Fiche moto AvintonCollector RACE 2015 Au guidon de l'AC Cobra

Il fut un passé où la moto française accumulait nombre de références dans le domaine des machines haut de gamme comme dans les engins populaires. Des noms résonnent dans le passé. Motobécane, Terrot, Motoconfort, Monet-Goyon, Perreaux, Gauthier... Et tant d'autres. Aujourd'hui, cette histoire s'est éteinte, et les marques qui tentent de réveiller le phénix goutent plus aux flammes qu'aux ailes.
Le salut viendra de l'exception, du beau, du goût, de l'excellence. C'est le pari d'Avinton, petite marque du sud à l'ambition autant artisanale que luxueuse (autrefois baptisée Wakan). Sous ce nom teinté de parfum anglais se cache de la production principalement hegaxonale ; à l'exception du moteur et de quelques périphériques, mais nous y viendrons en temps voulu.
Avinton ne fait pas de la moto. Avinton crée de l'envie, de celle pour les esthètes. La saveur d'une viande à peine grillée, sans sauce ni sel, servie sur une planche d'ardoise ; du métal qui vous saisit les yeux jusqu'au bout de la langue ; un éclat de lave qui vous glace la main. Une chimère ? Non, une Avinton, forgée dans le creuset des sensations brutes, avec une inspiration des plus charismatiques : l'AC Cobra.
Minimaliste, presque sauvage, arquée sur son moteur et blindée de belles pièces, l'Avinton Race est autant à sa place dans une collection que dans les palpitations d'une route tortueuse. Elle semble exigeante, s'affirme intransigeante, fascine le passionné par sa réalisation. D'emblée, le moteur vous percute la rétine. Il semble avoir explosé dans le cadre afin de s'y sentir à l'aise. Un gros twin, comme aime la clientèle de ce genre de machines. A l'ancienne, refroidi par air, avec des culasses généreusement garnies d'ailettes, et du métal quasi brut, sans la pollution de diverses durites et technologie aérospatiale.
Il provient d'Amérique, du célèbre fabricant S&S. Ses 1647 cm3 sentent encore les âcres effluves des fonderies du Wisconsin. Ici, par de Ride-By-Wire, d'injection ou de futilités électroniques ; un bon gros carbu de 41 mm et des watts éructant d'un phénoménal gras de couple. Oubliez les prétentions d'un Twin Cam – le bloc S&S est d'un autre acabit : il développe pas moins de 120 chevaux à 5750 tr/mn. De quoi mettre de belles claques à l'accélération. Surtout que la valeur de couple maxi a de quoi vous retourner une vertèbre. A 3000 trs, la courbe est tendue à toc par les 17.1 mkg dont dispose la mécanique. Maousse !!!
Avinton ne se contente pas d'ancrer ce moteur dans le cadre poutre en acier (faisant office de réservoir d'huile). La marque exige quelques spécificités. Par exemple, la boite à 5 rapports est de type extractible, les carters et certaines pièces sont créés par Avinton, et au-dessus du faux réservoir, il y a une gourmandise insolite et hypnotique. Un système d'admission d'air à papillons, comme sur les compresseurs de certaines muscle-cars américaines. Signature unique ! Féroce... Superbe.
Les détails ne sont pas tout. Comptons aussi sur certaines références aptes à titiller les amoureux du passé et des clins d'oeils : comme sur l'AC Cobra des années 60, la pignonnerie de la boite de vitesses est fabriquée chez Andrews ; le cadre poutre mesure 3 pouces de diamètre, à l'instar des tubes du châssis de la célèbre voiture ; le phare est à l'échelle 2/3 ; la carrosserie est traversée de bandes "Shelby"... A déguster :-).
Au cœur du Gard, dans la petite ville de Sommières, les ateliers d'Avinton assemblent avec passion les composants haut de gamme qui feront de ses machines bien plus que des motos. Avec ses tarifs élististes, hors de question de trouver le niveau de qualité d'une japonaise ou d'une italienne (déjà de très bonne facture). Ici, c'est la French-touch, le glamour, le champagne, la haute-couture. Les atours d'une Avinton ne sont que périphériques de haut rang. Du Beringer pour le freinage, avec un étrier 6 pistons sur une piste de 335 mm... ou deux, c'est au choix du client. Des pièces en alu taillées dans la masse, ou pétries de carbone, une fourche inversée Ceriani de 46 mm, des roues Marchesini... Chaque élément semble sculpté pour elle. Mais tout ceci n'est qu'un départ ! En effet, l'Avinton Race est une dame que l'on emmène dans une bijouterie ; cette dernière étant le choix de finition pour parfaire et personnaliser sa belle. L'esprit et l'équipement change suivant le pack que vous choisirez : Originale – Vintage – Deluxe – Grand Sport – Super Snake – Cult. Plus vous montez dans les niveaux de finition, plus les attentions sont raffinées, plus les matériaux deviennent nobles, plus votre personne est prise en compte. Démonstration : en série Grand Sport, les suspensions sont tarées au poids du pilote, le freinage Beringer est un quadruple disque avec 12 pistons, etc... En Super Snake, les surpiqures de la selle en alcantara sont assorties à la couleur carrosserie, elle-même disponible dans un choix de 16 millions de couleurs. Pour les plus exigeants, la finition Cult vous autorise tous les délires : modification de la forme carrosserie, habillage en carbone, en cuir, en or ou serti de diamants, greffe d'un compresseur. La limite n'existe que par l'imagination du futur propriétaire, et de la générosité de son compte en banque. Pour l'instant, le top de la finition Cult atteint 78200 euros. Mais je vous l'ai dit : venez avec votre projet et ce tarif peut s'envoler aussi haut que vos envies.
M.B - Photos constructeur
