Fiche moto TriumphSpeed 400 2024 La plus bouille des Speed
Non mais regardez-moi cette bouille à croquer !?!
Pour son incursion dans le domaine des 400 cm3, Triumph n’a pas loupé son coup. Sa nouvelle Speed 400 reprend les codes stylistiques de la 660 Trident avec une dose de douceur en plus. Du beau qui tend vers le mignon, car il est essentiel de faire une belle impression lorsqu'on débarque dans un segment... et de surcroit quand on a une image premium à défendre. Qu’elle soit 400 cc ou 2 500 cc, une Triumph doit dégager un sentiment de valeur indéfectible. La mini-Speed s’en donne les moyens.
Il y a eu la Speed Four ; Au sein de la gamme, la dynastie Speed Triple continue sa carrière ; Ici, point de nom "Speed One" ou "Speed Simple" comme aurait éventuellement pu s’appeler cette machine dotée d’un seul cylindre. C'est "Speed" tout court, avec comme "prénom" la cylindrée. A Hinckley, on a fait simple. De quoi la faire rentrer dans le giron des Speed Twin 900 etSpeed Twin 1200, et occuper elle-aussi ce segment néo-rétro très en vogue.
Puis les bureaux ont créé, dessinée, conceptualisée, matricée une nouvelle famille de bécanes. Avant d’envoyer les plans en Inde.
Pour que son partenaire Bajaj, l’un des plus gros fabricants de deux-roues du pays, s’occupe de sa production. Le groupe fabrique déjà des Kawasaki et des KTM. La Speed sera aussi manufacturée au Brésil et en Thailande. Le voisin du Vietnam est déjà en charge de la majorité des modèles britanniques. Mais avec la collaboration de Bajaj, Triumph profite ainsi des coûts de productivité et surtout s’ouvre l’énorme marché indien.
Mais pas que lui. Car si les marchés asiatiques sont friands des petites cylindrées, cette 400 pourrait donner des envies à d’autres contrées. Voyez tous les effets que présentent l’Anglaise pour plaire de ses atours comme de sa frimousse : des rétros en bout de guidon, un réservoir aux formes travaillées, de belles petites platines pour tenir le phare, une fourche inversée et anodisée, des ailettes fraisées sur le bloc-cylindre, un radiateur implanté verticalement pour préserver la finesse de l’ensemble, des coloris valorisants bi-ton, la forme triangulaire du carter droit, quelques caches joliment dessinés, un feu arrière dans une courbe fruitée ! Les présentations sont pleines de courtoisie. Comme de coutume, la finition devrait se montrer d’un très bon niveau.
La Speed 400 (et sa cousine Scrambler X) inaugure un tout nouveau moteur. Ce monocylindre de 398 cm3 s’appelle TR, en hommage aux modèles TR5, TR6 et TR7 Tiger de la lignée Trophy (y a longtemps). Des motos qui ont offerts de grands moments et des belles victoires en tout-terrain.
Mais revenons à ce moulin, aux cotes supercarrées de 89 mm par 64 mm. Comme son aspect le suggère, il est d’une conception moderne. Ses entrailles contiennent un double arbre à cames en tête, 4 soupapes avec revêtement DLC et commandées par des linguets, l’injection, le refroidissement liquide, un embrayage assisté anti-dribble et une boite à 6 rapports. Notez le positionnement inhabituel de la chaine de transmission, sur le côté droit.
Les motoristes lui font sortir 40 chevaux à 8 000 tr/mn et un gentil couple de 3,9 mkg, à 6 500 tr/mn. Manifestement, Triumph n’a pas voulu faire de lui le plus puissant du secteur, surement pour arrondir son caractère. Les Z 400, 390 Duke et MT-03 sortent un peu plus de canassons, mais plus haut dans les tours. La Speed 400 est ainsi nativement compatible A2, et devrait emmener son équipage à bon allure sans être musclée.
Avant de s’assoir sur une selle relativement basse avec ses 790 mm, le pilote aura pris soin de découvrir une ossature plutôt guindée pour la catégorie. La fourche inversée de 43 mm est une Showa à gros piston ; la boucle arrière de la moto est boulonné ; le bras oscillant est en alu ; les durites de frein sont de type aviation ; l’étrier de frein avant est de type radial avec 4 pistons ; les pneus ne sont pas locaux mais bien plus qualitatifs avec du Metzeler Sportec M9RR – tout cela est flatteur. Comme on peut s’y attendre, vu le niveau de gamme, les suspensions ne sont pas réglables - sauf la précharge pour l’amortisseur arrière. Les roues de 17 pouces ont un disque de frein chacune, de 300 mm à l’avant et 230 mm à l’arrière.
Avec ses 170 kilos, la 400 Speed se situe dans la moyenne haute de la catégorie mais cela reste très raisonnable.
Un peu d’alu, un peu plus d’acier, et une dose de silicium. Triumph ne pouvait pas délaisser sa petite princesse coté électronique. Tout son éclairage est à LEDs, le phare possède une signature diurne, son accélérateur est Ride-by-Wire, un port USB-C est de la partie, l’ABS est présent ainsi qu’un contrôle de traction désactivable. L’instrumentation est petite mais complète, avec une petite part d’affichage pour le régime moteur, une cuillère de digital pour les infos de bord, et l’essentiel de la lecture grâce à une aiguille pour apprécier la vitesse. Anglaise oblige, le tachymètre donne la priorité aux Miles par heure (MPH).
Triumph élargit son offre vers le bas.... Mais pas au rabais avec cette Speed 400. Ce roadster de petite cylindrée compte bien manger des parts dans la catégorie tout en y apportant une image de qualité “so british”. L’Angleterre rêve à nouveau de l’Est, avec une Baby Speed en ambassadrice.
M.B - Photos constructeur