Fiche moto Royal-Enfield411 Scram 2022 Il descend de la montagne...
Le monde du trail a tellement évolué ces 10 dernières années que l’offre est subjuguante. Du plus modeste au totalement déraisonnable, il y a de tout: trail GT, trail sportif, trail hyper-sportif, urbain, vintage, aventurier, fashion, léger, lourd, de 15 à 170 chevaux. Délirant! Chez Ducati, BMW ou KTM, vous pouvez ainsi avoir des engins de dingue avec la Multistrada V4, la S 1000 XR ou la Super Adventure 1290 S.
Et puis, vous avez Royal-Enfield, beaucoup plus discret. Son offre se cantonnait jusqu’à présent à une seule représentante, l’Himalayan. Une moto prévue pour découvrir les routesconquises par la nature ; de celles qui vous tendent des feuilles dans le nez. A partir d’elle, le constructeur indien décline sa nouvelle Scram 411.
Le Scram, c’est une version plus urbaine de l’Himalayan, plus polyvalente, sorte de scrambler mélangé avec du crossover. Pas vraiment sexy, plutôt intrépide, un peu provocante mais surtout fière d’attirer la curiosité. Il serait trop gageure de le catégoriser. Alors on va dire que c’est une fille de la montagne venue en ville avec ses tenues sportwear, son petit cœur et ses yeux qui brillent.
Du coup, elle a enlevé la plupart de ses affaires de trekking. Fini les protections tubulaires supérieures, le porte-paquet, le pare-brise et le demi-garde-boue avant supérieur.
L’allure générale est aussi remodelé avec un garde-boue arrière redessiné, une selle boudinée d’un seul tenant, des petites écopes trapézoïdales et un choix de déco versifiées.
Les jantes à rayons sont préservées mais avec un petit changement: d’autres pneus et une roue AV plus petite, passant de 21 à 19 pouces. Avec un empattement plus court, le changement de géométrie, un nouveau guidon moins haut, et le poids en forte baisse (14 kilos), le Scram proposera une conduite un peu plus dynamique.
Sans que ce soit la bagarre dans les rues. La motorisation demeure modeste, avec exactement le même moulin que sur le trail des montagnes.
C’est un gentil monocylindre de 411 cm3, qui ne demande que de la promenade et de la souplesse dans les gants. Pas d’agressivité à redouter avec ses 24 chevaux, tous lâchés à 6500 tr/mn. Une puissance de martyr pour les énervés - qu’il est important de juger avec la modestie d’une bécane qui ne cherche pas la tension ou la démonstration. Le couple est tout autant apaisant, avec 3,2 mkg à 4500 trs. Le caractère et la mélopée d’un monocylindre requiert ici une importance plus marquée.
La plupart des éléments du châssis sont aussi repris de l’Himalyan. Sans surprises, le job est donc confié à son cadre tubulaire en acier, sa fourche de 41 mm protégée par des soufflets, ses freins à un disque par roue et ses pneus mixtes CEAT. Une marque indienne davantage connue pour ses enveloppes agricoles.
Le réservoir contient 15 litres et les aides au pilotage se limitent à… l’ABS.
Si le sabot est toujours là pour affronter certaines aspérités, la garde au sol amène à une légère retenue. 20 mm ont été perdus, et 5 du coté de la selle. Pour votre séant, cela ne fera pas grande différence d’être à 800 ou 795 mm du sol; ce qui est plutôt bas pour un trail. A contrario, le Scram conserve un débattement de suspensions conséquent, avec 190 mm à l’avant et 180 mm à l’arrière.
Au-dessus de l’habillage de phare qui apporte un petit peu plus de personnalité, le tableau de bord est également en provenance de la cousine baroudeuse. Une instrumentation sobre avec un tachymètre à aiguille, une fenêtre digitale pour les trips, le carburant et quelques infos; plus en décalé un autre cadran pour le système «Tripper». Il s’agit d’un module de navigation simplifié de R.E., basé sur une synchronisation avec le smartphone.
Le Scram 411 est une approche «la mode et la ville» pour Royal-Enfield, moins classique que ses autres productions. La moto est prévue pour mai, à un tarif non communiqué. Très certainement entre 5000 et 5500 euros. Cela fait une 400 au prix d’une 125 haut de gamme. Avec un moteur à l’excitation limitée...
M.B - médias constructeur