Fiche moto RAPOMRapom V8 2007 L'ultime engin de malade
Dans la famille des engins de dingue, on distingue 3 séries : les hypersports, machines de compétition à peine utilisables sur route ; les missiles sol-sol, tels que l’Hayabusa ou la ZZR 1400, de purs TGV à la recherche de la vitesse maxi ; et enfin, les créations démoniaques à la limite de l’imaginaire, mortes de rire quand on leur parle de sportives de 200 ch.
L’une des plus connues, l’Y2K, est de celle-là, avec plus de 320 chevaux offerts par sa turbine d’hélicoptère. Plus récemment, plus fou, complètement surréaliste, Dodge a haussé le ton avec une Tomahawk de 500 ch, motorisé par le moteur de la célèbre Viper. Mais ces engins ne suffisaient pas à Nick Argyl, un anglais pas comme les autres qui a repoussé les limites de la folie mécanique.
Son nom, la RAPOM V8. Son cœur bat au rythme de 8 cylindres. Un gros moteur, qui prend une place énorme, et fait de cette moto un engin exceptionnel. Songez que malgré son poids de 454 kg, la Rapom offre un rapport poids-puissance supérieur à 2:1, meilleur que celui d’une MotoGP. Vous croyez à une faute de frappe ? Mais non. C’est que la puissance de ce V8 surclasse plus de 5 fois celui d’une GSX-R 1000 de dernière génération.
1 000 chevaux ! Au minimum. Vous avez bien lu. Cette moto est plus puissante qu’une Bugatti Veyron. Et sa puissance peut monter jusqu’à 1 200 bourrins en fonction du carburant utilisé et de l’air aspiré. Et c’est là que ça devient intéressant. Le concepteur ne s’est pas contenté d’installer un mastodonte 8 cylindres en V de 8 193 cm3 de cylindrée. D’abord, il le gave à l’éthanol, histoire que ça pète bien le feu. Et ensuite, il a greffé à ce moulin un compresseur. Maintenant, vous savez qu’il faut être complètement barge pour oser ouvrir en grand. Les chiffres comme l’aspect de cette moto sont tout simplement effrayants. C’est énorme, c’est un monstre, et c’est super bien réalisé. Mais qu’en pense le châssis tubulaire en acier de toute cette puissance ? Il doit être autant à l’agonie que le pneu arrière. Carré, démesuré, c’est à lui d’encaisser 2 fois la puissance d’une Ferrari. Et que dire du bras oscillant tubulaire, aussi costaud que le châssis - il semble complètement perdu dans cet enfer mécanique. Et pour la transmission, ce n’est même pas un cardan qui encaisse la patate… Non, non, c’est une chaine tout ce qu’il y a de plus classique ; enfin, un peu renforcée. Une chaine de palan doit résister à peine mieux.
Tant qu’à être dingue, allons-y jusqu’au bout. Est-ce un bras oscillant renforcé de Superbike ou une fourche inversée pressurisée de MotoGP Öhlins qui s’occupe du train avant ? Que dale !
Si la colonne de direction ainsi que les tés semblent en mesure de supporter un char d’assaut, la fourche est en revanche un modèle tout à fait standard, terminée par un unique disque de frein et un modeste étrier de frein à 6 pistons.
Le design fait aussi peur que les capacités de freinage de l’engin. C’est violent, à la fois dément et génial. Et si l’avant a autant de panache et d’amertume qu’un Terminator, la coque arrière semble le fruit d’un travail moins métallique, plus charnel, avec ce postérieur mêlant les courbes des dosserets de Suzuki Hayabusa et de MV-Agusta F4. Si vous étiez tenté de rouler avec, sachez qu’il n’y a que 2 vitesses et une marche arrière ; et prévoyez les boules quies : les échappements sont portés disparus. Et le prix ? Allons, Messieurs, allons, un peu de tenue…
M.B - Photos constructeur
2007
Note : 1/5 Répondre à caraibe