant et les tiges de support des rétros, et repensé complétement l’instrumentation. La Z 500 s’offre un compteur bien plus stylé. Tout numérique et LCD, il donne la priorité au régime moteur en barregraphe, à la vitesse et au rapport engagé. Les autres essentiels demeurent à portée d’oeil, avec le trip, l’heure et le carburant sagement placés.
Conscient de l’embrigadement des smartphones, le demi-litre de Z est équipé du Bluetooth pour appairer le bazar et activer le copinage entre la moto et l’appli Rideology. Le pilote peut ainsi être averti des appels ou des messages et consulter des infos sur sa moto, les journaux de conduite et les infos de maintenance. Kawa va plus loin avec la version SE en installant un écran TFT de 4,3 pouces.
La nouvelle Z 500 ne bouleverse pas les fondamentaux de sa devancière mais avec sa tronche et son 451 cm3, elle apparait véritablement comme la 400 ayant reçu un stage au fight-club. Elle reste nativement accessible aux A2 mais parviendra-t-elle à sortir de l’ombre d’une Z 650 ? Kawa fait un effort sur le prix pour “élargir” l’éclairage du public.
M.B - Photos constructeur