Retour ampérique
Figure emblématique de la moto tout-terrain des années 70, la marque Bultaco refait surface après une fermeture de 31 ans. Avec un tout nouveau modèle de moto, très loin de l'ancien cœur de métier de la firme espagnole. Le renouveau se fera avec cette Rapitan, un roadster à propulsion électrique et à la technique full tubulaire.
Full tubulaire !?! Comprenez par là que Bultaco a fait des choix techniques osés, histoire de faire du bruit autour de son retour. Le cadre est en effet une architecture tubulaire en acier. Le bras oscillant est également une structure en tubes d'acier. Et maintenant, on attaque le choc : le train avant, baptisé "Dual Link Evolution". C'est un ensemble à double bras longitudinaux relié au châssis par un jeu de triangles et de rotules. Une belle usine à gaz assez proche techniquement du Duolever de BMW, offrant plus de stabilité, un effet anti-plongée, une meilleure remontée des infos de la route et un confort de bon aloi. Limite captivant et assurément attractif. Coté moteur, on change aussi de siècle.
La Rapitan est équipée d'un moteur électrique Brushless de 40 KW. La puissance développé peut sembler timide, tout juste supérieur à celle d'un CB 500 F. Mais un bloc à électrons, ça watte autrement qu'un bouilleur à fuel. En lisant 55 chevaux sur la fiche technique, penseriez-vous que cette moto soit capable d'avaler le 0 à 100 km/h en 4 secondes ? Les relances s'annoncent fulgurantes, avec rien de moins que 12.7 mkg de couple dispo. C'est l'équivalent de ce que crache le twin d'une Ducati 1200 Monster S. La vitesse maxi est moins flatteuse mais proche de la légalité autoroutière : 145 km/h.
Bien sur, pas de carburant mais des batteries Lithium-Ion qui pourront se recharger dans un délai compris entre 3 et 5 heures. L'autonomie annoncée est de 110 km sur autoroute, 200 en usage urbain. Bultaco a donné plus d'interactivité à sa Rapitan avec la possibilité de choisir plusieurs cartographies et un système de recharge des batteries inspiré du "KERS" des F1. La moto récupérait ainsi des watts au freinage.
Comme la Rapitan n'a pas besoin d'essence, l'emplacement du réservoir permet de dissimuler un coffre comme sur les Honda NC 750. Un intégral peut y trouver sa place.
Annoncé à 189 kilos, le roadster espagnol est stoppé par deux disques de frein à pétales, soit un disque de 320 mm à l'avant avec un étrier à 2 pistons et un 240 mm à l'arrière avec un piston. L'ABS est en série. Une version sport est également prévue. On les attend pour 2015. Coté tarif, c'est le flou total.
Jolie moto
Osé!