Fiche moto Morini750 Corsaro 2025 Eddie Brock en 7-et-demi

Pour les amateurs de motos italiennes à fort tempérament, le nom de Corsaroévoque une moto plus que généreuse en sensations, avec un moteur sévèrement burné ; pour le début du XXIème siècle. Pour les nostalgiques et arpenteurs du passé, la Corsaro 125 écrivit de belles pages du sport et du paysage italien dans les années 60.
Le temps est-il venu pour une nouvelle génération et surtout un nouveau visage de Corsaro ? C’est en tout cas ce que semble croire l’orientation sino-cratique de la marque. Avec une toute nouvelle cylindrée tant pour Morini que pour la Corsaro : 750 !
Ce roadster au profil agressif vient chatouiller nombre de streetfighters déjà bien implantés. Mais comme la clientèle y est vaste, énergique, et friande de motos percutantes – en design tant qu’un moteur ou vice-versa - autant essayer d'en séduire une poignée. Sur le plan de l’impact rétinien, c’est réussi. La face avant éructe de la menace à tout va, exhalant une tronche de Venom (univers Marvel) tout aussi sombre et machiavélique.
Le réservoir, très large et très plat, surprend activement avec son échancrure très prononcée. On apprécie des éléments qualitatifs ou d’apparat, témoignant d’un souci de finition, comme les commandes manuelles Brembo, les bocaux sport, le sabot moteur, le té de fourche inférieur à triple fixation, le logo Morini incrusté dans la selle passager, ou encore les petits échappements de part et d’autre.
Coté moteur, les promesses se veulent à l’image d’une moto au charme italien. Contrairement à la majorité des constructeurs optant pour une architecturede type bicylindre parallèle, Morini préserve le schéma plus noble d’un V-twin. Autre élément remarquable, le vilebrequin est ici controrotatif, comme sur les trois-cylindres MV-Agusta ; ce qui compense l’effet gyroscopique des roues et améliore l’agilité.
Ce moteur est inédit mais pas inconnu. Il dérive du gros 1200, installé depuis 20 ans sur les gros modèles de Trivolzio ; et reconduit en version modernisée sur les 1200 X-Cape et Milano. Il passe de 1187 cm3 à 749 cm3, montre des côtes super-carrées de 90 mm par 58,9 mm (signe d’un appétit pour les haut-régimes) et établit sa puissance à 96 chevaux. Cette valeur sera certainement ramenée un cheval plus bas lors de sa commercialisation afin de s’assurer d’une compatibilité A2. Car la 750 Corsaro voudra plaire aux amateurs de roadsters mid-size mais aussi à la nouvelle génération de motards, aimant le démonstratif. Outre sa disposition en V qui le rend étroit, le bloc adopte une lubrification par carter sec, lui permettant d’être un peu plus compact.
Morini n’a pas soufflé mot sur l’électronique de ce modèle. Tant mieux, cela permet de laisser plus de champ pour apprécier l’essentiel. Mais n’en doutons pas, elle sera bien présente. Ecran TFT, ABS, contrôle de traction et feux à LEDs seront de la partie. Le reste, c’est certainement à l’EICMA 2024 que nous le découvrirons. Car la 750 Morini ne posera pas ses roues avant 2025. Elle sera accompagnée d’une version Sport, au carénage très dynamique.
M.B - Photos constructeur


